"J’ai été banni pour mon acte à Mexico" : le 16 octobre 1968, le vainqueur du 200 m, Tommie Smith, levait un poing ganté de noir contre les inégalités raciales
L’image est devenue historique, symbole de la lutte des Noirs américains pour leurs droits. Aux JO de Mexico, deux athlètes ont dénoncé les inégalités raciales sur le podium en brandissant des poings gantés de noirs. Un geste qui a signé le glas de la carrière de Tommie Smith.
Le 16 octobre 1968, alors que l'hymne américain retentit à sa gloire, Tommie Smith baisse la tête et lève son poing qu'il a préalablement recouvert d'un gant noir. Avec son compatriote John Carlos, sur la troisième marche du podium, il avait préparé son coup pour dénoncer les inégalités raciales aux États-Unis. Même le deuxième de cette course, Peter Norman, un Australien blanc, soutient leur cause en portant un badge sur le podium pour la défense des droits civiques. Un geste devenu historique mais qui a mis fin à la carrière de Tommie Smith.
J’ai été banni pour mon acte à Mexico car mes concitoyens m’ont vu comme un communiste ce qui était très mal vu.
Tommie Smithà franceinfo
"À l’époque les Noirs n’étaient aidés ni par le gouvernement, ni par des sociétés privées, explique-t-il. Donc après 1968, j’ai dû trouver du travail. Je devais nourrir ma famille, mon fils avait six mois."
Il faudra attendre le XXIe siècle pour que l'athlète, devenu éducateur, puisse relever la tête. Une statue représentant Smith et Carlos et leur poing levé trône depuis 2005 sur le campus de San José. Et un complexe sportif porte le nom de Tommie Smith à St-Ouen en Seine-Saint-Denis.
Je suis très fier de ce que j’ai accompli et je suis content de la reconnaissance que j’ai aujourd’hui. Je suis fier de pouvoir aider encore la jeune génération.
Tommie Smithà franceinfo
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.