"Je ne pensais pas qu'il y avait autant de manquements" : la situation financière de la Fédération française de judo pointée du doigt
Deux rapports sur la Fédération française de judo mettent en lumière une situation financière très précaire mais aussi une baisse importante du nombre de licenciés. Des données que la nouvelle équipe dirigeante découvre tout juste.
C'est l'une des plus importantes fédérations sportives de France, et en ce début d'année 2021 son bilan est accablant. La Fédération française de judo a fait l'objet de deux rapports de la part de la Cour des comptes et de l'inspection générale de l'éducation du sport et de la recherche (le ministère des Sports). Leurs conclusions font état de comptes inexacts, d'investissements non maîtrisés et d'une fuite de licenciés.
La Cour des comptes dépeint dans son rapport provisoire une fédération endettée et qui n'a rien fait pour garder ses licenciés. "Ces rapports sont très très durs, souffle Stéphane Nomis, le tout nouveau président de la Fédération, je ne pensais pas qu'il y avait autant de manquements et autant de problèmes." Il est particulièrement surpris par le montant des pertes, estimées à plus de 10 millions d'euros par les sages quand l'ancienne équipe dirigeante annonçait un bénéfice de 900 000 euros. La Cour des comptes suspecte un tour de passe-passe pour camoufler les pertes dans la société immobilière qui gère l'Institut du judo, le siège administratif. Elle s'inquiète aussi de prêts contractés sans garanties suffisantes, et de l'acquisition du Grand Dôme de Villebon-sur-Yvette, une salle rachetée au département de l'Essonne.
Chercher de l'argent mais aussi des licenciés
Le nouveau président ne peut pas commenter le rapport pour l'instant mais il planche déjà sur un plan de sauvetage. "On veut diminuer les coûts de la fédération et ramener de l'argent avec de nouveaux services. On va faire de la sous-location, on va faire aussi de la formation."
La fédération de judo a perdu 30% de ses licenciés. Elle doit aussi rendre des comptes au ministère des Sports sur les cas de violences et de harcèlement toujours à l'instruction. Stéphane Nomis sait qu'il y a toute une image à reconstruire.
"Ce n'est pas parce que certaines personnes ont mal agi ou ont mal géré que tout le monde doit en pâtir."
Stéphane Nomisà franceinfo
Le nouveau président renchérit : "On est un beau sport qui est représentatif au niveau français, au niveau olympique".
De son côté Jean-Luc Rougé, l'ancien président qui porte la responsabilité du bilan, regrette la fuite de ces pré-rapports dans la presse. Il parle d'informations approximatives et non validées. Lui comme la nouvelle équipe dirigeante du judo français ont deux mois pour répondre à la Cour des comptes.
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