Pékin 2022 : sans les traditionnels tests-events, les athlètes français dans le flou à J-100 des Jeux d’hiver
Sans ces pré-Jeux, les athlètes n'ont pu repérer ni les pistes, ni l'environnement qui entoure les infrastructures.
Ils sont dans le brouillard. Les athlètes français, en lice pour concourir lors des Jeux olympiques et paralympiques de Pékin, n’ont pas encore pu repérer les installations et infrastructures sur lesquelles ils tenteront de décrocher une médaille en février prochain. D’ordinaire, l’année précédant l’événement, des épreuves tests sont organisées pour permettre aux sportifs de découvrir les sites olympiques et aux organisateurs de roder le fonctionnement de leurs installations.
>> À J-100, que sait-on des prochains Jeux olympiques d’hiver ? <<
Mais en raison de la pandémie mondiale de Covid-19 et des restrictions de voyage qui en ont découlées, ces épreuves, qui devaient servir de tests lors de l'hiver 2020-2021, ont ainsi été annulées. Parmi elles, on peut citer les étapes de Coupe du monde de ski alpin, de ski de fond, de saut à ski ou encore les Championnats du monde de ski freestyle et snowboard.
Les pré-jeux, jeu de détails
Conséquences : les Tricolores sont contraints de se débrouiller avec le peu d’informations qu’ils ont – quand ils en ont – pour préparer leur aventure olympique et paralympique. “On a aucune information pour le moment. On n'a même pas le plan du parcours en slopestyle", confiait à franceinfo: sport début octobre Tess Ledeux, championne du monde de Big Air (2019) et de slopestyle (2017).
"On a l'impression de partir à l'aveugle mais j'espère que cela va vite se concrétiser."
Tess Ledeux, championne du monde de Big Air et de slopestyleà franceinfo: sport
Pour les athlètes, ces épreuves tests permettent d’obtenir des détails importants pour leur préparation comme les conditions météo et les types de piste. “On fait attention au vent, car la présence de vent peut changer tous nos repères, approfondit la skieuse freestyle de 19 ans. On fait aussi attention à de petits détails comme les rails (barre de glisse, ndlr), comment ils vont être positionnés, les sauts, s'ils sont plus ou moins ‘popés’ (bombés, ndlr). Donc il y a énormément d’éléments techniques à observer et qui vont déterminer ensuite comment on va construire notre run.”
Une première sur les Jeux
“On a déjà skié sur des pistes pour la première fois le jour J de grandes compétitions, mais c’est la première fois que ça arrive pour les Jeux, témoigne Marie Bochet, octuple championne paralympique de ski alpin. C’est donc stressant, car c'est un schéma qu'on ne connaît pas.” Même si l’athlète n’a pas pu se rendre sur place en repérage, elle a toutefois quelques données. “Ça reste du ski, de la neige, et on a eu quelques images et vidéos, ainsi que quelques infos. On connait donc à peu près le profil des pistes”, ajoute Marie Bochet.
Comme les autres athlètes de la délégation française, Perrine Laffont n’a elle non plus pas pu tester la piste olympique. “On a eu une photo, mais ce n’est pas très représentatif”, confirme-t-elle. Pour autant, la championne olympique en titre de ski de bosses reste sereine. "À Sotchi, je n'avais pas testé la piste avant mon passage. Même quand on fait une Coupe du monde sur des nouveaux lieux, on ne connait pas forcément la piste, donc je ne pense pas que j'aurai du mal à m'adapter, surtout qu'on aura assez de jours d'entraînement une fois arrivé sur place pour se positionner sur la piste.”
L’adaptation comme seul guide
Dans ces conditions, l’adaptation devient alors le maître mot. “Avec l’expérience, je m'en rends compte : les Jeux, c'est surtout être capable de prendre ses repères rapidement, de s'adapter, et d’arriver à réaliser ce qu'on fait de mieux sur l'événement en question à l'instant T. Il faut arriver à se libérer de tout ce qui nous entoure, de l'inconnu, de l'énergie autour aussi qui peut être difficile à gérer, mais aussi positive”, livre Tessa Worley, double championne du monde de géant et numéro 1 française, qui tente quant à elle “d’imaginer la piste” à partir de quelques projections 3D.
Pour elle, malgré cet inconvénient de taille, ce manque de repérage ne devrait pas être désavantageux. "On est tous dans les mêmes dispositions avant la course puisque personne n'a été sur les lieux, et ne connait vraiment la piste. Cela va donc être à celui qui s'adapte le mieux, et qui aura pris le plus vite ses repères.”
Plus que les pistes, l’inconnu de l’environnement
L’inconnu ne concerne pas seulement les pistes ou les installations sportives. “Plus globalement, remarque Marie Bochet, ce qui manque sans ces repérages, c’est de ne pas pouvoir se familiariser avec l'environnement autour qui est important, comme par exemple où se situent nos logements, les remontées...”
Toute une organisation qui est toujours anticipée par les athlètes et leurs équipes pour n’avoir aucune découverte le jour J. Un repérage en amont qui permet de rassurer mais aussi de rester uniquement focalisé sur la compétition. “Mais nous allons nous adapter, nuance Marie Bochet optimiste. Car finalement, ça fait un an et demi qu'on nous demande beaucoup d'adaptation.” Et il est déjà sûr qu’à Pékin, cette demande sera renouvelée.
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