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Boxe : ruée sur les rings après les Jeux olympiques de Rio

Les six médailles remportées par les Tricolores aux Jeux olympiques de Rio n'y sont pas étrangères : la boxe a véritablement le vent en poupe depuis la rentrée scolaire. Les nouveaux inscrits affluent dans les clubs.

Article rédigé par Cécilia Arbona, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Les filles représentent la moitié des adhérents dans les groupes de jeunes boxeurs. (CECILIA ARBONA / RADIO FRANCE)

En août dernier, le grand public a découvert six nouveaux champions français. Avec leurs médailles olympiques remportées à Rio, Tony Yoka, Estelle Mossely, Sofiane Oumiha, Sarah Ourahmoune, Souleymane Cissokho et Mathieu Bauderlique ont contribué à redorer l'image de leur sport : la boxe. Et généré un véritable élan vers les clubs partout en France. Les adhésions affluent, notamment à l'Apollo sporting club du 10e arrondissement de Paris.

La petite salle pour les amis devient un club aux 800 inscrits

L'Apollo Sporting Club est né il y a six ans, au rez-de-chaussée d'un bâtiment de la rue Louvel-Tessier. C'est là que deux frères ont décidé de s'installer pour assouvir et partager leur passion pour la boxe. "Un espace d'à peine 90 m² ouvert au départ pour nos amis et nous. Il n'y avait pas du tout d'ambition professionnelle quand on a monté ça", explique Sébastien Bourne.

Il est très clair que les Jeux olympiques et la moisson de médailles ont favorisé la rentrée"

Sébastien Bourne, Apollo sporting club

Aujourd'hui, cette passion est devenue un travail à temps plein et leur salle trop exiguë pour accueillir les nouveaux adhérents poussés vers leur local par "l'effet Rio". Les deux frères enregistrent une dizaine d'inscriptions chaque jour.

Ce sont des jeunes d'abord qui arrivent : "Pour les enfants, les Jeux olympiques, ça fait rêver, affirme Sébastien Bourne, sans compter la très bonne tenue de l'équipe de France, dans les médias, dans le discours, dans le message. Donc je pense que les parents ont été sensibles au message, aux valeurs que la boxe véhicule. La boxe, dans son ensemble, va bien."

Et puis, les nouveaux adhérents, ce sont aussi femmes aussi. Parmi les 700 à 800 inscrits du club, "35 % de femmes et en boxe française, elles représentent 45 % voire 50 % des membres".

Les filles de plus en plus nombreuses à se laisser tenter

Dans les groupes d'adolescents, les filles représentent également la moitié des effectifs. Après s'être essayées à plusieurs sports - judo, aïkido, basket ou badminton - Cléa, 13 ans, et sa copine Juliette, ont opté pour la boxe, à la surprise de leurs parents... "Sincèrement, ils ont eu un peu peur au début !", lance la première. "Mais on ne tape pas encore vraiment, on met juste les poings devant...", nuance la seconde. Les deux copines sont déjà séduites : "C'est vraiment génial. C'est fatigant, on dépense beaucoup d'énergie, c'est très physique, mais c'est trop bien !"

C'est tout simplement se dire : je vais aller me défouler pendant une heure, taper un petit peu, rencontrer d'autres gens qui viennent d'autres milieux mais qui partagent la même passion"

Sarah Doval, licenciée du club

Sarah Doval, 29 ans, a elle aussi craqué pour la discipline. "Comme n'importe quel sport de combat, il faut avoir l'âme d'un combattant. On ne vient pas faire de la boxe de manière anodine, on a tous quelque chose à régler derrière ça." 

Chez les femmes du club, "il y a vraiment tous les profils, explique Sarah, des grandes, des petites, des plus enrobées, des plus sèches. Les cours sont adaptées à chacune."

Des clubs de plus en plus gros et de plus en plus nombreux

Sarah Doval est séduite, voire complètement accro : la jeune femme est prête à passer deux heures dans le métro plusieurs fois par semaine depuis la banlieue sud de Paris pour venir enfiler les gants dans le 10e arrondissement. Deux heures et peut-être davantage d'ici quelques temps. 

Victime de son succès, l'Apollo sporting club va devoir déménager pour accueillir tous les nouveaux apprentis boxeurs. "On est nous-mêmes les premiers surpris, témoigne Sébastien Bourne, d'ailleurs c'est la raison pour laquelle d'autres salles ouvrent très rapidement pour pouvoir accueillir" les petits nouveaux. "On est plein comme un œuf. Il est très clair que la boxe suscite un engouement."

Depuis les Jeux olympiques, la boxe suscite des vocations chez de nombreux jeunes. (CECILIA ARBONA / RADIO FRANCE)

Un déménagement du club à venir ? Pas de quoi freiner ou décourager Sarah Doval. Quelle que soit la longueur du trajet, elle continuera à venir taper dans les sacs de sable du club, parce que pour elle, la boxe, c'est aussi une aventure humaine et une question de feeling.

Le reportage de Cécilia Arbona à l'Apollo Sporting Club, à Paris

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