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En images D'Athènes 1896 à Rio 2016, l'évolution des médailles olympiques

Depuis 120 ans, les médailles des Jeux olympiques mettent toujours à l'honneur les dieux de la Grèce antique.

Article rédigé par franceinfo - Pierre Lecornu
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Au Brésil, un ouvrier tient dans ses mains une des médailles qui seront remises aux athlètes. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Que serait une victoire aux Jeux olympiques sans ce petit disque doré fièrement passé autour du cou ? La médaille est un incontournable des JO. Présente depuis la première édition des Jeux modernes en 1896 à Athènes, elle a peu changé en 120 ans.

La première médaille olympique de l'histoire des Jeux modernes représentait le dieu grec Zeus, et n'était pas en or pour les vainqueurs, mais en argent (aujourd'hui encore, les médailles d'or sont en fait en argent, recouvertes d'une petite couche d'or). Le deuxième recevait, quant à lui, une breloque en cuivre. Dans les éditions qui suivent, on représente souvent un athlète couronné, avant que les récompenses soient peu à peu uniformisées.

Pile tradition, face créativité

Sur la première face, on retrouve souvent le même personnage, Niké, la déesse de la victoire dans la Grèce antique. Elle s'installe sur la récompense en 1928 aux Jeux d'Amsterdam, tenant dans sa main gauche une palme, et dans sa main droite une couronne de laurier. Pour la petite histoire, la déesse, assise, a été dessinée par l'artiste florentin Giuseppe Cassioli, à la suite d'un concours organisé par le CIO en 1921.

Elle restera ainsi, assise et inchangée jusqu'aux Jeux de Sydney en 2000. Pour le retour des Jeux à Athènes en 2004, le CIO décide de la moderniser et de la représenter debout, arrivant en volant dans le stade, avec l'Acropole en arrière-plan. C'est encore le modèle utilisé aujourd'hui.

Evolution des médailles olympiques des Jeux d'été depuis 1896. (FRANCETV INFO avec CIO)

Pour voir un peu de créativité, il faut retourner la médaille et s'attarder sur son verso. Et encore pas entre 1928 et 1968. Pendant cette période les médailles sont rigoureusement identiques : la déesse Niké sur une face, un athlète porté en triomphe sur l'autre. A l'exception des Jeux de Melbourne en 1956, les règles vétérinaires australiennes ont contraint le CIO à organiser les épreuves équestres... à Stockholm en Suède. Les cavaliers médaillés ont alors reçu une récompense spéciale, avec un cheval gravé sur le recto.

En dehors de ces quarante années, le verso est un espace de créativité pour donner une identité à chacune des éditions : dessin d'artistes du Bauhaus pour Munich en 1972, une représentation du célèbre opéra de Sydney en 2000, ou encore les différents logos des olympiades.

Montées en épingle

Les médailles ont connu une poussée de croissance assez impressionnante à partir des jeux de Romes en 1960. Le diamètre de la breloque passe à 68 millimètres, contre 50 seulement pour la précédente olympiade. Avant 1960, les médailles sont en fait fixées à un ruban qui doit s'épingler sur le torse. Ce sont en fait les Jeux de Rome qui inaugurent la médaille autour du cou que l'on connaît tous.

Maintenant que la récompense se porte au cou, les médailles s'agrandissent régulièrement, avec un record pour les Jeux de Londres 2012 (85 millimètres de diamètre). Entre 60 et 68 millimètres de diamètre jusqu'en 1992, au moins 70 millimètres depuis, à l'exception des Jeux d'Athènes, où les médailles, revenues à 60 millimètres de diamètre, ont paru étrangement petites.

A Rio, plus de rondeurs pour la déesse

La surface augmente, mais la gravure de la déesse Niké doit demeurer. Difficile de faire preuve d'originalité. Alors chaque artiste ajoute sa petite touche, et ce sera le cas à Rio où la déesse Niké subira un petit relooking. "Rio de Janeiro est une ville toute en courbes avec sa mer et ses collines, comme le corps de la femme brésilienne. Alors j'ai donné des rondeurs à Niké, je lui ai fait des cuisses plus grosses et des hanches plus larges", explique Nelson Carneiro, 60 ans, le sculpteur en charge de la fabrication des médailles à la Casa da Moeda (Maison de la Monnaie).

Plus de rondeurs ? Ce n'est pas franchement flagrant. On vous laisse juger.

Plus de médailles de bronze que de médailles d'or

L'autre nouveauté de cette olympiade 2016 concerne les médailles des Jeux paralympiques, qui contiendront de petites billes en acier pour créer un effet sonore, différent selon la couleur du métal, afin que les malvoyants puissent les reconnaître. Avec un poids de 500 g, les médailles de Rio seront les plus lourdes de l'histoire des Jeux d'été (contre environ 400 g aux Jeux de Londres, et seulement 47 g lors des premiers Jeux en 1896).

Au total ce sont 2 448 médailles qui sont fabriquées pour les Jeux de Rio, 812 en or, 812 en argent et 864 en bronze. Plus de médailles de bronze que de médailles d'or ? Cette différence provient des disciplines comme le judo qui n'organisent pas de "petite finale". Les gagnants des deux demi-finales s'affrontent en finale pour l'or et l'argent, les deux perdants reçoivent chacun une médaille de bronze.

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