Cinq athlètes qui ont marqué les Jeux paralympiques
Les Jeux paralympiques de Rio s'achèvent dimanche 18 septembre. Franceinfo a retenu cinq sportifs qui ont suscité admiration et respect pendant la compétition.
Une affluence record. Quelque 170 000 personnes ont assisté aux Jeux paralympiques à Rio (Brésil), samedi 10 septembre. C'est plus que pendant une journée des Jeux olympiques, selon le Comité international paralympique. Certes, les billets sont moins onéreux. Mais ce sont surtout des performances incroyables et des athlètes hors du commun que les spectateurs sont venus applaudir. Franceinfo revient sur cinq de ces sportifs hors norme.
Marieke Vervoort, le sport pour oublier la douleur
"L'entraînement, c'est ma seule raison de vivre", confiait Marieke Vervoort à France 2, six mois avant les Jeux. En raison d'une maladie dégénérative incurable, les forces de "Wielemie" ("la roue et moi" en flamand) s'amenuisent au fil des jours. A 37 ans, la championne paralympique de Londres est déjà paralysée des deux jambes. En quelques mois, elle a perdu dix kilos de muscles. La douleur est tellement intense qu'elle s'évanouit plusieurs fois par jour. La souffrance ne lui laisse aucun répit, même pas la nuit où elle ne dort parfois que dix minutes. L'athlète belge a donc annoncé dans la presse que ses papiers pour recourir à l'euthanasie, légale en Belgique, étaient prêts. Le processus est très encadré et nécessite l'avis de trois médecins et d'un psychiatre.
Sa volonté d'être euthanasiée a été largement relayée. A tel point que, dimanche 12 septembre, au lendemain de sa médaille d'argent au 400 m en fauteuil, Marieke Vervoort a tenu une conférence de presse pour s'expliquer. "Je ne veux pas mourir tout de suite", a-t-elle précisé. Mais le fait que les formalités soient effectuées la "tranquillise". "Quand le moment viendra où il y aura plus de mauvais jours que de bons jours, alors j'aurai ces papiers en main", a-t-elle ajouté, assurant n'avoir plus peur de mourir. "Pour mes funérailles, je veux que tout le monde ait une coupe de champagne à la main et une pensée pour moi", racontait-elle à France 2.
En attendant, "Wielemie" compte encore gagner des médailles, car le sport est sa seule échappatoire, le moment où elle oublie tout : "Quand je m'assois dans mon fauteuil de compétition, j'expulse toutes ces idées noires, je boxe la peur, la tristesse, la souffrance et la frustration. C'est comme ça que je remporte des médailles d'or."
L'incroyable performance d'Ibrahim Hamadtou
C'est une des sensations des Jeux. Le pongiste égyptien Ibrahim Hamadtou est amputé des bras. Il joue donc avec sa bouche et sert avec son pied. Les images de ses matchs ont suscité l'admiration sur les réseaux sociaux.
Image qui impose le respect et l'admiration. Le pongiste égyptien #IbrahimHamadtou lors des #Paralympics #Rio2016 pic.twitter.com/LOAGPLpyYY
— Mohamed Awad (@SaladinAwad) 12 septembre 2016
Ibrahim Hamadtou of Egypt proving NOTHING is impossible! #YesICan #TableTennis #Paralympics #Gettysport #Rio2016 pic.twitter.com/goCjTPM0sS
— Eugene Cariaga (@EugeneCariaga) 10 septembre 2016
Hommage à Ibrahim Hamadtou,champion égyptien de tennis de table.Dépourvu de bras, il joue la palette entre les dents pic.twitter.com/f97nxEMYed
— Bahar Kimyongur (@Kimyongur) 12 septembre 2016
Père de trois enfants, Ibrahim Hamadtou a perdu ses bras dans un accident de train quand il était enfant, à 10 ans. Après des années à vivre reclus, l'athlète égyptien est sorti de la dépression grâce au sport. Il s'est d'abord essayé au football. "C'était trop dangereux. Sans bras, si vous tombez, vous n'avez aucune façon de vous protéger", explique son entraîneur, Hossameldin Elshoubry. Ibrahim Hamadtou se dirige alors vers le tennis de table. "Cela m'a pris trois ans pour apprendre", raconte-t-il.
Si l'athlète a conquis le public, il est également reconnu par ses adversaires. "C'est une légende du tennis de table. (…) Avec toutes ces choses qu'il réalise, [Ibrahim] fait relativiser", salue le Britannique David Wetherill.
Plus rapides que les valides sur le 1 500 m
La plupart des athlètes paralympiques ont une ambition : montrer que le handisport est avant tout du sport. La finale du 1 500 m pour les athlètes malvoyants en est un des plus beaux exemples. Remportée par l’Algérien Abdellatif Baka, la course a vu ses quatre premiers finalistes réaliser un meilleur temps que lors des Jeux olympiques.
Ainsi, aux JO, Matthew Centrowitz avait décroché l’or en 3'50'', rappelle 20 minutes. Lundi 12 septembre, lors d'une finale épique, le vainqueur algérien et son frère Fouad Baka, quatrième, ont respectivement couru le 1 500 m en 3'48''29 pour le premier et 3'49''84 pour le second.
Daniel Dias, le Michael Phelps brésilien
Daniel Dias est la star des Jeux paralympiques au Brésil. Même s'il n'a pas encore les 28 médailles de Michael Phelps, dont 23 en or, le Brésilien est en passe de devenir le nageur le plus médaillé de l'histoire des paralympiques. Né avec une malformation congénitale, Daniel Dias n'a pas de mains et possède une seule jambe. Enfant, il a subi les moqueries de ses camarades. Certains le touchaient "pour savoir s'il était vrai".
Le sport lui a permis de surmonter ces préjugés. Alors aujourd'hui, forcément, la comparaison avec le nageur américain est flatteuse, mais le Brésilien revendique son parcours : "Je suis Daniel Dias, je veux construire mon propre espace, mais je suis fier qu'on me compare à ce grand athlète", confie-t-il à l'AFP, le 8 septembre, après sa médaille d'or sur le 200 m nage libre.
Le sportif, qui détient aussi 14 titres mondiaux, peut compter à Rio sur le soutien de sa famille, présente dans les tribunes, mais aussi du public brésilien venu en nombre l'encourager. Il raconte à la chaîne brésilienne R7 TV (en portugais) la course du dimanche 11 septembre : "J'étais concentré, quand j'ai commencé à entendre 'Daniel, Daniel', alors je me suis dit 'je vais le faire pour moi et pour tous les gens qui sont ici, je vais tout donner".
Achmat Hassiem, le "shark boy" des bassins
S'il concourt dans la catégorie des athlètes paralympiques, c'est à cause d'un grand requin blanc. Le nageur sud-africain Achmat Hassiem a survécu à une attaque de requin lors d'une séance d'entraînement au Cap, en 2006. "D'abord, j'ai vu ma jambe dans les mâchoires béantes du requin, puis il m'a secoué dans tous les sens. C'est lorsqu'il s'est mis à me tirer vers le fond que j'ai commencé à avoir peur", raconte-t-il à L'Equipe.
Mais l'athlète, surnommé "shark boy" (le garçon requin), n'a pas d'amerturme contre l'animal. Bien au contraire. C'est d'ailleurs un grand défenseur du requin blanc, "ce policier des océans". "Mon père m'a toujours appris à respecter la mer et les créatures qui la peuplent. Cinq à six personnes sont tuées chaque année par des requins. Vous savez combien de requins sont tués chaque année par les hommes ? Cent millions !" argumente Achmat Hassiem. Le nageur a même été décoré en septembre 2015 par l'ONU pour son travail sur la conservation des océans.
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