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Jeux paralympiques de Rio : l'équipe de France de rugby fauteuil entre en scène

La compétition de rugby fauteuil commence ce mercredi à Rio avec l'entrée en lice des joueurs tricolores. Chocs, chutes, vitesse et agilité, Jérôme Jadot les a suivis lors de leur dernier stage de préparation à Bourges.

Article rédigé par Jérôme Jadot, Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
"Une des façons d’empêcher l’adversaire de marquer c’est de le faire tomber", explique Olivier Cusin, entraineur de l’équipe de France paralympique de rugby fauteuil, ci-contre lors d’un stage de préparation au Creps de Bourges le 20 août 2016. (MAXPPP)

Qu'on l'appelle rugby fauteuil, QuadRugby ou encore MurderBall, c’est sans doute l'un des sports les plus spectaculaires des Jeux paralympiques. L'équipe de France aura d'ailleurs l'occasion de le montrer dès ce mercredi à Rio pour son premier match. Pour éviter de décoller, mieux vaut bien s’harnacher sur ce fauteuil roulant, version char d’assaut. Grosse armature métallique, gants sur les mains aussi pour éviter les brûlures en faisant tourner les roues.

Pour pouvoir pratiquer, il faut être atteint aux quatre membres. Dans l’équipe, beaucoup de tétraplégiques partiels, moelle épinière lésée suite à un mauvais plongeon exemple. D’autres ont des neuropathies ou des membres atrophiés de naissance.

Un sport de contact 

"Le rugby fauteuil est né au Canada. Ce sont les anciens hockeyeurs et footballeurs américains qui se faisaient le coup du lapin qui ont voulu constituer un sport de combat collectif, adapté à leur handicap. A l’origine, ça s’appelait Murderball (balle tueuse)", rappelle Ryadh Sallem, un des piliers de l’équipe de France paralympique.

Murderball pour bien signifier qu’on n’est pas là pour se faire des câlins. Mélange de foot américain, de handball, de rugby, le rugby fauteuil se joue à quatre contre quatre. L’objectif est d'emmener la balle au-delà de la ligne d’embut adverse, avec un petit supplément d’âme. 

On peut officiellement dégommer des handicapés et on nous applaudit pour ça. Au moins, ce n’est pas hypocrite

Ryadh Sallem, rugbymen dans l'équipe de France paralympique

franceinfo

Et du coup, c’est assez impressionnant. Les fauteuils se jettent les uns contre les autres, s’entrechoquent, décollent, il y a de la casse et quelques cascades. "Même à pleine vitesse, il y a beaucoup de chutes, explique  l’entraîneur Olivier Cusin. C’est un sport de contact et une des façons d’empêcher l’adversaire de marquer c’est de le faire tomber parce que forcément, une personne qui est en fauteuil et qui est tombée au sol, elle ne va pas pouvoir se relever. Du coup, on est en supériorité numérique et c’est le rugby".

Des vertus thérapeutiques

Après y avoir laissé une molaire, certains joueurs ont fait le choix de porter un protège-dents. Quelques blessures donc, même si le rugby fauteuil peut aussi avoir des vertus thérapeutiques. Adrien Chalmin avait été touché aux cervicales en mêlée lorsqu’il était jeune rugbyman professionnel. Le rugby fauteuil l'a aidé à surmonter son handicap.  "Je pense qu’on arrive à augmenter son potentiel musculaire. On a une facilité sur les transferts, on a une facilité sur les gestes de la vie quotidienne qui peuvent être plus difficiles. Le sport, je pense, m’a permis justement de pouvoir être autonome aujourd’hui. Pour passer du fauteuil au lit, ces mouvements dont on a besoin pour notre quotidien", explique le joueur de 30 ans. 

Un jeu tactique et spectaculaire

Mais le rugby fauteuil, ça n’est pas qu’une histoire de gros bras. Il faut savoir aussi se bouger les méninges, chaque joueur se voyant attribuer un nombre de point inversement proportionnel à son handicap avec un total à ne pas dépasser. "Ça complique la manière de faire tourner l’effectif mais ça ajoute encore un petit peu de sel au jeu. Ça rajoute un côté tactique à notre sport qui est à la fois très bourrin mais qui est aussi un jeu d’échec", souligne le défenseur Pablo Neuman.

Un jeu d’échec dans lequel Ryadh Sallem, 46 ans, espère bien poursuivre sa carrière au-delà de ce qui sont ses 5ème Jeux paralympiques. Ancien nageur, 18 ans d’équipe de France de basket-fauteuil au compteur, sa nouvelle discipline est à ses yeux la plus décoiffante. Le rugby fauteuil "permet aussi de dissoudre un peu les préjugés (sur le handicap). C’est un sport qui est hyper spectaculaire, ça fait du bruit, ça pète, c’est rock quoi !" affirme l’athlète.

Et pour leur premier rock à Rio, les Français vont devoir envoyer valser un partenaire de choix, les Etats-Unis, grand abonné des podiums internationaux.

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