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Le dopage aux jeux paralympiques : un catalogue des horreurs

Les 4.300 athlètes sélectionnés des Jeux paralympiques de Rio seront eux aussi contrôlés par une Commission anti-dopage. Ici, ce que l'on traque ce n'est ni l'EPO ni les hormones de croissance mais l’automutilation. Une pratique permettant de stimuler l’afflux sanguin interdite depuis plus de 20 ans. 

Article rédigé par Clara Lecocq Reale
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stage de préparation de l'équipe de france paralympique de rugby-fauteuil  (MAXPPP)

Dans un gymnase parisien, Stéphanie resserre quelques vis et vérifie ses roues avant de commencer l’entraînement de rugby-fauteuil. Ici, le "boosting" est une pratique bien connue.

"C'est de se blesser volontairement afin d'augmenter l'afflux sanguin et donc les performances physiques". Et elle donne des exemples : "Se fracturer au niveau des jambes, se saigner et ne pas aller aux toilettes. C'est le dopage des tarés…"

Le dopage aux jeux paralympiques : un catalogue des horreurs - reportage Clara Lecocq Reale

Le catalogue des horreurs est presque sans fin. Pour ceux qui ne ressentent pas la douleur, il y a aussi la punaise dans les fesses. Autant d'agression physique qui déclenche, dans le corps, un incroyable dispositif : tension en hausse, rythme cardiaque décuplé, pic d’adrénaline assuré et donc des chronos potentiellement améliorés.

Pas de quoi convaincre, toutefois, David, tétraplégique : "C'est juste pour abîmer son corps. Ça n'a pas trop d'intérêt. Il faut vraiment être malhonnête dans son sport. Il y a de l'argent, c'est comme tout…"

17 % des sportifs handicapés avouent recourir à l'automutilation 

 Car les athlètes handicapés ne sont jamais professionnels. C'est donc un peu le "dopage du pauvre", selon le docteur Philippe Ghestem, chargé de ce dossier à la fédération française de handisport : "Pour les paraplégiques, on a comme consigne de vérifier leur tension avant une épreuve. S'ils ont une tension élevée, on peut leur interdire la compétition. Il y a un risque de rupture d'anévrisme, de complications rénales, oculaires. Toute plaie chez un paraplégique peut amener jusqu'à une amputation." 

Selon une étude menée en 2008 par le comité paralympique ont récemment publié une étude : près de 17% des sportifs handicapés avouent, sous couvert d’anonymat, avoir déjà eu recours à l’automutilation.

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