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JO 2016 : avec une banderole, elle milite pour le droit des Iraniennes à entrer dans les stades

"Laissez les femmes iraniennes entrer dans les stades." Darya Safai s'est illustrée une nouvelle fois au Maracanazinho de Rio, lors de la rencontre de volley entre la Russie et l'Iran. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
La militante Sarai Darya brandit une banderole durant la rencontre de volley masculin entre l'Iran et l'Egypte, samedi 13 août 2016 au Maracazinho de Rio (Brésil). (JEFF ROBERSON / AP/ SIPA)

"Laissez les femmes iraniennes entrer dans leurs stades." Une nouvelle fois, la militante belgo-iranienne Darya Safai a brandi son message aux Jeux olympiques de Rio, lundi 15 août. Maquillée aux couleurs de son pays, la jeune femme a profité d'une rencontre de volley masculin entre la Russie et l'Iran pour faire passer son message, à l'aide d'une banderole blanche où figurait le message en anglais.


Darya Safai est la fondatrice et la responsable du mouvement Laissez les femmes iraniennes entrer dans leurs stades !. Elle vit aujourd'hui en Belgique, après avoir participé aux protestations étudiantes de 1999 et fui son pays. Pour pouvoir rester au bord du terrain avec son affiche, elle a dû toutefois parlementer avec des responsables. En effet, elle n'était pas à sa place attitrée car elle voulait se trouver dans l'axe des caméras, précise Vice (en anglais). Lors du troisième set, d'ailleurs, elle a dû céder la place au spectateur prévu à ce siège.

Samedi, déjà, elle avait brandi la même banderole lors d'un match entre l'Egypte et l'Iran. La sécurité lui avait alors demandé de quitter le Maracanazinho, si elle persistait à ne pas regagner son siège. Les messages politiques sont en principe interdits dans les stades car contraires à la charte olympique.

"Ce n'est pas la première fois que je fais cette expérience, avait-elle alors expliqué à l'agence AP (en anglais). Mais je n'abandonnerai pas, car c'est ce que font les femmes iraniennes : elles se battent pour leurs droits." En Iran, les femmes restent victimes de discriminations et doivent porter le voile islamique. Elles sont régulièrement interdites d'accès aux stades, sous la pression de certains groupes radicaux, notamment lors de matchs de foot et de volley masculins. La pratique du sport est aussi pour elles souvent compliquée.

Fin 2015, une sportive iranienne avait été autorisée par la justice à se rendre au Guatemala pour participer à une compétition internationale, malgré le veto de son mari. La justice était intervenue en faveur de Niloofar Ardalan pour lui permettre de participer à la Coupe du monde de futsal. La joueuse avait réclamé que "les autorités passent une loi pour les sportives afin qu'elles puissent défendre" leurs droits dans de telles situations.

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