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JO d'hiver 2018 : la polémique sur la distribution de smartphones en trois questions

L'incident diplomatique est clos. Le CIO a fini par présenter ses excuses, samedi, aux responsables sportifs iraniens après une controverse liée à des téléphones offerts aux participants aux compétitions.  

Article rédigé par franceinfo
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A Séoul (Corée du Sud), le 16 janvier 2017. (LEE JIN-MAN / AP / SIPA)

Plaisir d'offrir... mais pas toujours joie de recevoir. Dans une lettre envoyée samedi 10 février, le CIO met fin au "smartphonegate", et s'excuse auprès de l'Iran "pour le malentendu lié à la distribution de téléphones portables". Alors que les Jeux olympiques d'hiver viennent tout juste de commencer, l'affaire a bien failli tourner à l'incident diplomatique. Franceinfo vous résume ce qu'il s'est passé.

1Comment la polémique a-t-elle commencé ?

Ce "smartphonegate" (affaire des smartphones) démarre mercredi 7 février. Ce jour-là, le CIO annonce qu'il offre à chaque athlète engagé un téléphone ultra moderne conçu par le constructeur sud-coréen Samsung, lui-même sponsor de l'événement. Il s'agit d'une version "olympique" de l'appareil qui propose des applications utiles pour les sportifs présents à Pyeongchang au sujet des transports, des horaires et des lieux des épreuves.

Mais deux délégations n'ont pas droit à ce cadeau : l'Iran et à la Corée du Nord. C'est la conséquence "des sanctions de l'ONU en vigueur", explique à l'AFP une porte-parole du Comité organisateur des Jeux. Ces smartphones, qui se vendent aux alentours d'un million de wons sud-coréens (750 euros), pourraient en effet tomber sous le coup des sanctions internationales relatives aux produits de luxe, qu'il est interdit de fournir à ces deux pays.

2Comment les deux pays ont-ils réagi ?

Téhéran voit rouge. L'affaire arrive sur le bureau des autorités iraniennes. Elles parlent d'un "comportement malhonnête et contraire à l’esprit des Jeux olympiques" vis-à-vis de leurs quatre athlètes en course à Pyeongchang. Et vont jusqu'à évoquer "des répercussions fortes sur les relations commerciales entre le groupe Samsung et la République islamique d'Iran" si le fabricant ne présente pas ses excuses. Entre-temps, l’ambassadeur de Corée du Sud à Téhéran doit s'expliquer auprès du ministère des Affaires étrangères. 

Sur les réseaux sociaux aussi, la polémique prend de l'ampleur. Des mot-dièses #BanSamsung et #BoycottSamsung voient le jour.

Embarrassé, un responsable de Samsung finit par contacter l'ambassadeur iranien en Corée du Sud pour s'excuser. Mais rien n'y fait. Malgré ce geste, les athlètes de la République islamique ne sont pas allés chercher leurs smartphones olympiques, vendredi 9 février. L’agence de presse sud-coréenne Yonhap explique que les 22 sportifs nord-coréens ont eux aussi refusé de se déplacer.

Qu'a décidé le CIO ? 

Samedi 10 février, soit trois jours après le début de la polémique, le président du Comité d'organisation des JO de Pyeongchang finit par envoyer une lettre au responsable du comité olympique iranien afin de "présenter des excuses pour le malentendu lié à la distribution de téléphones portables aux athlètes iraniens." Dans son communiqué, il assure que Samsung "n'a pas été impliqué dans le processus de prise de décision lié à la distribution des smartphones". Il ajoute que "le Comité international olympique a confirmé que les athlètes iraniens étaient autorisés à recevoir et conserver les téléphones"

Il faut dire que des représailles économiques de l'Iran seraient particulièrement embarrassantes pour le géant Samsung. Le constructeur est très présent dans le pays, où il sponsorise régulièrement des événements. 

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