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Sotchi : éviter le "chasse-patate", et autres commandements du fondeur pour skier sans (trop) se fatiguer

A l'occasion des épreuves de ski nordique de ce week-end, francetv info vous donne les astuces des champions pour éviter les pièges de la course.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le Suédois Marcus Hellner lors de l'épreuve du relais par équipe en ski de fond, le 16 février 2014.  (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Le ski de fond est une épreuve extrêmement physique, mais pas seulement. Il faut de la technique et de la stratégie pour dominer ses adversaires.

Avant les dernières épreuves de ski de fond et de biathlon des Jeux olympiques de Sotchi, samedi 22 et dimanche 23 février, francetv info vous donne les quatre commandement à suivre pour éviter de s'épuiser et bien se placer. 

Tes skis tu farteras

C'est l'étape cruciale qui va déterminer toute le reste de la performance. On se souvient du calvaire de Jason-Lamy Chappuis, qui évoquait un problème de "fart" pour justifier sa 35e place en combiné nordique, du nom du revêtement utilisé pour améliorer la glisse.

Le choix et la préparation des skis de course est le fruit de savant réglages. "On est à la limite de la Formule 1", confirme Louis Deschamps, 26 ans et fondeur au Savoie élit nordic"On choisit d'abord une paire de ski parmi les centaines qui existent, ensuite on y ajoute une structure avec des dessins, comparables à ceux de pneus de voiture. Le choix se fait en fonction du type de neige."

C'est une fois ces deux éléments choisis que les techniciens les enduisent de fart. Et pour cela aussi, le choix ne manque pas : "Il existe plus de 200 produits différents, et il faut faire le bon choix !". Evidement, les équipes n'ont pas le droit à l'erreur, les athlètes ne peuvent pas changer de skis, sauf sur 50 km (épreuve du dimanche 23 février pour les hommes). 

Tes adversaires tu testeras

Une fois donné le départ, les premiers tours sont cruciaux. Ils permettent aux athlètes de connaître leur forme du moment, mais aussi de tester celle de l'adversaire. "C'est là que les attaques se succèdent", Louis Deschamps. "C'est très tactique. On observe les réactions, la qualité de leur matériel. On se jauge." 

D'être en "chasse-patate" tu éviteras

C'est la pire des situations : être seul, isolé, et devoir cravacher pour rattraper un groupe devant soi. Elle est résumée par une expression : faire du "chasse-patate", plus souvent utilisée en cyclisme mais qui marche aussi très bien en ski de fond.

"Dans ces cas-là, on dépense beaucoup plus d'énergie. Dans un groupe, on skie dans les skis des autres et on profite de leur aspiration. On est protégé du vent, et on se relaie. Ce qui n'est pas le cas en "chasse-patate". Jason Lamy-Chappuis, encore lui, s'est retrouvé dans cette situation lors du relais. Les trois skieurs devant lui se sont associés pour creuser l'écart, de manière à être plus tranquilles pour se disputer les places sur le podium.

Un fondeur, seul, sur la piste du 15 km, sur le plateau Laura à Sotchi, le 14 février 2014.  (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

En "te mettant à la planche" tu termineras

La ligne d'arrivée est en vue, et les efforts ont été bien gérés tout au long de l'épreuve, en gardant le rythme pour rester bien placé, et en récupérent dans les descentes. C'est maintenant le moment de tout donner, ou "de se mettre à la planche" comme disent les fondeurs. L'expression est aussi valable pour un skieur "en chasse-patate" qui tente de revenir sur un groupe. 

Le dernier kilomètre, confirme à francetv info l'ancien entraîneur de ski de fond Christien Frossard, c'est là où "les athlètes tentent de gagner quelques secondes. C'est là que la différence peut se faire. Les skieurs sont alors au maximum de leurs possibilités physiques".

Vous croyez en avoir terminé ? Il reste pourtant un ultime effort : franchir la ligne. Et lorsque vous êtes au coude-à-coude, vous devez lancer votre ski en avant pour couper en premier la cellule d'arrivée. Martin Fourcade a tenté le coup en final de la mass-start. Malheureusement pour lui, le champion français était trop juste. 

Le Norvégien Svendsen et le Français Fourcade sur la ligne d'arrivée de la mass-start de biathlon, le 18 février 2014. (ODD ANDERSEN / AFP)

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