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Mais que fait Usain Bolt en dehors des 10 secondes où il court le 100 m ?

Le recordman du monde du 100 m et du 200 m est arrivé au sommet de l'athlétisme mondial… malgré une hygiène de vie discutable.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
La joie d'Usain Bolt franchissant la ligne d'arrivée après sa victoire dans le 4x100m des Mondiaux de Daegu (Corée du Sud), le 4 septembre 2011.  (KERIM OKTEN / MAXPPP)

JO 2012 - Il a déjà écrit son autobiographie, mais il n'a pas tout raconté. Car la vie tumultueuse d'Usain Bolt depuis sa naissance, le 21 août 1986, jusqu'à la finale du 100 m aux Jeux olympiques de Londres, le 5 août 2012, vaut le détour.

• Il a vaincu une addiction aux nuggets de poulet. Le jour où il a pulvérisé le record du monde du 100 m aux JO de Pékin, en 2008, il en avait mangé au petit déjeuner et au déjeuner. Comment prépare-t-on un chrono de 9"69 sur 100 m ? Comme ça : "Je me suis levé vers 11 heures et j’ai décidé de regarder un peu la télé en mangeant des nuggets. J’ai ensuite dormi quelques heures de plus. Puis, j’ai repris des nuggets et je me suis rendu au stade." Il explique deux ans plus tard à la BBC (vidéo en anglais) les raisons de ce choix peu équilibré : "On était en Chine, je ne voulais pas manger de nourriture dont je ne connaissais pas la provenance." Depuis, il continue les nuggets, mais à plus faible dose. Son père, lui, attribue ses capacités surhumaines à… l'igname (appelé "yam"), aliment très répandu en Jamaïque auquel on attribue des propriétés médicinales ("yam power", lien en anglais).

• Il dort trèèèèèèèèèès longtemps. Il se lève à 9 heures pour démarrer l'entraînement, et ne prend son petit déjeuner qu'après (et pas de nuggets !). Parfois, il se désaltère en cassant une noix de coco sous un cocotier, explique le gardien d'une piscine voisine du terrain d'entraînement de Bolt à Associated Press (lien en anglais).

• Il passe le plus clair de sa journée à se vautrer devant la télé ou à jouer au jeu vidéo de guerre Call Of Duty.

• Il est débordé par les obligations publicitaires. Sa collection de vêtements, la promotion de son livre… Comme l'explique son manager à la BBC, "il est devenu une marque" (lien en anglais). D'après le classement des athlètes les mieux payés du magazine américain Forbes, les contrats publicitaires représentent une part écrasante des 17 millions de dollars que Bolt a touchés en 2011.

• Il n'existe pas de musée Usain Bolt, mais l'épicerie-restaurant de sa tante Lily fait office de mausolée à sa gloire. Ses proches sont en négociation avec le musée du Sport à Kingston, la capitale de la Jamaïque, pour récupérer le morceau du mur de Berlin qui lui a été donné après ses performances stratosphériques lors des Mondiaux de 2010 (lien en anglais).

Usain Bolt signe le morceau du mur de Berlin qui lui a été offert après les championnats du monde d'athlétisme dans la capitale allemande, le 23 août 2009. (GERO BRELOER /AP / SIPA / AP)

• Il lui arrive de conduire pieds nus. Pas un crime en soi, mais ajoutez-y une conduite défaillante et vous obtiendrez quelques accidents de voiture en Jamaïque, souvent en revenant de boîte de nuit. "Je fais toujours la fête, avouait-il mi-juin. Dès que j'ai le temps et que je vois que cela ne nuit pas à mon entraînement, je sors", expliquait-il après son titre olympique en 2008. Il a crashé sa BMW en 2009, avant d'en abîmer une autre en juin dernier. Cette fois-ci, note The Examiner, il ne devrait pas couper à une amende (lien en anglais).

• Il joue aux dominos avant d'aller en boîte de nuit. 

• Il aime se jeter sur les jeunes filles qui lui remettent des fleurs, comme ici au meeting d'Oslo (Norvège) en juin 2012.

• Il s'entraîne sur herbe, contrairement à 99% des autres athlètes dans le monde qui privilégient le tartan classique des pistes d'athlétisme. Un journaliste du New York Times lui avait demandé en 2008 si c'était son secret : "Je crois que le fait de m'entraîner sur l'herbe avec des chaussures à pointes et en courant le plus vite possible est la meilleure manière de renforcer mes jambes", avait répondu Usain Bolt.

• Il veut bien travailler, mais pas trop. N'étant pas un monstre d'entraînement, Bolt a refusé de faire du 400 m sa distance de prédilection, contre l'avis de son entraîneur. La charge de travail était trop lourde au goût de l'athlète.

Usain Bolt lors de sa victoire sur 200m aux championnats du monde de Berlin (Allemagne), le 20 août 2009. (ADRIAN DENNIS / AFP)

• Sa deuxième maison est à Munich. C'est la clinique du docteur Müller-Wohlfahrt, le médecin du Bayern Munich. Souffrant de douleurs récurrentes au dos, Bolt y effectue de fréquentes visites. 

• Il a été biberonné à la marijuana. Ou presque, comme il l'a reconnu dans le magazine allemand Bild : "En Jamaïque, quand tu es enfant, tu apprends à rouler un joint, tout le monde a essayé la marijuana, moi aussi."

• Il ne crache pas sur une pinte de bière de temps en temps. "Ça ne peut pas faire de mal, il y a des nutriments dedans", explique-t-il dans son autobiographie.

• Il a quitté sa copine slovaque pour se concentrer sur les JO.

• Il a été l'inspirateur d'un éleveur irlandais qui a appelé un de ses chevaux Usain Colt (lien en anglais). Et ledit canasson a gagné sa première course.

• Il a déjà réfléchi à son discours d'après-victoire. Il l'expliquait au journal local Jamaican Gleaner : "Je veux entrer en salle de presse et dire aux journalistes avant la première question : 'Vous avez en face de vous une légende vivante.'" Ses interviews sont tellement cultes qu'on en a fait un rap…

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