And the Riner is...
Les Nippons partent à l'assaut de la montagne Riner. Tel le mont Fuji du pays du Soleil Levant, le Français représente un bloc de sérénité. "Je suis fort dans ma tête. Je sais ce que je dois faire". Dans ses dernières interviewes, Riner , 22 ans, n'a cessé de délivrer le même message. Rien ne saurait le détourner de son but, pas même la blessure au doigt qui a handicapé sa préparation, ou la pression d'un public parisien pour qui il est déjà champion avant même d'entrer sur le tatami. "J'ai vraiment envie de la ramener cette 5e médaille. Quand je vais entrer sur le tapis, je me dirai "Fais comme si c'était ton dernier combat", prévient-il. Physiquement fort, c'est un euphémisme quand on mesure 2,03 pour 130 kg, Riner est également colossal dans sa tête. Et peut-être plus encore depuis la déconvenue de Tokyo où, en septembre 2010, quatre jours après son sacre en +100kg, la route du cinquième titre mondial lui fut barrée par le jeune Daiki Kamikawa, un inconnu de six mois son cadet, vainqueur d'une finale litigieuse en toutes catégories. Riner s'est ainsi rappelé ce qu'était la défaite et a bossé doublement pour éviter à l'avenir ce genre de mésaventure humiliante. Les retrouvailles au tournoi de Paris-Bercy, en février dernier, furent à ce titre douloureuses pour le Japonais, ipponisé en finale.
"Stratégie anti-Riner "
Le tableau des Mondiaux n'offrira pas à Riner une revanche sur Kamikawa en finale, mais seulement en "demi" si tout sourit aux deux hommes. Mais Kamikawa n'est que la deuxième lame de l'équipe japonaise qui cherche à reconquérir le titre des lourds, la couronne suprême qui lui échappe depuis 2005. A l'époque, le titre était revenu à Keiji Suzuki, également champion olympique en 2004. Il sera à nouveau de la partie samedi à Bercy et se trouve, lui, dans la partie de tableau opposée à celle du Français. Kamikawa dit avoir "mis au point une stratégie" anti-Riner , annonçant qu'en attendant l'objectif suprême, l'or olympique, il est prêt à se satisfaire d'un titre mondial arraché sur les terres de son rival. Quant à Suzuki, fort de l'expérience de ses 31 ans, il en appelle à "l'honneur du judo japonais" pour défier le statut de favori du Français qui l'a pourtant battu lors de leur unique rencontre cette année, lors du Masters de Bakou. "Riner est peut-être le favori mais on ne sait jamais comment tourne un combat", dit-il. Kamikawa et Suzuki ne sont pas les seuls à vouloir faire chuter Riner, champion du monde des lourds en 2007, 2009, 2010, et des toutes catégories en 2008. L'Egyptien Islam El Shehaby, N.2 mondial, l'Allemand Andreas Toelzer ou le Sud-Coréen Sung-Min Kim, sont aussi à l'affût d'un faux pas du grandissime favori. Et d'une défaillance concomitante d'un bloc nippon revanchard.
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