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Audrey Tcheuméo se contente de l'argent en -78kg

Trois ans après sa couronne mondiale conquise à Paris, Audrey Tcheuméo n'est pas parvenue à redevenir championne du monde, en -78kg. A 24 ans, à Tcheliabinsk, en Russie, elle a été dominée en finale par la Brésilienne Mayra Aguiar, alors qu'elle avait survolé ses quatre premiers combats. Championne d'Europe à Montpellier en avril, elle doit se contenter de l'argent mondial, elle qui était en bronze, comme Aguiar, lors des Mondiaux-2013. C'est la cinquième médaille pour l'équipe de France dans ces Championnats du monde, la première en argent. En -70kg, la Colombienne Yuri Alvear a été sacrée, comme le Grec Ilias Iliadis en -90kg. Samedi, Teddy Riner entre en scène en +100kg, pour un 7e sacre mondial, un 6e consécutif, performance inédite chez les hommes.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
La Française Audrey Tcheuméo

Tous les voyants semblaient au vert. Mais la dernière marche s'est révélée trop haute. En finale, contre une Mayra Aguiar déjà vice-championne du monde (2010) et deux fois en bronze (2011 et 2013), Audrey Tcheuméo n'a pas pu imposer le judo qu'elle avait développé toute la journée. Se laissant surprendre par un waza-ari sur uchi-mata en début de combat, étant pénalisée une fois, la Française n'a pas trouvé la solution à la défense de son adversaire. Elle n'a jamais pu placer correctement ses mains, et imposer sa puissance face à la Sud-Américaine. Pourtant, tout au long de la matinée, elle avait montré qu'elle était bien supérieure à tout le monde.

Elle avait totalement marché sur ses adversaires pour s'ouvrir les portes d'une finale mondiale pour la deuxième fois. En quatre combats, elle n'avait passé en tout et pour tout qu'un peu plus de six minutes. Seule l'Américaine Samantha Bleier, lors de son premier combat de la journée, a passé plus de deux minutes sur le tatami face à elle (2'23"). Pour atteindre la finale, la Française n'a pourtant pas connu un parcours de rêve. Après la Cubaine Yalennis Castillo, vice-championne olympique en 2008, qu'elle a passé en finale de poules, elle affrontait en effet la tenante du titre, Kyong Sol.

De nouveau heureuse sur les tatamis

Et la Coréenne n'a pas existé plus que les autres. Profitant de son avantage de taille, Tcheuméo la plaçait tout de suite sous pression, en l'envoyant au sol dès les premières secondes, sans qu'aucun point ne lui soit accordé. Mais ensuite, après 1'21", elle n'a pas pu éviter, comme les autres, un ippon sur haraï-goshi plein de puissance. La nouvelle leçon était donnée. Malheureusement, le feu d'artifice attendu en finale pour l'or n'est pas arrivé. Mais après avoir connu une grosse période creuse après son titre mondial, cet argent mondial remet Audrey Tcheuméo sur de bons rails.

"Je reprends goût au judo petit à petit. Franchement j'ai kiffé. J'étais bien, ce n'est que du plus", reconnaissait-elle sans aigreur après sa défaite. "J'ai enlevé  tout le négatif qu'il y avait en moi. Maintenant, je suis zen, je souris et je  m'éclate ! Franchement je suis épanouie." L'or européen et l'argent mondial, cela a de quoi donner confiance et laisser une marge de progression pour aller jusqu'aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, avec un féroce appétit.

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