L'ancien judoka Alain Schmitt relaxé de faits de violences conjugales sur sa compagne la championne olympique Margaux Pinot, le parquet fait appel
Le parquet avait requis un an de prison avec sursis pour "des violences très graves, même pour un primo-délinquant", et a décidé de faire appel du jugement.
Le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé mardi 1er décembre l'entraîneur et ex-membre de l'équipe de France de judo Alain Schmitt de faits de violences conjugales sur la championne olympique Margaux Pinot.
"Un tribunal n'est jamais là pour dire qui dit la vérité et qui ment. En l'occurrence nous n'avons pas assez de preuves de culpabilité. Le tribunal vous relaxe", a déclaré la présidente du tribunal à l'ex-judoka, à l'issue de sa comparution immédiate.
Une affaire qui secoue le monde du judo
— francetvsport (@francetvsport) November 30, 2021
Margaux Pinot, vice-championne d'Europe, porte plainte pour violences conjugales. Dans le viseur de la justice, son compagnon Alain Schmitt, qui est aussi entraîneur et ancien membre de l'équipe de France. pic.twitter.com/2LMz0ecVwq
Deux discours différents
Durant l'audience, ce sont deux versions contradictoires qui ont été exposées par les deux personnes concernées. Alain Schmitt a livré le récit d'une bagarre aux allures de "tornade" entre deux amants à la relation tempétueuse."Je n'ai jamais frappé une femme de ma vie, c'est n'importe quoi", a t-il répété à l'audience, T-shirt blanc et visage marqué par des contusions.
Margaux Pinot, quant à elle, a décrit sa "peur" face aux coups de poing qui pleuvaient sur elle dans la nuit de samedi à dimanche dans son appartement du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). "Ce n'était pas un combat de judo, c'était des coups de poing", souffle la judokate, championne olympique par équipes mixtes aux derniers Jeux olympiques de Tokyo, le visage tuméfié par les ecchymoses entourant ses yeux. Soutenue par des représentants de la Fédération française de judo, elle évoque une "emprise psychologique" de la part d'un entraîneur pour lequel elle avait de "l'admiration" mais qui la rabaissait constamment, lui faisant perdre confiance en elle.
Le tribunal est passé "à côté d'un certain nombre d'éléments à charge", comme ces voisins qui ont entendu ses appels au secours, et chez qui elle s'est réfugiée, a regretté Stéphane Maugendre, l'avocat de la judokate. "Avec la force qu'a cet homme, il a la capacité de faire beaucoup plus mal que ça", a plaidé quant à lui Malik Behloul, conseil d'Alain Schmitt, affirmant que la sportive avait menti sur toute la ligne.
La décision du tribunal a suscité une réaction vive de la championne olympique Clarisse Agbégnénou, coéquipière de Margaux Pinot, qui a réagi à l'interview de son amie dans Le Parisien [article payant] du mercredi 1er décembre qui a déclaré : "J'ai frôlé la mort".
Je n’ai pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps en tant que femme face à ce que ma coéquipière Margaux Pinot a subi.
— AGBÉGNÉNOU Clarisse (@Gnougnou25) December 1, 2021
D’autant plus choquée de la décision de la justice. Que faut-il pour que les sanctions tombent, la mort? https://t.co/gITdlNxmLs
L'entraîneur de l'équipe de France de judo devait quitter la France cinq heures après les faits, direction Israël où il est attendu pour prendre les rênes de l'équipe nationale féminine.
En début d'après-midi, le parquet a annoncé son intention de faire appel de la décision du tribunal.
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