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Documentaire "Teddy" : Dans la bulle de Teddy Riner en toute intimité

Critique. France 3 diffuse en prime-time lundi 20 juillet un documentaire sur le judoka Teddy Riner, intitulé "Teddy". Ce film, réalisé par deux journalistes du service des Sports de France Télévisions, Benoit Durand et Brice Baubit et co-produit avec le réalisateur Laurent Lefebvre, offre une plongée au cœur du quotidien du judoka le plus titré de l’histoire. Entre reprise de l’entraînement, compétitions et moments en famille, ce documentaire vous ouvre les portes de l’univers de Teddy Riner.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

"J'en ai bavé, c'est un autre mot que j'aurais voulu dire... Je suis un tank, c'est chaud. La reprise te remet dans le vif du sujet, et là je le sens. Je regrette tous les excès que j'ai faits dans l'alimentation." Cette prise de conscience, Teddy Riner la confie avec le sourire au tout début du documentaire, intitulé tout simplement "Teddy". Fin 2018, le double champion olympique sort d’une pause d’un an (il a commencé sa coupure avec le judo fin 2017, après son dixième titre mondial) et il vient de reprendre le chemin de l’entraînement. L’objectif qui l’a poussé à renfiler le kimono ? Les Jeux olympiques de Tokyo et une troisième médaille d’or olympique. Mais la tâche s’annonce rude. L’athlète doit perdre une bonne vingtaine de kilos et doit se remettre en condition physique. C’est la première fois dans sa carrière que Teddy Riner s’arrête. Un grand chantier se dresse alors devant lui. 

Les deux journalistes du service des Sports de France Télévisions, Benoit Durand et Brice Baubit ont suivi le judoka le plus titré de l’histoire pendant 19 mois. Pendant cette longue période, on y voit Teddy Riner lors de sa reprise officielle de l’entraînement au Japon fin 2018, on le suit également pendant sa préparation physique et lors de ces premiers tournois à Montréal, puis à Brasilia avant Paris. On le suit aussi à l'aéroport de Montréal retrouvant sa famille, dans sa chambre d'hôtel, au Parc d'attraction à Tokyo avec sa compagne et son fils, à l'hommage de son ami Tony Parker à San Antonio (Etats-Unis) en novembre dernier ou encore chez lui à Paris pendant le confinement avec sa famille. 

 

Tout au long du documentaire, tous les principaux membres du staff du décuple champion du monde interviennent et analysent ces grandes étapes : Laurent Calleja, son entraîneur personnel, Yann Morisseau, son préparateur physique, Franck Chambily, autre entraîneur ou encore Nico Kanning, son sparring-partner. Plus que l’analyse, ils livrent à tour de rôle leur vision du judo, la difficulté de ce sport et reviennent sur les défis que doit relever Teddy Riner. "Il a pris la décision de couper un an et de reprendre derrière pour les JO, il redémarre à 0. Un an d'arrêt dans une carrière de dix ans où tu gagnes, c'est quitte au double. Tu prends un risque", témoigne Laurent Calleja. 

Teddy Riner, un judoka qui fonctionne à l'émotion

La force de ce film est l’authenticité des moments captés par la caméra. Le documentaire entre dans l’intimité du double champion olympique. Au-delà de l’image du colosse blagueur que rien ne semble arrêter ou atteindre, on y découvre un Teddy Riner sensible, qui fonctionne à l’émotion, et qui apparaît parfois en plein doute, parfois en colère. Et certaines scènes sont fortes, comme celle lors du Tournoi de Paris. Sous pression, le judoka français est en difficulté lors de cette compétition et passe par plusieurs états émotionnels. 

 

Dans les vestiaires, la caméra offre des images inédites de Teddy Riner, dans un moment historique de sa carrière, lors de sa première défaite depuis dix ans. Les séquences du tournoi de Paris sont d'autant plus fortes que rares, les vestiaires étant souvent interdits aux médias. En effet, sa psychologue, Meriem Salmi, qui le suit depuis plus de 16 ans, est à ses côtés pendant le tournoi et doit agir à chaud, alors que son athlète est sous pression. "Quand tu t'énerves, tu perds de l'énergie, tu le sais. Comme là on est en tournoi, tu pourras t'énerver en sortant si tu veux. Oui, ce n'est pas normal, ce n'est pas juste, c'est tout ce que tu veux. Ce n'est pas du judo... Mais ce type de combat, tu en as connu beaucoup, beaucoup, souviens-toi. Tu as oublié mais tu te souviens comment c'était, tu n'avais que ça. Tu t'en souviens ou pas ?", demande alors Meriem Salmi à Teddy Riner. "Oui, c'est lointain", souffle-t-il, la tête baissée. "Tu vois, il y en a encore", ajoute la spécialiste. 

Une séquence en toute sincérité, à l'image de l'ensemble du documentaire. "Il s’assume comme il est, avec tout ce que ça renferme avec des plus et des moins, mais tout ce qu'il te donne, il l'assume. (...) Il ne joue pas un autre rôle. Il est le même dans le documentaire que dans sa vie sans caméra", ajoute Benoit Durand, journaliste et co-réalisateur du documentaire.  

Si l’aspect judo est très présent, le documentaire aborde aussi largement son quotidien, avec ses proches, sur et en dehors des tatamis. D’ailleurs, sa famille, extrêmement soudée autour de lui, y est très présente. Son père et sa mère, Moïse et Marie-Pierre Riner, ainsi que sa compagne Luthna Plocus témoignent et offrent un éclairage sur une autre facette de Teddy Riner. Entre interviews posées et moments spontanés auprès de lui, ils nous permettent ainsi de mieux connaître le judoka dans son intimité, tout comme les moments complices avec ses enfants.

 

Plus qu’un documentaire purement sportif, "Teddy" plaira aux fans du français et du judo mais intéressera aussi à coup sûr tous les curieux. Mêlant le judo et le quotidien du champion, chacun découvrira une nouvelle facette de l’immense champion qu'il est déjà. Et nous donne une seule envie : le suivre jusqu’aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.

"Teddy"
Lundi 20 juillet, à 21h05, sur France 3

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