Paris 2024 : pourquoi le tournoi d'Antalya est si important pour Teddy Riner en vue des Jeux olympiques
Et si c'était la dernière fois qu'on revoyait Teddy Riner sur un tatami avant Paris 2024 ? Après son huitième succès record au Grand Slam de Paris début février, Teddy Riner jalonne sa voie olympique en passant par le tournoi d'Antalya, en Turquie, dimanche 31 mars. A bientôt 35 ans (il les fêtera le 7 avril), le judoka français y joue gros, et pourrait se faciliter la tâche en vue des Jeux en cas de succès. Petite explication de l'importance de ce tournoi dans la plus célèbre station balnéaire de Turquie.
Parce qu'il cherche à obtenir un statut de tête de série à Paris
En cas de victoire lors du Grand Slam d'Antalya, Teddy Riner grimpera parmi les huit têtes de série pour les Jeux olympiques. Un statut qui permet de ne pas débuter la compétition au premier tour, et qui assure en théorie des adversaires plus abordables en début de tournoi olympique. "Teddy a toujours été tête de série hormis à Tokyo [médaillé de bronze] et c'est quand même plus confortable, d'avoir peut-être un tour d'avance et un tirage un peu plus complaisant sur les premiers tours, confirme à l'AFP Franck Chambily, son entraîneur. Aujourd'hui il n'est pas dans les huit. Mais s'il gagne dimanche ça l'amènerait directement dans les quatre premiers."
Baptiste Leroy, entraîneur de l'équipe de France masculine abonde : "Il faut savoir qu'aux derniers Jeux olympiques, 83% des médaillés étaient têtes de série, 75% chez les femmes." Le tournoi d'Antalya, Teddy Riner l'a déjà remporté, lors de sa seule participation, en 2016.
Parce qu'il veut se situer par rapport à la concurrence
Pour atteindre le nouveau sommet qu'il veut gravir, un troisième titre olympique chez les plus de 100 kg après Londres 2012 et Rio 2016, Teddy Riner procède par paliers. En Turquie, son objectif est de "voir où il en est sur la préparation", explique Franck Chambily. "Voir ce qu'on a mis en place d'un point de vue technico-tactique, revoir son efficacité en judo, c'est ça qui est important. Teddy on l'attend aux Jeux, on ne l'attend pas sur ces tournois."
A Antalya, Teddy Riner a aussi l'occasion de se jauger contre de potentiels candidats au sacre olympique, dans un tournoi "un peu plus relevé qu'à Paris", dixit son coach. Le Finlandais Martti Puumalainen, champion d'Europe 2023 et vainqueur du Masters la même année, et Tatsuru Saito, le Japonais de 22 ans vice-champion du monde 2022, sélectionné pour les Jeux, sont ainsi en lice.
Parce qu'il veut s'économiser avant les Jeux
"Teddy ne peut pas aller sur toutes les compétitions, parce que ça lui coûte au niveau psychologique", développe Franck Chambily à l'AFP. Car oui, le judoka français n'est pas éternel, et il veut arriver à Paris le 2 août prochain, jour de compétition dans sa catégorie, dans les meilleures conditions physiques possible. "Parce qu'en bout de course, en finale olympique, ça se joue à des détails", ajoute son entraîneur. Pour cela, un succès à Antalya et une place de tête de série lui permettront de couper un temps et de se consacrer pleinement à sa préparation.
Après le tournoi, Teddy Riner sera au Japon du 21 avril au 4 mai pour un stage de préparation. Ensuite, selon le résultat d'Antalya et de son état physique, aussi, il choisira de participer ou non au Grand Slam du Kazakhstan (10-12 mai) ou bien aux championnats du monde à Abou Dhabi (19-24 mai) pour une 12e couronne planétaire ? "Oui pourquoi pas, on ne s'interdit rien, répond Franck Chambily. Ce n'est pas acté mais ça reste dans les tuyaux. Ça peut être un objectif fort, notamment pour s'assurer d'être tête de série. On fera un état des lieux après Antalya. On aura le temps de voir où Teddy se situe et l'option qu'on prendra."
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