Teddy Riner trouve le temps long
Teddy Riner n'a pas pour habitude de se plaindre. Ni de soulever l'inquiétude. Alors quand il le fait, on l'écoute. Se lamenter de cette pubalgie qui dure depuis presque deux mois. "J'en ai marre. J'ai pris du poids, j'ai perdu ma condition physique, j'ai perdu beaucoup de sensations judo puisque je n'ai pas touché un kimono depuis les Europe (fin avril). Je suis quand même inquiet", a-t-il soufflé, sacré sur le continent le 27 avril dernier. Est-ce lié à cette polémique qui est née ce week-end après son passage au Buddha Bar, un établissement qu'il a implicitement taxé de raciste à la suite d'un incident avec une serveuse? On ne le sait pas puisqu'il a refusé d'aborder l'événement.
Riner, qui entend entrer dans l'histoire aux JO-2016 en devenant le judoka le plus titré de l'histoire (il compte déjà 1 titre olympique et 3 mondiaux), n'avait encore jamais été freiné par une grosse blessure et découvre le difficile apprentissage de la patience. "C'est vraiment +chiant+ d'être blessé, c'est la hantise de tout sportif. Et là, je commence à toucher le fond. Voir mes camarades se préparer, tout le monde s'entraîner alors que moi je passe mon temps au cabinet médical, c'est +chiant+. Ca va bientôt faire deux mois. C'est relou", a-t-il assuré.
A Rio pour gagner
L'Euro 2013 qu'il a remporté était-elle la compétition de trop? Non, selon lui. "C'était une façon pour moi de me dire que c'était possible. J'ai cherché mes limites. Ca m'a coûté assez cher mais je suis content". Mais à quel prix? Celui qu'il endure aujourd'hui. "Je ne sais pas quand je vais pouvoir reprendre vraiment. Je fais un bilan cet après-midi (mardi) pour savoir ce que je peux continuer à faire ou pas. C'est ça ma vie en ce moment. Ce n'est pas passionnant. Je m'emmerde", poursuit-il. Un ennui qui trouve sa place entre des séances de soins, de musculation mais uniquement pour le haut du corps. "C'est +muscu+ le matin après les soins. Massage, étirement, gainage, travail un peu court sur de la résistance, de la cardio boxe. C'est tout. Et c'est toujours tout". Insuffisant donc pour lui qui trépigne avant de pouvoir se remettre sérieusement à l'entraînement.
Malheureusement pour lui, la reprise n'est pas encore prévue puisqu'il lui reste encore un oedème sur la partie haute du pubis. "Je vais mettre les bouchées double, ça ne me fait pas peur mais j'aimerais bien qu'à la reprise ma jambe ne soit plus douloureuse pour ne plus perdre de temps". Riner, qui a gagné son premier titre de champion du monde à Rio en 2007, a déjà tout prévu pour le jour où il reprendra et prévient: "Je veux qu'on m'en mette plein la gueule". "Je n'ai pas envie de perdre à Rio. C'est en 2007 que tout a commencé". Hors de question donc que cela s'y termine.
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