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Julio César, le retour en grâce

C'est l'image du 8e de finale Brésil-Chili (1-1 a.p.; 3 t.a. b à 2): Julio Cesar, gardien de la Seleçao dont la titularisation est souvent critiquée, apparaît en larmes avant une séance de tirs au but qui lui sourira, avec deux arrêts et un poteau salvateur.
Article rédigé par franceinfo
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Le portier de 34 ans des quintuples champions du monde est passé par toutes  les émotions pendant plus de 120 minutes et une séance de penalties d'une  intensité incroyable à Belo Horizonte.  Le gardien, qui n'évolue pas dans un grand club, à Toronto (Canada), dans  la MLS (Championnat nord-américain) loin des clubs européens de renom, avait  juste le sort d'un pays de 200 millions de fans de foot entre ses gants... Ce  qui peut expliquer une certaine émotion...  

Deux tirs au buts repoussés

Alors que les larmes lui montaient aux yeux avant ce final, c'est Neymar,  l'enfant star qui est d'abord venu le réconforter, puis le coach Luiz Felipe  Scolari qui lui donna l'accolade. Le Chilien Pinilla a d'abord raté son tir, trop mou et trop dans l'axe, et  a permis à l'ancien gardien de l'Inter Milan d'effectuer un arrêt facile.  Pinilla a porté chance à Julio Cesar, puisque ce joueur de la "Roja" chilienne  avait envoyé un missile sur la transversale brésilienne au bout de la  prolongation, à la 120e minute.

Puis le gardien de la Seleçao a plongé du bon côté, à droite, face à,  excusez du peu, Alexis Sanchez, la petite merveille de Barcelone. Et de deux  arrêts. Il restait ensuite un dernier tireur chilien, Jara. Si Julio Cesar  remportait ce duel, c'était gagné, et le Brésil allait en quarts. Neymar, qui  venait de réussir son tir, est alors allé enserrer la nuque de son gardien et  poser délicatement son front contre le sien, semblant lui dire: "vas-y, tu peux  le faire".

Mais les dieux du foot ont encore souri à Julio Cesar: Jara a trouvé un  poteau sortant. Le peuple brésilien pouvait exulter: l'aventure continue après  ce match de souffrances. Et le stade de Belo Horizonte pouvait chanter "O campeão voltou" ("le  champion est de retour").

Revanche éclatante 

Julio Cesar avait avant cet épilogue à suspense réalisé un arrêt  fantastique, quand Aranguiz s'était joué de David Luiz et de Thiago Silva, pour  éviter le pire au Brésil (64e). Dans le temps réglementaire, sur l'égalisation chilienne, Julio Cesar  n'avait rien pu faire. Il avait été trahi par Hulk qui avait perdu une balle  trop près de la surface du pays organisateur de la Coupe du monde, dont avait  profité Sanchez (32e).

Ce 8e de finale, c'est une revanche éclatante pour Julio Cesar. Car depuis  trois ans, il est allé de galère en galère, frôlant la mise à la retraite  forcée après avoir été longtemps considéré comme l'un des meilleurs gardiens du  monde.

Poussé vers la sortie par l'Inter Milan avec lequel il a tout gagné, il ne  fut ensuite même plus titulaire à Queens Park Rangers en deuxième division  anglaise, qu'il quitta en février 2014 pour jouer... à Toronto, au Canada, où  il encaisse plus de buts qu'il ne joue de matchs (9 en 7 rencontres). Heureusement pour lui, il fait partie de la "famille Scolari", et le  sélectionneur brésilien lui maintient sa confiance depuis qu'il a repris en  main la sélection en novembre 2012. Et, depuis le début de ce Mondial, Julio  Cesar lui rend cette confiance avec deux excellentes prestations, avec, avant  le 8e de finale, notamment un bel arrêt contre la Croatie sur un tir au ballon  flottant et deux arrêts contre le Mexique. Les critiques craignaient qu'ils  soient le talon d'Achille. Le vétéran est pour le moment un des points forts de  son équipe.

La pression ? "On est habitué"

Le vieux gardien affirme bien supporter la pression: "C'est normal, pour un  joueur brésilien. On est habitué, c'est ma 3e Coupe du monde (NDLR: remplaçant  en 2006, titulaire en 2010), j'ai joué des Coupes des Confédérations, des Copa  America. Il y a encore ce petit 'froid au ventre' mais on gère". "Froid au ventre" ? Les Brésiliens ont plutôt joué la peur au ventre, mais  lui a montré qu'il avait des tripes, en dépit de ses larmes avant la séance de  tirs au but. 

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