L'Ajax détache Auxerre
Trois défaites en trois matches, la froide réalité des chiffres est impitoyable envers l'AJA. Même si, comme face au Real ou au Milan AC, les hommes de Jean Fernandez n'ont pas démérité, ils repartent d'Amsterdam vaincus. Désormais, le fol espoir d'accrocher le strapontin pour l'Europa Ligue est réduit à sa plus simple expression.
L'entame de match des Bourguignons sur la pelouse de l'ArenA est pourtant pleine de promesses, le 4-5-1 icaunais perturbant particulièrement les Néerlandais. Mais ces derniers ont une vitesse d'exécution que les Auxerrois n'ont pas. Sur une action estampillée "made in Ajax", avec redoublement de passes et décalages, El Hamdaoui se présente seul face à Sorin, qui réalise un miracle pour repousser la frappe mais De Zeew récupère le ballon et, des 25 mètres, expédie un boulet de canon intouchable (1-0, 7e). Le coup est rude à encaisser pour les Français, d'autant que les Bataves ont le monopole du jeu et confisquent le cuir. Difficile de riposter dans ces conditions Si Contout a cru quelques secondes avoir égalisé de la tête, avant d'être sanctionné pour une charge illicite sur le gardien, c'est bien l'Ajax qui va inscrire le 2e but, et là d'une façon des plus régulière. Nouvelle démonstration collective des Néerlandais et, à la conclusion, l'inévitable Luis Suarez qui marque d'un superbe extérieur du pied (2-0, 41e).
Menés 2-0 à la pause, les Bourguignons auraient pu baisser les bras. Mais, avec l'énergie du désespoir, les partenaires de Pedretti vont tenter le tout pour le tout lors de cette seconde période. Ils vont être aidés dans leur entreprise par l'expulsion tout à fait méritée du vétéran néerlandais Ooijer, coupable d'un tirage de maillot en position de dernier défenseur. Sur le coup-franc qui suit, Birsa enroule une merveille de frappe brossée du gauche qui vient de ficher dans la lucarne de Stekelenburg (2-1, 56e). C'est la première réalisation de l'AJA lors de cette campagne européenne. Oliech est tout près, à deux reprises, d'inscrire le but de l'égalisation mais, dans son envie de bien faire, le Nigérian va perdre les pédales à la 85e minute en catapultant le ballon dans les filets adverses de la main ! Deuxième avertissement et carton rouge on ne peut plus logique pour l'attaquant auxerrois. A dix contre dix, Auxerre tente un dernier baroud d'honneur. En vain. Le courage n'aura pas suffi.
Real-Milan : une classe d'écart
Le Real Madrid, défait chez lui par l'AC Milan la saison dernière (3-2), a pris une superbe revanche au stade Santiago-Bernabeu en dominant les Italiens 2-0 et confortant la première place du groupe G de la Ligue des champions après trois journées. Avec neuf points, cinq de plus que Milan et l'Ajax Amsterdam, le Real de José Mourinho, toujours aussi solide (5 buts marqués, 0 encaissé), est très bien parti pour sortir une nouvelle fois des poules, comme il l'a toujours fait depuis la saison 1997-1998. La jeunesse madrilène (25 ans de moyenne d'âge au coup d'envoi) a foudroyé l'expérience milanaise (30 ans de moyenne) en deux minutes dans le premier quart d'heure. Cristiano Ronaldo, qui n'a cessé de se démener, a marqué sur coup franc à la 13e minute, trouvant une brèche dans le mur milanais. Une minute plus tard, Ronaldo accélérait encore côté gauche puis trouvait Özil d'une passe en retrait assassine. L'international allemand trompait le gardien Amelia, bien aidé par la déviation de Daniele Bonera, qui remplaçait Thiago Silva, finalement forfait.
L'AC Milan, sonné, tardait à réagir. Ronaldinho, Ibrahimovic, et Pato étant bien pris, le danger venait d'abord sur coup de pied arrêté. Casillas avait la main gauche solide sur un coup franc déposé par Pirlo qui allait sous la barre (29e). Milan se disait que le coup était peut-être jouable et cinq minutes plus tard, Seedorf, étrangement oublié côté gauche, se retrouvait seul face à Casillas. Mais le Néerlandais envoyait sa reprise au-dessus. Le Real se devait de réagir et il revenait à Cristiano Ronaldo de sonner la charge: une frappe puissante sortie en corner par Amelia (37e). En seconde période, le match se figeait un peu. Le Real ne parvenait pas à aller au bout de ses belles opportunités (Higuain 52e, Di Maria 63e). Quant à Milan, avec un Ronaldinho dans un soir anodin et un Ibrahimovic statique, il n'a finalement pas eu grand chose à montrer et s'est surtout contenté de subir la loi du plus fort.
Déclarations :
Jean Fernandez (entraîneur de l'AJ Auxerre) : "La meilleure équipe a gagné. L'Ajax a dominé la première période. Nous avons été meilleurs par la suite, en réussissant à revenir à 2-1. Mais il nous a manqué du réalisme et, sur l'ensemble du match, l'Ajax mérite la victoire. A la pause, c'était 2-0, on aurait pu craindre le pire mais finalement, on peut avoir des regrets. Comme contre Milan et le Real, nous avons été à la hauteur. Ce soir, on aurait pu faire un résultat mais je répète que l'Ajax mérite de l'emporter."
Benoît Pedretti (capitaine de l'AJ Auxerre): "En première mi-temps on est dominé par cette équipe, on manque d'agressivité, on a perdu des ballons, on a pris un but. Encore une fois, on donne un peu le premier but, et puis voilà, on est super dominé, on manque de technique, on ne garde pas les ballons devant, on se fait complètement manger. En deuxième mi-temps, on a cette possibilité suite au carton rouge et on marque un but. Malheureusement, on manque encore de poids offensif pour les inquiéter. On n'a pas été dangereux face à cet adversaire, un peu comme contre Bordeaux. On est incapable de marquer, on est incapable de créer des décalages, donc, voilà, c'est la réalité, on est moins fort que les trois autres équipes. Maintenant, on va essayer pour le prochain match de faire plaisir à nos supporters".
Massimiliano Allegri (entraîneur de l'AC Milan): "Je suis un peu triste pour les joueurs parce qu'on pensait faire un autre match. Nous avons réussi à faire jeu égal sur certains points. Nous avons eu des occasions mais pas suffisamment. Nous devons avoir un autre rendement. Nous avons fait trop d'erreurs techniques dans le premier quart d'heure. Si vous ne jouez pas bien techniquement, vous donnez un avantage à l'adversaire. Mais je reste confiant, je suis sûr que nous passerons cette phase de groupes".
José Mourinho (entraîneur du Real Madrid): "Quand l'équipe joue bien, l'entraîneur est plus tranquille. Quand l'équipe marque et contrôle le match, l'entraîneur n'a pas grand chose à faire. Nous avons bien joué, nous méritions de gagner. C'était un match de groupes, les buts ne sont pas très importants. Si c'était un match de quarts de finale ou de demi-finales, je ne serais pas content. C'était un match pour un 4-0 aujourd'hui. On a fait un match complet. La réponse physique et mentale de mon équipe après le match de samedi à Malaga a été fantastique. Aujourd'hui, Ibra (Zlatan Ibrahimovic, attaquant de l'AC Milan) n'a pas marqué, mais il avait en face Pepe et Carvalho qui s'entendent très bien et ont été bien préparés par un entraîneur qui connaît tous les mouvements d'Ibrahimovic."
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