L'Allemagne et la Belgique lâchent les chevaux
L'une était considérée comme la favorite de la compétition avant le coup d'envoi de l'Euro, l'autre comme l'outsider numéro 1. Après des phases de poule pas toujours convaincantes, l'Allemagne et la Belgique ont pleinement justifié leur statut lors des huitièmes de finale. Les points communs entre les deux nations ne se résument pas à leur frontière géographique ou à leur amour du houblon, elles partagent également le goût d'un jeu léché, efficace et surtout collectif. Là où le Portugal, pour ne citer que l'exemple le plus flagrant, ne repose que sur les inspirations d'un seul joueur (inutile de le citer), la Mannschaft et les Diables Rouges créent le danger d'un peu partout sur le terrain.
Draxler l'accélérateur
Avec son nom de méchant dans James Bond, Julian Draxler a terrorisé la défense hongroise. Sa faculté de percussion s'est révélée être l'élément qui manquait à la sélection de Joachim Löw depuis le début du tournoi. Jusque-là, les champions du monde ronronnaient gentiment, assurant une sorte de service minimum basé sur une défense imperméable. Après l'affrontement face aux Slovaques, le constat est simple : l'arrière-garde tient toujours le choc (aucun but encaissé en quatre matchs, personne n'a fait aussi bien) et la paire Hummels-Boateng doit faire saliver d'envie bien des sélectionneurs (dont celui de la France ?) Mais la nouveauté c'est que cette fois, l'attaque s'est mise au diapason. Certes Thomas Müller n'a pas encore marqué mais son activité ouvre les espaces, notamment à Mario Gomez, double buteur face aux partenaires de Hamsik. Pour ce match, Mario Götze était sur le banc et Mesut Özil encore en berne (il a raté un pénalty), comme quoi tout n'est pas encore parfait. Mais qui a besoin de perfection quand on a un Julian Draxler de ce niveau dans ses rangs ?
Les fruits du Hazard
Lui-même ne s'en cache pas, sa saison jusqu'ici était "bidon". Invisible avec Chelsea durant toute l'année ou presque, Eden Hazard a resurgi tel un diable (rouge) de sa boîte au bon moment. Et cela même quand beaucoup commençaient à s'inquiéter sérieusement de son rendement depuis le début de l'Euro,
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Face aux Hongrois, il a rappelé qu'il était, en talent pur, l'un des tous meilleurs joueurs du monde, tout simplement. Ses performances individuelles et le parcours de son équipe londonienne n'ont pas entamé son crédit physique, c'est au moins l'avantage de s'être raté dans les grandes largeurs en 2015-2016. L'ex-Lillois arrive frais et il récolte les fruits d'une bonne préparation à cet Euro. Il n'a pas seulement inscrit un but somptueux aux Magyars après quelques ondulations dont il le secret, il a aussi dicté le tempo de son équipe avec l'assurance d'un patron. Justement, Marc Wilmots se félicitait de lui avoir confier le brassard de capitaine : "Ce petit bonhomme, il faut le faire grandir. Je sais qu'il ne parle pas beaucoup mais ce soir il a parlé avec ses pieds", déclarait paternellement le sélectionneur belge.
Dans la foulée du meneur de Chelsea, c'est toute l'armada belge qui s'est déployée, guidée par des généraux zélés tels que Witsel et De Bruyne. Si Lukaku et Batshuayi règlent la mire devant, la Belgique peut aller loin, très loin. Surtout qu'elle est dans le haut du tableau, là où ne sont ni l'Allemagne, ni l'Espagne, ni la France ou encore l'Angleterre... Ainsi le pays de Galles, en dépit de tout son courage, ne devrait pas résister à la maestria belge en quart de finale. Ce coup de pouce de la chance ne pouvait pas échapper aux bookmakers. Ces derniers ont fait remonter la côte des Diables Rouges en troisième position pour la victoire finale (5,50) juste derrière la France (5) et... l'Allemagne (4,50). Les Italiens ou les Espagnols, futurs adversaires de la Mannschaft en quart de finale, feront-ils gagner les parieurs qui aiment le risque ?
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