L'Allemagne noyé, le Portugal à la peine, l'Espagne tranquille
L'Allemagne sans défense
La défaite face à la Suisse a mis en exergue les carences défensives allemandes même si huit titulaires étaient absents. L'Allemagne n'a perdu aucun de ses 10 matches de qualification, mais elle reste maintenant sur deux défaites en amical (2-1 contre la France en février, et cet embarrassant 3-5 contre la Suisse) avant son dernier match de préparation face à Israël le 31 mai. Le sélectionneur allemand Joachim Löw sera certainement très heureux de voir les renforts munichois (8 joueurs) arriver puisque sans eux la Mannschaft a fait très pâle figure, humiliée par une équipe de Suisse même pas qualifiée pour l'Euro.
La paire Barnetta-Derdiyok a notamment joué une partition remarquable pour les Helvètes, Barnetta offrant trois passes décisives au buteur du Bayer Leverkusen (21e, 23e, 50e). Hummels avait réduit la marque juste avant la pause (2-1, 45e), et Schürrle faisait de même après une grosse faute de main de Benaglio (3-2, 64e), mais l'arrière-garde allemande était toujours aussi à la peine et Lichtsteiner redonnait de l'air à la Suisse (4-2, 67e). Reus permettait à l'Allemagne de rester au contact (4-3, 72e) mais Mehmedi concluait la marque après une combinaison sur coup-franc qui aura une nouvelle fois laissé la défense de la Mannschaft complètement apathique (5-3, 76e).
Joachim Löw (sélectionneur de l'Allemagne): "On ne s'attendait pas à un tel résultat et on ne peut pas être satisfait après un tel match. Après plusieurs séances d'entraînement intensives c'est clair qu'on a pas été assez concentré, on a fait beaucoup d'erreurs. On peut tirer beaucoup d'enseignements de ce match. Je n'ai aucune inquiétude."
Le Portugal sans inspiration
Face à une équipe de Macédoine retranchée en défense, les Portugais n'ont pas su trouver l'ouverture, pénalisés par leur manque de précision au moment de faire la passe décisive et, quand l'occasion se présentait, de tirer au but. Les minutes passaient et les Portugais se montraient toujours aussi maladroits. A l'occasion de leur prochain match amical face à la Turquie le 2 juin à Lisbonne, les hommes de Paulo Bento devront beaucoup s'améliorer afin de survivre au groupe B, dit "de la mort", dans lequel il ont été versés avec l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark.
Cristiano Ronaldo (attaquant du Portugal): "Notre équipe a bien joué, mais face à une équipe qui défend tout entière c'est toujours compliqué. C'est un bon test car l'équipe a fait ce qu'elle avait à faire, et nous n'avons pas marqué par manque de chance. J'espère faire un bon tournoi avec mes coéquipiers et la sélection. Nous verrons au final ce que ça donne mais, honnêtement, je ne suis pas préoccupé par le Ballon d'Or... je n'y pense même pas."
L'Espagne a de la ressources
En l'absence des joueurs du FC Barcelone et de l'Athletic Bilbao, qui récupéraient encore de leurs efforts de vendredi consentis en finale de Coupe du Roi (remportée par le Barça 3-0), le sélectionneur Vicente Del Bosque avait donné leur chance à plusieurs novices. Juanfran, latéral droit de l'Atletico Madrid, et son coéquipier Adrian, entré en seconde période à la place de Soldado et buteur, sont sans doute les nouveaux venus qui ont le mieux réussi leur première apparition en rouge. Devant, Negredo et Soldado ont animé l'attaque en première période, Negredo se montrant plus à son avantage que Soldado.
C'est un autre attaquant, Adrian, 24 ans, qui apparaissait d'abord au bon moment au second poteau pour conclure victorieusement de la tête une contre-attaque initiée par Benat, autre novice du Betis Séville, et prolongée par Navas (64e). Adrian obtenait ensuite un penalty en obligeant le capitaine serbe Ivanovic à commettre une faute. Cazorla transformait sans sourciller (75e). Avec Juanfranc, Adrian a marqué des points pour être sur la liste dévoilée dimanche.
Vicente Del Bosque (sélectionneur de l'équipe d'Espagne): "Nous ne sommes pas étonnés par ce qu'ont apporté les nouveaux. Nous les avons sélectionnés pour cela. Maintenant, pour la liste, il faut mettre en perspective un match et la manière dont les joueurs ont joué toute la saison. Sur Iraola (latéral droit de l'Athletic Bilbao éventuellement blessé), nous savons qu'il a joué les 90 minutes hier (contre le FC Barcelone en finale de la Coupe du Roi). Les médecins de la sélection savent dans quel état il se trouve. Nous prendrons donc demain (annonce de la liste des 23) la décision la plus juste".
Les Pays-Bas surpris
Les Pays-Bas se sont fait à Amsterdam par la Bulgarie dans les derniers instants. Pourtant, avec une équipe proche de l'équipe type, à une ou deux exceptions près, la formation batave, qui débute l'Euro face au Danemark le 9 juin, ouvrait le score par Van Persie (45e), aligné en pointe aux côtés d'Huntelaar. Mais Popov a égalisé peu après la mi-temps sur penalty (50e) avant que Micanski ne trompe Tim Krul dans les arrêts de jeu (92e).
Battus mardi lors d'un premier test poussif face au Bayern Munich (2-3), les Néerlandais sont à nouveau apparus empruntés et n'auront pas convaincu leurs supporters. Reste que le sélectionneur Bert van Marwijk avait demandé "du mouvement" à ses joueurs et que de ce point de vue, il aura certainement été déçu. L'ArenA a d'ailleurs sifflé ses joueurs à la fin d'un match avare en occasions de but. Il faut noter les bons débuts du jeune prodige de 18 ans Jetro Willems au poste de latéral gauche.
L'Angleterre se rassure
L'Angleterre du nouveau sélectionneur Roy Hodgson, fortement remaniée en raison des nombreuses absences, a battu sans briller la Norvège (1-0). Hodgson, qui a succédé à Fabio Capello au début du mois, était pour sa première obligé de composer sans huit joueurs indisponibles, dont notamment les héros de Chelsea (Terry, Lampard, Cole, Cahill) qui intègreront la sélection mardi, et Rooney, dispensé en raison de sa suspension pour les deux premiers matches de l'Euro.
Contre des Norvégiens d'abord empruntés en première période, puis dominateurs en seconde, c'est surtout Young qui s'est distingué en inscrivant le but de la victoire anglaise dès la 9e minute. Profitant d'un bon appel de Gerrard, très convaincant, le milieu offensif de Manchester United a fait une chevauchée solitaire, mystifié le naïf Hangeland dans la surface, avant de parfaitement croiser son tir du gauche (1-0). De son côté, le gardien de West Ham (D2) Robert Green, disparu des radars de la sélection depuis son erreur contre les Etats-Unis au Mondial-2010, n'a connu pour son retour qu'une frayeur, lorsqu'un corner de Gamst Pedersen a heurté son poteau (12e). Seule ombre au tableau, la sortie sur blessure du milieu Gareth Barry, visiblement touché aux adducteurs, qui inquiétait le staff anglais.
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