L'ancien entraîneur de Mo Farah, Alberto Salazar, suspendu 4 ans pour infraction à la législation antidopage
C'est l'une des grandes figures de l'athlétisme mondial. Depuis 4 ans, il avait une image sulfureuse. Il avait pourtant atteint les sommets du fond grâce au Britannique Mo Farah, qui avait réalisé le doublé 5 000m-10 000m aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, avant de rééditer cet exploit l'année suivante aux Mondiaux de Moscou puis à ceux de Pékin en 2015 et enfin aux JO de Rio 2016. Dans son groupe d'entraînement, il y avait également les Américains Galen Rupp (double médaillé olympique) et Matthew Centrowitz (champion olympique de 1.500 m en 2016). Mais en 2015, la BBC le met en cause concernant un programme de pratiques dopantes. Il réfute, mais son image se brouille. Cette année, il a plusieurs athlètes présents aux Mondiaux de Doha: la Néerlandaise Sifan Hassan a remporté le 10.000 m samedi et espère doubler avec le 1.500 m, les Américains Clayton Murphy (médaillé de bronze olympique en 2016) et Donovan Brazier sont qualifiés pour la finale du 800 m mardi. Quelques heures après l'annonce de la décision de l'USADA, la Fédération américaine lui a retiré son accréditation pour les championnats du monde de Doha.
"La victoire plus importante que la santé des athlètes"
En décidant de le suspendre quatre années pour "incitation" au dopage, l'Usada frappe fort. L'agence américaine antidopage met des mots sur le Nike Oregon Project, piloté par Salazar. "Avec le Nike Oregon Project, MM. Salazar et Brown ont prouvé que la victoire était plus importante pour eux que la santé des athlètes qu'ils jurent pourtant de protéger", a estimé le patron d'Usada Travis Tygart, cité dans le communiqué. L'entraîneur est accusé par l'Usada de trafic de testostérone, d'avoir injecté à ses athlètes de l'acide aminé L-carnitine au-delà des doses autorisées et d'avoir tenté de s'opposer à la collecte d'informations par l'Usada. L'endocrinologue Jeffrey Brown, qui travaillait ponctuellement pour l'Oregon Project, a également été suspendu quatre ans.
L' Usada assure avoir rassemblé durant son enquête "de nombreuses preuves" dont "des preuves oculaires, des témoignages, des messages électroniques et des bulletins médicaux", dans une procédure forte de 30 témoins et 5780 pages de transcriptions. "Les athlètes ont trouvé le courage de parler et d'exposer finalement la vérité", se réjouit Tygart dans ce communiqué.
Salazar "choqué", Farah "soulagé"
L'ancien marathonien a réagi en niant toutes ces accusations: "Je suis choqué par la décision. Durant les six années d'enquête mes athlètes et moi avons enduré un traitement injuste, non éthique et dommageable de la part d'Usada", écrit-il. "Je me suis toujours assuré que le Code mondial antidopage soit strictement respecté. Le Projet Oregon n'a jamais et ne permettra jamais de pratique dopante".
Entraîné de 2011 à 2017 par Salazar, Mo Farah n'a pas tardé non plus à réagir. "Je suis soulagé que l'Usada ait, au bout de quatre ans, terminé son enquête sur Alberto Salazar. J'ai quitté Nike Oregon Project en 2017, mais comme je l'ai toujours dit, je ne tolère personne qui enfreint ou ne respecte pas les règles", a assuré le spécialiste des courses de fond et du demi-fond.
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