L'Argentine en fanfare
Des Pumas affamés
Rarement inquiétés par des Gallois dominés territorialement et dépourvus d'imagination offensive, l'Argentine, menée à la pause (9-6), a creusé l'écart à partir de la 55e minute avec deux essais des ailiers Juan Imhoff, auteur d'une très bonne prestation, et Jose Camacho (60e) Ce scénario de match, après un premier acte équilibré, illustre à merveille le grand bond en avant accompli en quelques mois par les Argentins, notamment au plan physique, grâce aux exigeantes confrontations du Four Nations. Loin de les avoir découragés, les défaites concédées lors de ce tournoi leur ont donné un peu plus d'expérience et à ajouté de la consistance à un esprit guerrier qu'ils possédaient déjà. L'addition aurait pu être plus corsée sans les quelques points laissés en route par le buteur argentin Nicolas Sanchez, tout de même auteur de deux drops (13 points au total) et deux franches actions d'essai gâchées en première période. Petite ombre au tableau pour cette séduisante équipe argentine: le retour avorté de Felipe Contepomi. Le plus emblématique des Pumas, rappelé en sélection pour pallier les absences de Marcelo Bosch laissé à disposition de son club français, a du sortir après moins d'un quart d'heure de jeu. Tout comme le centre gallois Jamie Roberts, sonné et remplacé dans la foulée.
Les Gallois, qui restaient sur trois défaites en Australie lors des tournées de juin, ont dû se contenter de quatre pénalités inscrites par leur arrière Leigh Halfpenny. Voilà l'auteur du Grand Chelem, et à travers lui tout l'hémisphère Nord, ramené sur terre. Le XV Gallois va devoir revoir ses fondamentaux et progresser dans le contenu du jeu notamment dans la perspective de deux autres gros rendez-vpis dans les prochaines semaines contre la Nouvelle-Zélande puis l'Australie.
La belle santé de l'Argentine n'est pas non plus pour rassurer les XV de France qui les rencontrera la semaine prochaine.
Des Anglais explosifs
A Twickhenam, l'Angleterre s'est montrée convaincante que ses voisins gallois. Le XV de la Rose a en effet infligé une sévère correction aux Fidji en inscrivant la bagatelle de 7 essais. Dès la mi-temps les hommes de Stuart Lancaster avait tué le match en menant 25-0, finissant la rencontre avec le plus gros écart jamais signé par l'Angleterre contre cette sélection fidjienne (+42), mieux que lors de leur victoire de 35 points (58 à 23) en 1989. L'ailier de Gloucester Charlie Sharples en a profité pour marquer ses deux premiers essais sous le maillot anglais, signant au passage le second doublé du jour avec les deux essais de son compère trois-quarts centre Manu Tuilagi. A noter également les 17 points au pied de l'ouvreur de Leicester, Toby Flood.
Les Fidjiens ont évité de finir "fanny" grâce à un essai de leur demi de mêlée Nikola Matawalu à la 54e minute puis un dernier essai de Seko Kalou juste avant le coup de sifflet final. Débordés en défense les "magiciens" du Pacifique ont depuis de long mois perdu leur recette du rugby complet. En proie à de grosses difficultés structurelle qui ne leur permet pas d'évoluer dans les meilleures conditions, les Fidjiens ont hélas confirmé leur régression dans cette rencontre où ils n'ont été que l'ombre d'eux-mêmes.
Au contraire d'une équipe anglaise offensive à souhait et qui a entrepris une longue préparation en vue de "sa" coupe du monde en 2015. Pour cela, il lui fallait commencer par engranger de la confiance afin d'aborder au mieux les prochains tests. Après ce hors d'oeuvre, ce seront des des oppositions plus indigestes sans doute qu'ils auront à avaler, lors de trois week-end à venir, avec d'abord les Wallabies australiens,puis les Sud-africains et enfin les champions du monde All Blacks en dessert. *
Face aux Springboks justement, L'Irlande n'a pu faire mieux que les Gallois sur sa pelouse de Dublin en s'inclinant 16-12. Mené à la pause, les Sud-Africains ont inscrit un essai par Ruan Pienaar juste après la reprise et sont parvenus à gérer leur avance. Le XV du Trèfle subit son deuxième revers consécutif à cette même équipe après celui de 2010.
L'Italie gagne sans se rassurer
De son côté l'Italie a obtenu une victoire importante pour le moral, mais pas totalement rassurante tant la manière a encore une fois laissé à désirer. La Squaddra Azzura a voulu donner du volume au jeu mais n'avait visiblement pas les moyens de ses ambitions. Elle a cherché à jouer au large mais au finale n'a marqué que par ses avants, d'abord après un contre de Lorenzo Cittadini (7e) sur un dégagement de Taniela Moa, puis juste avant la pause sur une poussée collective conclue par Leonardo Ghiraldini (40e), après une pénalité jouée en touche par les "Azzurri". En ce sens, ils ont imité les Tongiens, qui avaient pris l'avantage grâce à un essai du pilier Alisona Taumalolo (35) en ayant botté une pénalité en touche à 15 contre 14, après l'exclusion temporaire du capitaine Sergio Parisse (25) pour un coup de pied dans le ballon alors que les Tonga campaient devant l'en-but italien.
En seconde période, et malgré la réussite au pied du buteur des Tonga Fangatapu Apikotea, l'Italie a été plus agressive et aussi plus appliquée, et a fini par se détacher après le carton jaune au deuxième-ligne Tukulua Lokotui. Elle a marqué un essai de pénalité (65) grâce à la percussion d'Andrea Lo Cicero, qui fêtait sa 96e sélection, mais a laissé voir encore des faiblesses en défense, concédant un essai (68) par l'excellent trois-quarts Fetu'u Vainikolo malgré sa supériorité numérique. L'Italie a fini à 15 contre 14 après un nouveau jaune à l'arrière Lilo Vungakoto pour un en-avant volontaire (73), mais a souffert jusqu'à la fin.
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