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L'arrêt des compétitions en N2 et D2 féminine, une décision « inéluctable » qui provoque la colère de nombreux acteurs

L’arrêt définitif des compétitions en National 2 et en D2 féminine, décidé par la FFF, laisse un goût amer aux acteurs de ces deux championnats.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (VANESSA MEYER / MAXPPP)

La décision se faisait attendre, mais le couperet est tombé ce vendredi 23 avril : le comité exécutif de la FFF a annoncé l’arrêt des compétitions en D2 féminine et en National 2, interrompus depuis fin octobre. Dans un communiqué, la FFF juge qu’ "il apparaît impossible de mettre en place une reprise satisfaisante et raisonnable de ces compétitions" au regard "d’un calendrier très restreint, avec un nombre important de journées à disputer, sans aucune possibilité de report, avec des délais incompressibles et nécessaires d’entraînements auparavant". Résultat, une saison blanche sans promotion ni relégation. Plusieurs acteurs de ces championnats sont amers.

Dans un communiqué, ce jeudi 22 avril, le comité des clubs de N2 réclamait une prise de décision de la FFF. "Ce n’était plus tolérable d’attendre encore. Pour moi, la décision était inéluctable, avec un calendrier qui aurait été intenable" estime Fabrice Rolland. Selon le directeur général de l’US Saint Malo, il y a eu de nombreux rendez-vous manqués, "avec le fait que le N2 et la D2 n’obtiennent pas de dérogation en octobre, puis le revirement, en mars, alors que que la reprise semblait actée". Mais parmi ses confrères, "beaucoup de clubs sont en colère, et se disent ‘tout ça pour ça'".

"Un coup de massue"

"C’est une annonce qui désespère et détruit le football amateur, c’est honteux !" regrette, dépité, Christophe Gauthier. Le président du Puy Foot 43, qui aligne des équipes en N2 et D2 féminine, est très remonté contre la FFF : "Cette décision n’a aucune conséquence pour la fédération, elle était facile à prendre puisque ça ne lui fait pas perdre de sponsors. C’est le résultat de gens incompétents, qui ne pensent qu’à l’argent, pas aux conditions sanitaires". Ses joueurs et joueuses continuaient à s’entraîner et à passer régulièrement des tests PCR : "La Coupe de France a eu lieu, avec des clubs de N2, et ça s’est très bien passé. On a respecté les consignes sanitaires. La troisième division de basket continue à jouer, en salle. Mais il faut reconnaître que la D2 féminine n’amène rien, pas de sponsors, pas d’argent à la fédération, donc elle n’en a rien à faire".

Joueuse du Stade Brestois, en D2, Anna Banuta attendait une décision de la part de la FFF : "On savait au fond de nous qu’on ne reprendrait pas, mais le gouvernement a dit que la vie allait reprendre son cours mi-mai, donc on avait de l’espoir. C’est une désillusion". Avec ses coéquipières, elles ont continué à s’entraîner, et ne comprennent pas l’arrêt de leur championnat : "La Ligue 2 masculine joue, les deuxièmes divisions féminines étrangères aussi. C’est un coup de massue. Pour les jeunes joueurs en pleine progression, c’est un an et demi de perdu puisque la saison précédente avait aussi été interrompue".

Une demande de dérogation pour la saison prochaine

Après cette annonce, le dédommagement des clubs est la seule chose qui compte désormais aux yeux de Christophe Gauthier : "Il va falloir qu’ils assument cette décision et prennent en charge la perte de nos sponsors. Il faut une coalition de l’ensemble des clubs pour que ces gens là payent le lourd tribut qu’ils nous font subir".

Fabrice Rolland, plus mesuré, appelle la fédération à collaborer avec les clubs, pour établir une compétition pleine et durable dès la saison prochaine : "Pour pouvoir se projeter, il faut de la visibilité et il faut accorder la dérogation à ces deux championnats. En N2, beaucoup de joueurs, en moyenne 15 par équipe, sont sous contrat. Et c’est effarant que le foot féminin français soit uniquement centré sur une seule division de douze équipes. Il faut professionnaliser la D2, mais c’est impossible de la développer sans jouer".

Le DG de l’US Saint-Malo se réjouit tout de même de pouvoir passer une étape : "Les clubs vont maintenant pouvoir prendre des décisions sportives, sur la gestion de leurs effectifs". Dans les prochains jours, ils devraient aussi décider du maintien d'une activité très réduite ou d'un arrêt total des entraînements. 

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