L'avocat de Platini plaide à la Fifa
Platini avait annoncé dès mercredi qu'il ne se rendrait pas devant ce tribunal de la Fifa, afin de "signifier sa plus profonde indignation" face à une procédure que l'ex-star de la Juventus considère comme "uniquement politique et visant à l'empêcher de se présenter à la présidence de la Fifa". Son avocat est arrivé tôt en taxi, sans faire de déclaration à la presse. Il est reproché à Platini d'avoir reçu 1,8 million d'euros en 2011 de la part de Joseph Blatter, président aujourd'hui démissionnaire de la Fifa, pour un travail de conseiller achevé en 2002, sans contrat écrit. L'avocat de Platini va plaider l'absence totale de culpabilité de l'ex-triple Ballon d'Or, a-t-on appris de source proche du dossier. Le Français de 60 ans a toujours clamé sa bonne foi, réfutant tout soupçon de corruption et évoquant un reliquat de salaire touché sur la base d'un contrat oral. La justice suisse reconnaît ce type de contrat. Blatter, suspendu provisoirement jusqu'au 5 janvier, comme Platini, est également visé pour un contrat de droits TV présumé déloyal envers la Fifa. Contrairement à Platini, Blatter s'est présenté en personne jeudi devant les juges de la Fifa. Ces derniers rendront leur verdict lundi, a confirmé à l'AFP une source proche de la Fifa, concernant les deux hommes jusqu'ici les plus puissants de la planète foot.
Calendrier serré
Platini estime que "le verdict a déjà été annoncé dans la presse par un des porte-parole" de la justice interne de la Fifa, au "mépris de la présomption d'innocence". Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d'instruction de la commission d'éthique, avait en effet créé la polémique en lâchant vendredi dernier au journal L'Equipe: "Platini va sûrement être suspendu plusieurs années, et en ce qui concerne Blatter, il n'y a pas de différence entre une suspension de quelques années ou une suspension à vie". Bantel avait par la suite précisé que la publication de cette interview était "non autorisée", ses propos ayant été prononcés en "off". Une sanction lourde n'aurait pas le même impact pour Blatter et pour Platini. Le Suisse de 79 ans avait pour seule ambition de rester en poste jusqu'au 26 février, date à laquelle son successeur doit être élu. L'ancien capitaine des Bleus voulait quant à lui briguer le poste, mais sa candidature est désormais gelée le temps de sa suspension. Et le calendrier est plus que serré maintenant. Les candidatures doivent en effet être enregistrées définitivement le 26 janvier et le circuit des appels est long entre la chambre des recours de la Fifa et le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, la juridiction sportive suprême. Pour saisir directement le TAS, Platini devra obtenir l'accord de la Fifa, ce qui paraît peu probable, selon des sources proches de cette dernière instance.
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