L'équipe de France d'athlétisme prépare Rio en Afrique du Sud
Potchefstroom, son nom exotique, ses 1400 m d'altitude et ses 30°C minimum garantis: les Bleus de l'athlétisme se réchauffent en plein coeur de l'hiver, à deux heures de route de Johannesbourg. Dans ce campus à l'américaine qui accueille 23.000 étudiants inscrits à la North-West University, les Français sont chez eux, en témoignent les drapeaux tricolores qui flottent et les affiches des plus célèbres d'entre eux qui paysagent l'environnement. Pour la troisième année consécutive, ils sont venus en masse - 65 athlètes, 101 personnes en tout avec l'encadrement - pour profiter durant trois semaines (jusqu'au 23 janvier) d'un cadre idéal: stade en herbe, salle de musculation dernier cri, des piscines, des terrains de rugby, de cricket, de netball, et une ambiance propice à casser la routine de sportifs déjà bien lancés dans leur préparation.
"Notre deuxième maison"
"Ici on a tout. De bonnes conditions climatiques, de bonnes installations et l'altitude ! On a tout ce qu'il faut et les gens sont bien. On connaît tout le monde, c'est comme notre deuxième maison", confie Mahiédine Mekhissi, qui a profité du séjour pour rechausser les pointes pour la première fois depuis ses opérations au talon qui l'ont mis sur le flan en 2015.
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Les Bleus courent, lancent, sautent, triment et suent, mais avec le sourire, car au bout des chemins en terre rouge qui zèbrent le paysage alentour, c'est Rio et les jeux Olympiques qui sont à l'horizon. D'autres athlètes (Pologne, Danemark...) ont également fait ce choix, mais par petits groupes. Potchefstroom est un lieu qui compte dans la géographie sportive. Surtout depuis 2010 et la venue de la Roja, l'équipe de football d'Espagne, qui a fait de l'université son camp d'entraînement pour la conquête du sacre mondial, et entraîné la construction de logements qui permettent de rester sur le site dans la durée.
Dans les couloirs du bâtiment d'accueil, les photos souvenirs et maillots dédicacés des champions du monde sont d'ailleurs fièrement accrochés au mur. "C'est une maison de champions", sourit Bobo Van der Westhuizen, directeur des finances et des logements à l'université. "Et je suis très impressionné de voir tous les athlètes et coaches ensembles", explique-t-il à propos des Français. La délégation française a en effet pour objectif la cohésion. Ce stage doit permettre de préparer les athlètes -- qui pratiquent donc un sport individuel - à vivre quelques semaines en commun, comme des membres d'un sport collectif, pendant les JO de Rio. A l'origine de cette escapade, Medhi Baala, désormais responsable du suivi des athlètes olympiques à la FFA.
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"Créer des liants "
"En 1997, alors que j'étais junior, j'ai connu Jean Verster, qui était mon lièvre. Il est Sud-Africain et originaire de Potchefstroom, travaille désormais au centre et c'est par lui que j'ai connu cet endroit. Je suis venu pour la première fois avec mon groupe d'entraînement en 1999, et on logeait alors chez l'habitant. Depuis j'y ai passé au moins trois mois chaque année. Pour la petite histoire, mon fils est même né ici en 2011", raconte l'ancien spécialiste du demi-fond. La Fédération française n'a pas hésité à débourser 130.000 euros (hors transport) pour mettre ses athlètes dans les meilleures conditions.
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La plupart des grands noms ont répondu présent, à l'exception de Renaud Lavillenie, dont la saison de perche débute déjà, et du sprinteur Jimmy Vicaut qui a préféré rester auprès de son entraîneur Guy Ontanon à l'Insep. "On respecte le choix de chacun, on ne veut simplement pas qu'un athlète aille dans un lieu qu'on ne connaît pas, sans personne, sans cadre, c'est pour ça qu'il faut créer des liants. Là, on sait où ils sont et avec qui ils sont", explique le DTN Ghani Yalouz. La FFA et Potchestroom, c'est donc une histoire qui commence à durer et qui va continuer encore quelques temps. Une convention a ainsi été signée cette semaine entre les Français et l'Université, pour les deux prochaines années.
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