L'Italie ne part pas favorite face à la Belgique dans cet Euro 2016
Il est bien loin le temps de l'Euro 2000. A l'époque, pourtant dans son fief du stade du Roi-Baudouin, dans cet Euro qu'elle co-organisait avec son voisin néerlandais, la Belgique n'avait pas pesé bien lourd devant cette Italie, future finaliste (défaite 0-2). Il faut dire qu'il y a seize ans, sur leur sol, les Diables Rouges ne présentaient pas une génération dorée, avec une densité de joueurs surdoués dans toutes les lignes. Actuellement, le sélectionneur Marc Wilmots peut s'appuyer sur un effectif doté de quelques génies, à l'instar d'un Eden Hazard, tout heureux de retrouver le sol français.
Confiant, l'ancien Lillois, aujourd'hui à Chelsea, s’est confié hier en conférence de presse sur son rôle de capitaine. Une découverte pour lui lors d’une grande compétition : « J’ai envie de montrer, balle au pied, pourquoi on m’a donné le brassard de capitaine. Avec Kevin De Bruyne, nous sommes deux joueurs capables de faire basculer un match. Parfois, c’est lui, parfois c’est moi... Mais je veux, en tout cas, me montrer sous mon meilleur jour. Je ne crains pas la pression. Nous avons des joueurs habitués à jouer dans des grands clubs. Nous savons comment gérer ce genre d’événements. »
La Nazionale dans ses petits souliers
Sûr de la force d'un groupe galvanisé par son statut de numéro 2 du football mondial, au classement FIFA, l'ancien stratège du LOSC ne le cache pas : « J’ai vraiment hâte d’être à lundi (ce soir, ndlr). Nous attendons ce match depuis longtemps, comme toute la Belgique. J’espère que nous pourrons déjà montrer de belles choses. Malgré tout, on a vu que plusieurs gros pays de foot ont connu des difficultés lors de leur entrée dans la compétition. Mais on a bien analysé le jeu de l’Italie. On sait qu’elle dispose d’une grosse défense. Mais il faudra passer à travers pour marquer. »
Dans le camp opposé, pour ce premier choc d'un groupe E considéré comme le plus compact (avec aussi la Suède de Zlatan et l'Eire), on cherche à montrer un visage de sérénité. Même si le scepticisme règne dans la Botte, au sujet d'une sélection nationale qui fait plus lever les sarcasmes que l'enthousiasme. Pourtant, Antonio Conte, le patron italien, ne se décourage pas : « Nous devons poursuivre notre chemin jusqu'où nous le méritons, que ce soit seulement à la fin du premier tour ou jusqu'à la finale. La vérité reste le terrain. Nous allons vivre une grande émotion à Lyon, mais utilisons notre tête. Car la Belgique fait partie des favoris ! » Derrière ses paroles a priori rassurantes, pointe tout de même la crainte de ne pas être à la hauteur. Le "Commisario tecnico" de la Squadra Azzurra admettant même que la stratégie du "caméléon" sera adoptée pour faire bonne figure face aux Diables.
Buffon et la méthode Coué
Côté joueurs, Gigi Buffon, l'emblématique gardien des champions du monde 2006, veut y croire. Même si son discours tient plus de la méthode Coué que d'une confiance totale : « L'Italie est compétitive. Elle possède même un peu de folie saine. Mettons tout notre cœur et notre âme, même si on ne nous désigne pas comme des favoris. Sur le papier, ce statut ne garantit pas toujours un jugement réel sur la valeur d'un groupe. » De l'autre côté des Alpes, les tifosi restent persuadés que leur "Squadra" manque de talents. Notamment au sein d'un milieu de terrain amputé de Claudio Marchisio et Marco Verratti, blessés. Et puis, devant, l'Italie patine, avec un duo offensif Eder-Pellé qui, de Milan à Naples, ne fait pas soulever les foules. Seuls points positifs : la défense basée sur les ténors de la Juventus et le retour en forme de Daniele De Rossi dans l'entrejeu. Mais reste à savoir si le 3-5-2 des Azzurri pourra supporter la comparaison avec l'audace de Diables Rouges galvanisés.
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