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La couronne à Sharapova

La logique a été respectée entre la Russe Maria Sharapova et la surprenante Italienne Sara Errani. Offrant un jeu à la fois plus varié et plus précis, la future N.1 mondiale s’est imposée en deux manches 6-3, 6-2 Après ses titres à l’Open d'Australie(2008), à l’US Open (2006) et Wimbledon (2004), Sharapova peut se targuer d’avoir remporté tous les tournois du Grand Chelem en l’espace de huit ans.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Marai Sharapova triomphe Porte d'Auteuil (PATRICK KOVARIK / AFP)

Quart de finaliste à l’Open d’Australie, Errani a sans conteste réalisé sa saison la plus aboutie. Depuis Melbourne, la joueuse de Bologne a enchaîné les performances obtenant pas moins de trois titres à Acapulco, Barcelone et Budapest, et sa présence en finale n’était donc pas une très grande surprise.

Errani, une défense de fer

A 25 ans, l’Italienne a atteint un niveau de maturité qui devrait lui permettre de franchir un cap et cette première finale d’un tournoi du Grand Chelem va dans le bon sens. Elle qui avait toujours buté face à des joueuses du Top 10, a pris confiance après des succès sur Ivanovic, Kuznetsova, Kerber et Stosur. Ces succès, elle les doit probablement à sa préparation davantage axée sur le physique, mais il lui faut encore un peu plus d’expérience pour espérer franchir un nouveau cap.

Car face à Maria Sharapova, sa combativité n’a pas suffit. Pourtant, au moment d’entrer sur le Court Central, Errani n’avait pas l’air d’être impressionnée par le protocole dû à une finale du Grand Chelem. Toute de mauve vêtue, cette joueuse au petit gabarit se retrouvait donc pour sa quatrième participation à Roland-Garros face à l’ex-futur N.1 mondiale. Mais il s’agissait également d’une première pour Sharapova, qui n’avait atteint que le dernier carré par deux fois auparavant (2007 et 2011). Titrée à Melbourne, à Flusing-Meadows et à Wimbledon, la Russe partait évidemment avec la faveur des pronostics. A 15h12, la native de Nyagan inscrivait le tout premier point de la rencontre, et empochait trois minutes plus tard le premier jeu sur un ace.

Sharapova plus réaliste

Tactiquement, c’était à une grande Sharapova à laquelle Errani était opposée. Déterminée à varier son jeu, enchaînant amorties, balles longues et accélérations, la Russe parvenait à déstabiliser son adversaire. Après huit minutes, la joueuse de 25 ans menait déjà 3-0. Sous les yeux de Martina Navratilova, Sharapova tutoyait les lignes. La réussite était bien de son côté, et le public parisien commençait à prendre partie pour une Italienne en difficulté. Mesurant 24 centimètres de plus que son adversaire (1,88m contre 1,64m), celle qui fût déjà N.1 mondiale en 2005 profitait des balles trop bombées d’Errani pour envoyer quelques missiles du fond de court et mener aisément 4-0. Le soutien des spectateurs redonnait bien quelques couleurs à la 25e joueuse mondiale, qui prenait le service de Sharapova, mais après avoir sauvé deux balles de set (à 5-2), Errani s’inclinait sur la troisième et perdait la première manche 6-3 au bout de 36 minutes.

On pouvait alors s’attendre à voir l’Italienne se laisser envahir par la pression, mais c’était mal compter sur sa volonté de faire bonne figure pour sa première finale du Grand Chelem. Elle qui avait dû apprécier de voir sa compatriote Francesca Schiavone s’imposer ici-même deux ans plus tôt, avait à cœur de démontrer toutes les qualités du tennis féminin italien. Et même si elle se faisait de nouveau breaker d’entrée, Errani s’accrochait dans cette deuxième manche. Avec ses armes essentiellement défensives, la joueuse de Bologne ne facilitait pas la tâche à Sharapova, elle-même accrochée sur son service (à 2-1).

Aussi bien que Evert, Navratilova, Graff...

Un nouveau coup d’accélération de la Russe lui donnait des ailes pour creuser encore l’écart et mener 4-1. A l’orgueil, Errani durcissait son jeu, et démontrait qu’elle ne se trouvait pas en finale par hasard en reprenant à son tour le service de la prochaine N.1 mondiale. Trop fébrile en revanche sur sa mise en jeu, l’Italienne finissait par craquer et après avoir sauvé deux balles de match, s'inclinait. Sharapova ne se privait pas pour remporter cette rencontre après moins d’une heure trente 6-3, 6-2.

« Je voudrais dire merci beaucoup pour ce magnifique moment dans ma carrière », a indiqué Maria Sharapova devant le public et en français dans le texte. « Je ne sais pas quoi rajouter en français... Je remercie tous ceux qui m’entourent et m’ont soutenu, et m’ont permis de rester motivée malgré les blessures. (…) Huit ans auparavant, c’était mon premier titre du Grand Chelem, et je suis tellement heureuse d’être de nouveau à ce niveau après toutes ces années. » Avec ce trophée remis par Monica Seles, elle devient la sixième joueuse de l’ère Open à remporter les quatre titres du Grand Chelem, après Margareth Court, Chris Evert, Martina Navratilova, Steffi Graff et Serena Williams.

L'émotion de Sharapova :

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