La Croatie crie au scandale
Yuichi Nishimura. Voilà la première vraie star du Mondial. Anonyme ou presque avant le début de ce Mondial, l'arbitre japonais est sous le feu des projecteurs après sa prestation lors du match d'ouverture Brésil-Croatie. En effet, en accordant un penalty généreux aux Brésiliens en seconde période - le score était alors de 1-1 - et en invalidant un but des Croates en fin de match quand ils étaient menés 2-1, il a trop influé sur le sort du match pour que les réactions ne se fassent pas attendre. La Selecao l'a finalement emporté 3-1.
"Je n'ai pas touché Fred. C'est un scandale, pour le foot et pour la Fifa, les Brésiliens ont joué à 12", a expliqué Dejan Lovren, jugé coupable de la faute sur l'attaquant brésilien qui a conduit au penalty. Son sélectionneur est même allé plus loin en qualifiant cette décision de "ridicule". "Si quelqu'un a vu un penalty, qu'il lève la main, je n'ai pas vu de pénalty. Si on continue comme ça, il y aura 100 penalties pendant cette Coupe du monde. Je ne pense pas qu'il y avait penalty, c'est ridicule", a déclaré Niko Kovac prenant la foulée de l'ancien défenseur lyonnais.
Les buts oui, les fautes non
Le Mondial à peine lancé et déjà une première crise. Pourtant la Fifa voulait se prémunir de tels "scandales" en adoptant les nouvelles technologies. Mais pas dans tous les cas et notamment pas ces fameux cas dans la surface qui prêtent à confusion. En effet, pour la première fois, ils sont dans une Coupe du monde épaulés par un dispositif vidéo, la technologie sur la ligne de but, qui doit permettre d'éviter une erreur semblable à celle du huitième de finale Allemagne-Angleterre au Mondial-2010 - l'arbitre n'avait pas validé un but de Frank Lampard alors que le ballon avait bien franchi la ligne et que l'Angleterre était menée 2-1 -. Mais pas de ralenti qui dans le match d'hier soir aurait été bien utile. Favorable à cette évolution, Sepp Blatter a émis l'idée dernièrement. Sûr qu'après les événements de jeudi soir, sa position va être renforcée.
Influence?
Surtout, ce fait de jeu - car l'arbitre fait partie du jeu et ses erreurs aussi - inquiète sur l'équité de ce Mondial. Le Brésil organise sa deuxième coup du monde après celle de 1950 et vit encore avec l'ombre du "Maracanazo" sur sa tête (les Brésiliens avaient perdu en finale 2-1 contre l'Uruguay). Les 200 millions de supporters de la Selecao ne veulent évidemment pas revivre un tel drame et ne s'imaginent pas perdre "leur" Mondial. La pression de la rue furieuse des coûts engendrés par cette Coupe du monde s'ajoute à cette attente démesurée. Ce cocktail pourrait donc pousser les arbitres à "favoriser" inconsciemment le Brésil.
Niko Kovac après la rencontre ne disait pas autre chose : "Autant leur donner la Coupe du monde et rentrer à la maison. C’est une question de respect", a-t-il lancé. "Je ne suis pas du genre à me plaindre des arbitres mais si on continue comme ça, ce sera le cirque", a ajouté l'entraîneur croate. En tout cas Platini qui croit toujours en "l'arbitrage humain" n'a pas marqué des points avec cette nouvelle polémique. Dans son match qui l'oppose désormais à Blatter, cette affaire ne fait pas les siennes. Et la déclaration de Niko Kovac pourrait lui coûter cher. Des buts, une polémique, pas de doute, le Mondial est bel et bien lancé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.