La F1 joue le maintien en 2013
C'est la crise. Et la Formule 1 n'y échappe pas. Cela fait déjà un moment que les règlements visent à limiter les investissements et la course aux armements. Mais cette inter-saison est sans doute l'une des plus calmes depuis très longtemps. A tous les niveaux. Malgré son ardent désir de maintenir vingt dates, Bernie Ecclestone n'a pas trouvé preneur, en Turquie, en France ou même aux Etats-Unis pour une deuxième date, et il n'y aura donc que 19 Grands Prix de cette saison. Poursuivant sur sa lancée, le grand argentier de la F1 a remisé une épreuve européenne (à Valence) au placard. Le Moyen-Orient et l'Asie, marchés plus porteurs que le Vieux Continent, se taillent presque la part du lion entre Singapour, Sepang, Shanghaï, le GP de Bahrein, celui de Corée du Sud, d'Inde et d'Abu Dhabi.
Et dans cette conjoncture, les constructeurs ont fait avec les moyens de bord, et n'ont pas joué la concurrence pour débaucher les meilleurs pilotes. Mercedes, qui a vu partir à la retraite Michael Schumacher, a cassé sa tirelire pour attirer un autre champion du monde, Lewis Hamilton, que McLaren a remplacé par la talentueux Mexicain Sergio Perez en provenance de Sauber. Ce sont les seuls changements dans les Top Teams. Même Felipe Massa, longtemps mis sur la sellette chez Ferrari, a conservé son baquet aux côtés d'Alonso.
Les novices arrivent en masse
Pour le reste, les anciens (Schumacher, Glock, Kobayashi) ont fait leurs valises, tout comme les plus jeunes Senna, Kovalainen et Petrov. Pour les remplacer, un seul expérimenté, Adrian Sutil, qui revient chez Force India, et cinq débutants en F1: Bottas (Williams, Gutierrez (Sauber), van der Garde (Caterham), Chilton et Bianchi (Marussia). Les écuries ont donc privilégié le talent de novices, moins coûteux, à celui de pilotes plus habitués. Un signe des temps. Et cela fait les affaires de la France qui, pour la première fois depuis 1995, alignera quatre pilotes sur une grille de départ, à Melbourne ce week-end. Jules Bianchi (Marussia) a en effet rejoint Romain Grosjean (Lotus), Jean-Eric Vergne (Toro-Rosso), Charles Pic (passé de Marussia à Caterham).
Avant de passer à des moteurs moins gourmands en terme de consommation et plus écologiques en 2014, les motoristes n'ont pas eu à révolutionner leur outil, occupés qu'ils sont déjà à développer le futur moteur. La seule évolution du règlement concerne le DRS. Créé l'an dernier par Mercedes, le double-DRS (qui augmente l'effet du DRS grâce à un afflux d'air venant de l'aileron arrière) a été interdit, et le DRS ne pourra être utilisé que dans deux zones du circuit (une seule pour Monaco et Suzuka). Pour le reste, c'est calme, très calme. Du côté des pneus, Pirelli a développé des gommes encore plus tendres, devant permettre de meilleures performances mais également des retours aux stands plus nombreux. Du spectacle en plus, et des écarts réduits. Bref, une manière d'attiser la concurrence en réduisant les coûts.
Cinq champions du monde dans cinq écuries
Face à cette stabilité générale, la principale question concerne Red-Bull. Après trois titres consécutifs chez les pilotes comme les constructeurs, Sebastian Vettel et son écurie Red-Bull garderont-ils leur léger avantage sur Fernando Alonso et Ferrari ? L'Allemand deviendra-t-il le premier à décrocher quatre couronnes consécutives avant même ses 30 ans ? Avec un champion du monde dans chacun des cinq Top Teams (Vettel chez Red-Bull, Alonso chez Ferrari, Button chez McLaren, Raikkonen chez Lotus et Hamilton chez Mercedes), la lutte promet d'être intense.
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