La F1 remet le contact
Red Bull carbure au Vettel
Le jeunisme court toujours en F1. Champion du monde le plus précoce, Sebastian Vettel n'a pas encore été rattrapé par ses artères. Il est même devenu la cible des "anciens". Interrogé sur sa motivation, l'Allemand répond vouloir "continuer à gagner. C'est aussi simple que ça." Depuis Fernando Alonso (2005-2006), personne n'a pu conserver son titre. Sacré malgré quelques erreurs de jeunesse, Vettel s'est logiquement bonifié. S'il faut donner un favori, c'est bien lui. De plus, son titre lui confère un ascendant sur son coéquipier Mark Webber et l'installe un peu plus dans l'équipe autrichienne. Quant à la nouvelle Red Bull-Renault (RB7), les essais hivernaux ont montré qu'elle avait toujours ce petit truc en plus, même si vettele s'en défend. "Tout le monde part avec zéro point", indique le pilote allemand qui retient plutôt la fiabilité retrouvée de sa monoplace. "Cette année, notre voiture s'est plutôt bien comportée en terme de fiabilité, autant qu'en vitesse. C'est bon signe". Un signe en forme de V ?
Ferrari, gagner à tout prix
En 2011, l'adversaire désigné des Red Bull sera encore Ferrari. La Scuderia sera très revancharde après le fiasco du dernier GP de la saison. Fernando Alonso dominait le classement pilotes avant Abou Dhabi où une magistrale erreur tactique l'avait condamné à la 7e place. Il avait perdu le titre pour 4 petits points. Si ce traumatisme commence à se dissiper, rien ne vaut la course pour se reconcentrer sur un nouvel objectif. Le guerrier Alonso le sait et espère gagner coûte que coûte. "Si l'on applique ce qui nous est arrivé au football, on peut dire que nous avons fini 2e, mais en déployant du beau jeu, ce qui nous satisfait, a expliqué l'Espagnol au quotidien El Pais. Mais cette année, nous acceptons de mal jouer et de gagner." Heureusement pour lui, la F150e Italia semble bien née et apte à concurrencer la RB7. "Nous avons vécu une très bonne pré-saison. Nous sommes l'équipe qui a le plus roulé et qui a connu le moins de problèmes de fiabilité", se réjouit Alonso. Si la stratégie suit, le duo Alonso-Massa va marquer 2011 au fer rouge.
Un trio ambitieux
2010 nous avait offert un match à trois avec Red Bull (9 victoires), Ferrari (5 victoires) et McLaren (5 victoires). Si l'on se réfère aux chronos de cet hiver, l'écurie de Woking ne fait plus partie des prétendants au titre mais, au mieux, d'un groupe de chasse ambitieux avec Mercedes et Lotus-Renault. Info ou intox, McLaren la joue bête blessée avant le premier rendez-vous australien. "Quand on voit sortir (la voiture), elle a l'air tellement belle. Ce n'est pas un désastre, c'est juste qu'elle n'a pas le niveau de performance que l'on voudrait", a annoncé Hamilton, victime de pannes à répétition. Plus serein, Jenson Button a digéré son titre mondial de 2009 et, avec une part prépondérante dans la gestion des pneus, espère tirer son épingle du jeu. Et si c'était lui le 3e homme ? Michael Schumacher aimerait bien être celui-là. Copieusement dominé par son coéquipier Nico Rosberg l'an passé pour son retour en F1 (142 pts contre 72), le septuple champion du monde n'a plus le droit à l'erreur. Il s'estime prêt. "Ma réadaptation a duré plus longtemps que ce que j'espérais, a-t-il reconnu dans une interview à l'agence SID. J'ai toujours su que ça allait être dur et que je n'avais aucune garantie de réussite. Mais je suis le genre de mec que de tels défis poussent encore plus." Rassuré par les meilleurs temps signés lors des derniers essais d'avant-saison, Schumi a déjà un premier défi devant lui : faire mieux que Rosberg.
Lotus-Renault broie du noir et chasse l'or
C'est presque une saison de stress qu'a disputé Renault depuis le drapeau à damiers d'Abou Dhabi. Entre la cession des 25 % de Renault à Genii Capital, son contrat de sponsoring avec Lotus et surtout le grave accident de Robert Kubica en rallye, l'écurie britannique a vécu une drôle de période. On a presque oublié le capital sympathie qui entourait le team lors du passage à la livrée noir et or en référence aux belles années Lotus. Heureusement que les nouvelles rassurantes du Polonais et le recrutement de l'expérimenté Nick Heidfeld ont redonné le sourire à l'équipe. Passé "une période de flottement, de retard, de déstabilisation", Lotus-Renault s'est remis au travail grâce à une auto bien née. En début de saison, l'écurie se voyait "en théorie" "en mesure de se battre pour quelques victoires". Un objectif plus difficile à atteindre sans Kubica. "On sera à l'affût de podiums, et peut-être de victoire", espère le directeur de l'écurie Eric Boullier, qui dit disposer d'atouts cachés "dans son chapeau". A 33 ans, Heidfeld a lui donc la lourde charge de faire oublier le Maestro polonais. Attendu comme un leader technique et principal scoreur, l'Allemand dispose d'une dernière chance de redorer son blason après une carrière en dent de scie. Selon Eric Boullier, le patron de l'écurie, Heidfeld est "extrêmement motivé", "s'implique à fond. Il a réussi à convaincre l'équipe technique de sa valeur ajoutée. On a recréé très vite un climat de confiance autour de lui", raconte-t-il. Dominé par Kubica puis Kobayashi chez Sauber, "Quick Nick" aura besoin d'être cocooné pour donner le meilleur de lui-même. A moins que Vitaly Petrov n'affiche toute la saison le même niveau qu'à Abou Dhabi où il avait tenu tête à Fernando Alonso.
Equation à sept inconnus
Un an après l'arrivée de nouvelles écuries, le niveau n'a guère changé. On se gardera bien de comparer Williams et Sauber aux cancres de la classe. Ces deux écuries ont d'ailleurs réalisé une F1 parfaitement fiable et frappent aux portes du top 5 en compagnie de Toro Rosso. La petite soeur de Red Bull mise beaucoup sur le début de saison pour grappiller des points et s'installer dans le groupe de chasse. En revanche, la saison 2011 risque fort de ressembler à la précédente pour Force India, Team Lotus et surtout Marussia-Virgin et Hispania. Ils feront tout pour éviter le zéro pointé mais rien ne dit qu'ils y parviendront.
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