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La FIFA menace la France

Face aux polémiques vives en France, la Fédération internationale a décidé de hausser le ton. "Si on considère qu'il y a ingérence politique, on réagira, comme on le ferait dans n'importe quel pays du monde", a déclaré Jérôme Valcke, le secrétaire général de la FIFA. Certaines fédérations nationales ont, par le passé, été suspendues après l'intervention des hommes politiques dans sa gestion.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Sepp Blatter, le président de la FIFA

Audiences à l'Assemblée nationale, demande de départ du président de la FFF par le ministre des Sports, prise de position de toute la classe politique. La France fait face depuis une semaine à une montée de boucliers après le fiasco de l'équipe de France en Coupe du monde. Mais la FIFA a décidé de jouer les arbitres. "J'ai informé le ministère des Sports de la façon dont notre système fonctionne. Personne ne peut demander à quelqu'un de démissionner. Une personne est élue, si elle pense avoir failli, elle peut démissionner, mais on ne peut pas l'y obliger", a indiqué Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA. "Si on considère qu'il y a ingérence politique, on réagira, comme on le ferait dans n'importe quel pays du monde. Sur tous les continents, on surveille toujours ce genre de situation et on rappelle aux gens comment la pyramide du pouvoir (dans le football) fonctionne (...). La FFF est sous la tutelle de la FIFA". Et s'il reconnaît ne pas être "inquiet" mais être "attentif", il a rappelé que "on fait confiance aux gens pour ne pas se mettre dans une situation difficile". L'avertissement est on ne peut plus clair. L'an dernier, pour avoir refusé l'élection du nouveau président de sa fédération de football, le Pérou avait été suspendu provisoirement de toutes compétitions internationales, alors que l'équipe nationale participait aux éliminatoires du Mondial.

Un mois après avoir obtenu l'organisation de l'Euro-2016, la France est surveillée. Et pourrait bien payer cher la volonté des uns et des autres de s'emparer d'un dossier dont ils ne s'étaient pas saisis jusque-là. Car si la FFF est sous la tutelle du ministère des Sports, c'est le monde du football qui élit son président. Et le mouvement sportif en général aime avoir le soutien des états et des gouvernements, mais n'aime pas que ces derniers fassent pression sur lui. "On a dit à son ministère: "faites attention, il y a des mots qu'on ne doit pas employer. Ce n'est pas à vous de demander sa démission, c'est à lui de donner sa démission". Dans le monde, il faut faire attention à qui peut demander quoi. Dans le monde du football et le monde du sport en général, avec le CIO, on se bat pour garder notre autonomie, parce qu'on sait comment gérer le football. On accepte le principe que le politique travaille avec nous. En Afrique, ce que l'on fait ne suffit pas, donc on travaille avec nombre de gouvernements pour s'assurer que les équipes ont du soutien et peuvent aller participer à des compétitions internationales. Mais il faut garder cette frontière qui, c'est vrai, est un peu fine parfois. La gestion du football reste dans le football et par conséquent faites attention de ne pas aller trop loin. Vous pouvez soutenir mais vous ne pouvez pas exiger un certain nombre de choses, parce que là, tout d'un coup, cela va contre notre structure."

Et Jérôme Valcke de rappeler également les joueurs à leurs responsabilités: "La seule chose que l'on ait envie de dire c'est: plus jamais ! C'est juste une question de responsabilité vis-à-vis du reste du monde. Quand on parle d'éducation, de fair-play etc., ceux qui sont l'objet de toute cette attention ont la responsabilité de donner la meilleure image au monde. Quand vous êtes un heureux élu, c'est votre responsabilité vis-à-vis des autres français et du reste du monde."

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