La France en reconquête face au Honduras
Les Bleus ont su ranimer une flamme longtemps éteinte chez leurs supporteurs par la grâce d'un barrage retour contre l'Ukraine (3-0) déjà entré dans l'histoire, le 19 novembre au Stade de France . Il s'agit désormais d'en rester digne et de ne pas dilapider l'espoir qu'a fait naître cet exploit après des années de vaches maigres, si l'on excepte la parenthèse enchantée du Mondial-2006 et cette finale perdue aux tirs au but par la bande à Zidane contre l'Italie.
Le sélectionneur, ancien capitaine des champions du monde (1998) et d'Europe (2000), sait bien le chemin qui reste à parcourir pour un pays qui n'a plus remporté son premier match dans une Coupe du monde depuis 1998 face à l'Afrique du Sud (3-0). Si le président de la Fédération française de football Noël Le Graët a fixé les quarts de finale comme objectif, Deschamps s'est lui bien gardé d'évoquer un tel horizon, bien conscient de l'impossibilité d'évaluer à sa juste mesure le potentiel d'une formation qui ne possède plus d'individualités de niveau mondial.
Benzema doit prendre le pouvoir
Franck Ribéry, désigné joueur de l'année 2013 par l'UEFA et troisième dans la course au Ballon d'Or, était le seul à pouvoir porter cette étiquette. Mais le joueur du Bayern Munich a déclaré forfait pour une lombalgie, objet d'une petite polémique entre l'encadrement médical des Bleus et celui du grand club bavarois. Toute la pression repose maintenant sur les épaules de Karim Benzema, au sortir d'une saison pleine avec le Real Madrid ponctuée par une victoire en Ligue des champions.
Jusqu'ici, l'ancien Lyonnais, non retenu pour la Coupe du monde 2010 par Raymond Domenech, est passé à côté de ses deux phases finales (Euro-2008 et 2012), traversées sans parvenir à marquer le moindre but. A 26 ans, le temps est venu pour lui de s'installer comme le patron en sélection. Pour l'occasion, il devrait être associé en attaque à Olivier Giroud, une semaine après la démonstration réussie lors du dernier amical de la préparation face à la Jamaïque (8-0). A moins qu'Antoine Griezmann, l'invité de dernière minutes de la liste des 23, ne soit préféré au Gunner.
L'expertise de Deschamps
Cette équipe de France , invaincue depuis le barrage retour, est certes sans génie particulier mais peut quand même compter sur l'expertise de Deschamps, dépositaire de la fameuse "culture de la gagne" qui a porté les Bleus au sommet du football mondial. Ex-joueur de devoir au palmarès long comme le bras, il n'a pas perdu sa science en embrassant la carrière de technicien et tout ce qu'il touche se transforme en or. Si la cote de sympathie des Bleus est de nouveau au plus haut, "DD" en est le premier responsable.
A deux ans de l'Euro-2016 organisé en France , il a eu le mérite d'ouvrir son groupe à la fine fleur de la "génération 93", championne du monde U20 en 2013 en Turquie. Deux d'entre eux, Raphaël Varane et Paul Pogba, vont ainsi aborder la compétition dans la peau de titulaires. Deschamps a toujours répété qu'il était hors de question de "galvauder une Coupe du monde" mais le Championnat d'Europe, pour lequel il est assuré d'être encore à la tête des Bleus, est forcément dans un coin de sa tête.
En attendant, il faudra savoir maîtriser l'engagement et l'agressivité du Honduras, qui a effrayé l'Angleterre (0-0), le 8 juin en amical. Une tâche a priori à la portée des Français bien que les Latino-Américains émargent à la 33e place du classement Fifa (la France est 17e). A moins que l'inexpérience des Tricolores (26 ans et demi de moyenne d'âge, trois joueurs seulement au-dessus de 50 sélections) ne leur joue des tours. Un scénario-catastrophe que personne n'ose envisager.
Vidéo : jour J pour les Bleus
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