La France s'offre un quart
Griezmann, enfin !
L'ailier était le joueur qui avait le plus tenté de frappes depuis le début du tournoi, surtout lors de premières périodes très actives. Encore une fois, il s'y est employé, entre un coup franc que le gardien sort (13e) et deux frappes non cadrées (30e, 58e). Mais cette fois, il n'a pas disparu après la pause. Il est resté présent dans le jeu, dans la récupération, a même délivré, à la suite d'un débordement, un caviar à Lacazette, qui manquait le cadre par extraordinaire (52e). Alors quand Fofana envoyait un centre fuyant de la droite, Griezmann se précipitait pour battre le gardien en s'y reprenant à deux fois (75e). Sunu était hors-jeu, et semblait faire action de jeu. Mais l'arbitre validait le but. Et libérait les Bleus, empesés dans la touffeur de Cartagena. "Je pensais que j'étais hors-jeu, j'ai douté, j'ai regardé l'arbitre et les juges de touche", a-t-il ensuite confié.
L'équipe n'aura toutefois pas brillé, mais affiché des ressources de résistance, au climat comme aux vagues jaunes. Smerecki avait annoncé "un autre visage" par rapport au match contre le Mali (2-0). Ses Bleus sont effectivement passés d'un 4-2-3-1 à un 4-3-3, Grenier remplaçant numériquement Kakuta dans l'entrejeu. Mais le "visage" n'était pas vraiment plus souriant, mais plus sérieux. Même si Grenier, l'homme qui avait fait basculer le match contre le Mali, s'enferrait dans un déchet technique trop important pour peser suffisamment, en dépit d'une percée de classe, mais conclue par un tir dévissé (61e), et d'une belle frappe détournée par le gardien (90e).
Les Bleuêts souffraient aussi physiquement face à des Equatoriens plus agressifs, plus rentre-dedans, et commettaient plus d'erreurs techniques. Et les Jaunes pénétraient aisément dans la surface bleue, et s'offraient plusieurs situations chaudes, occasionnant quelques cafouillages. Caicedo surtout, à gauche puis à droite, vibrionnait et créait un danger tenace, et De la Torre touchait le poteau dès le début (10e). Les Bleus pouvaient alors compter sur leurs deux piliers défensifs: le défenseur central Faure, sur tous les ballons, et le gardien Ligali, alternant arrêts peu académiques et très véloces, comme cette sortie dans les pieds de De Jesus (45e). Mais aussi la sentinelle Coquelin, acharné dans le combat.
Au coup de sifflet final, la France pouvait exulter. "Ce match prouve aussi la solidité mentale de l'équipe: à la sortie d'une entrée en matière compliquée (défaite 4-1 face à la Colombie, ndlr), elle aligne trois victoires consécutives, se félicitait le sélectionneur Francis Smerecki. Maintenant, l'objectif est de faire mieux que toutes les équipes françaises qui ont disputé ce Mondial", quart-finalistes. Prochain rendez-vous pour l'équipe de France, dimanche, face au Nigeria.
Déclarations
Gueida Fofana, capitaine de la France : "Ca fait plaisir. On a bien géré, même si leurs attaquants nous ont posé des problèmes. Tout n'a pas été parfait, mais on a bien maîtrisé le match. Physiquement, on a eu une période de mou, vers la 70e minute. Ca fait plaisir pour +Griezi+, mais peu importe qui marque, l'essentiel c'est que l'équipe marque. Je vois lui et Gilles (Sunu) partir, je pique le ballon. (sur le prochain adversaire, le Nigeria) C'est une équipe qu'on ne connaît pas, mais ce sont des Africains, qui seront costauds physiquement, il faudra garder le ballon".
Jonathan Ligali, gardien de l'équipe de France : "Je suis content qu'on soit qualifiés, ça fait du bien. On avait perdu 4-1 contre la Colombie, on s'était fait gifler, et on a relevé la tête avec trois victoires. Ca prouve le caractère de l'équipe. Et ça fait deux matches qu'on n'encaisse pas de but. Mes arrêts ? J'ai essayé de faire ce que je pouvais. Ils ont quand même eu quelques opportunités, mais on a su faire front. Cette victoire, on est allé la chercher avec la rage. Je n'ai pas douté: si on gardait notre assise défensive, je pensais que ça allait passer".
Cédric Bakambu, attaquant de l'équipe de France : "J'ai demandé à sortir, je m'étais tordu la cheville tout seul en première mi-temps. Tant que c'était chaud ça allait, mais en deuxième mi-temps, j'ai préféré sortir. Ce qui a fait la différence, c'est dans l'intensité qu'on a mis en début de match, on s'est soutenus les uns les autres, on s'est encouragés. Il y a eu un peu de doutes, mais on a su faire face. Ca fait plaisir pour Griezmann, tous les offensifs ou presque ont marqué, c'est bien pour la confiance".
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