La France toute proche de renverser les Blacks
Avec le recul, il faudra se souvenir que les nations de l'hémisphère Sud (Argentine, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), malmenées comme rarement par leurs homologues du Nord durant cette Tournée d'Automne, ne sont certainement pas à leur pic de forme. Ce n'est toutefois pas une raison pour bouder notre plaisir de voir l'écart se réduire entre les deux pôles, la résistance des Bleus face aux ogres blacks en étant la dernière illustration.
L'attitude des Bleus lors du Haka néo-zélandais donne le ton : ils ne sont pas là pour reculer. Au contraire même, c'est toute l'équipe tricolore qui avance de quelques pas lors du rituel black, défiant leurs adversaires les yeux dans les yeux. Frissons. Et, mieux encore, les premières minutes françaises sont à l'image de cette volonté bravache. Nakaitaci navigue dans la défense adverse mais se fait stopper in extremis. Il n'empêche, les intentions, et les moyens de les réaliser, sont bien là en ce début de rencontre. Ce qui rend ce qui va suivre encore plus cruel.
Il suffit d'une illumination géniale qui jaillit du pied de Bauden Barrett , d'un relai de Julian Savea qui décale dans le parfait timing Israel Dagg pour que la Nouvelle-Zélande marque sur sa première véritable incursion (0-7, 7e).
Le premier essai de la Nouvelle-Zélande en vidéo :
Le réalisme des joueurs à la Fougère n'est pas une légende... Dès lors, c'est peu de dire qu'on craint le pire pour les hommes de Novès car les Blacks ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu'ils font la course en tête. Mais le XV de France, à l'instar de l'Irlande lors de ses deux affrontements avec le pays au long nuage blanc, intensifie le combat. Et comme face au XV du Trèfle, les Kiwis vont courber l'échine. Dominés dans la possession et dans la conquête, ils se mettent subitement à la faute et permettent à Maxime Machenaud, impeccable, de réduire le score (25e, 40e). Menée de quatre points à la pause, la France aurait même pu espérer mieux avec un peu plus de soutien et d'efficacité dans le dernier geste.
Rien n'arrête Barrett
Le dernier geste, le mal français de ces dernières semaines. La preuve en est encore faite dès la reprise avec cette succession de temps de jeu, parfaitement exécutée, jusqu'à la ligne des cinq mètres adverses et cette interception tellement cruelle de Barrett sur Lopez. Les cannes du meilleur joueur du monde 2016 font le reste, on ne reverra plus l'ouvreur néo-zélandais (6-17, 44e). Si Baptiste Serin, entré en jeu, maintient la flamme de l'espoir (9-17, 50e), celle-ci vacille encore plus avec le 3e essai black, signé en force par Faumuina (9-24, 59e).
Elle vacille mais elle ne s'éteint pas. Serin, bluffant d'insouscience et d'audace, croise une "chistera" pour Picamoles qui relance une nouvelle fois le match (16-24, 63e) ! Serin, toujours lui, rapproche encore les siens à trois minutes de la fin (19-24, 77e) mais, comme face à l'Australie, les Bleus échouent sur le fil. Avec un goût d'inachevé dans la bouche. Il n'y aura donc pas eu d'improbable revanche de la déroute subie en quarts de finale de la Coupe du monde 2015 (13-62) mais la première victoire contre la Nouvelle-Zélande depuis 2009, et la première à Saint-Denis contre elle, attendra. Jusqu'à quand ?
L'essai de Picamoles en vidéo :
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