La Ligue de football lance une "consultation" pour ses droits TV vacants
C'est un appel d'offres qui ne dit pas son nom. Et les diffuseurs intéressés n'ont que 13 jours pour rendre leur copie. Depuis le temps qu'ils savent qu'une telle procédure va, à un moment, apparaître, cela ne prendra personne par surprise. Mais cette course contre la montre contraint forcément les postulants, et réduit les chances d'un hypothétique nouvel entrant de pouvoir mettre en place une nouvelle offre en si peu de temps.
Cette consultation, séparée en deux procédures, l'une pour la L1 (quatre lots de rencontres ou magazines), l'autre pour la L2 (deux lots), concerne les matches délaissés en décembre par le diffuseur défaillant Mediapro, et n'englobe pas ceux diffusés par Canal+, contrairement à ce que la chaîne cryptée espérait. Ces lots, qui représentent donc 80% de la Ligue 1 et de la Ligue 2, seront mis en vente pour toute la durée du cycle de droits TV actuel, soit jusqu'à la fin de la saison 2023-2024.
La procédure, que la Ligue se refuse à nommer "appel d'offres" dans son communiqué publié dans la soirée, a été montée de manière accélérée, pour faire face à l'urgence financière de plus en plus grande pour les clubs. Ceux-ci sont privés de revenus de billetterie par la crise sanitaire, et privés de l'essentiel de leurs recettes télévisuelles par le retrait du groupe Mediapro, qui avait initialement promis un montant record de plus de 800 millions d'euros par an pour 80% de la Ligue 1 et de la Ligue 2.
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Ainsi, les opérateurs intéressés par la diffusion du football français auront une dizaine de jours seulement pour monter des offres, Canal+ en tête.
Pour la LFP, ce délai raccourci peut permettre d'espérer éviter "l'écran noir", à savoir l'hypothèse de matches non diffusés qui plomberait immédiatement la visibilité des clubs et leurs revenus publicitaires.
Pour l'heure, Téléfoot, la chaîne de Mediapro, ne doit poursuivre la diffusion des rencontres que jusqu'au 31 janvier, même si elle s'est dite prête à aller plus loin, comme d'autres chaînes ayant proposé leurs services de manière transitoire. Or, dès le 7 février, un match essentiel est au programme, le "Classique" opposant Marseille au Paris SG.
La divergence de vue entre Canal + et la LFP demeure
Les regards vont désormais se tourner vers Canal+: la chaîne du groupe Vivendi, dirigé par Vincent Bolloré, a fait savoir la semaine dernière qu'elle souhaitait restituer les matches qu'elle diffuse, soit 20% de la Ligue 1 pour 330 millions d'euros annuels, en estimant qu'un appel d'offres global doit être lancé. Le groupe avait acheté une sous-licence à BeIn Sports, qui reste le détenteur de ce lot.
Mais la Ligue a une analyse différente et ne compte pas remettre ces matches en concurrence, ce qui laisse redouter une contestation de Canal+ en justice et de nouvelles batailles juridiques ces prochaines semaines.
A ce jour, seule la chaîne cryptée a publiquement fait part de son intérêt pour racheter les droits TV du football français.
Avec AFP
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