La réforme Platini porte ses petits fruits
Il ny a que les résultats qui comptent, et ladage prend davantage de sens en matière sportive. En ces temps où les grosses cylindrées européennes ne marchent quà coup de millions deuros, la qualification surprise de Nicosie dans le Top 16 du football continental représente une sacrée surprise. Déjà lan passé, un petit budget était passé entre les mailles du filet tissé par « les grandes et riches nations » du ballon rond. Le FC Copenhague était devenu le premier club danois à se hisser en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. A lépoque, on avait bien évoqué la réforme Platini, mais le scepticisme demeurait.
Cette fois, cest Chypre, une autre « petite nation du football » qui atteint pour la première fois le deuxième tour de la prestigieuse C1. Avec un budget équivalent à celui dune équipe de Ligue 2 (10 millions deuros), Nicosie a bouleversé la tendance actuelle. Le budget du club chypriote se trouve en effet bien loin des 500 millions deuros du Real Madrid, des 428 millions du Barça, des 365 millions de Manchester United, ou même des 150 millions de Lyon et du PSG. En permettant délargir les conditions daccès à la compétition, lobjectif de Platini était donc de diversifier les représentants. "Grâce à ces réformes, luniversalité des compétitions est préservée et même renforcée", avait déclaré Michel Platini.
Encore du pain sur la planche
En guerre contre certaines pratiques et la démesure de quelques investisseurs dans le football, le président de lUEFA avait ainsi fait le constat que les clubs professionnels européens avaient accumulé des pertes nettes d1,2 milliard deuros. « Il y a énormément dargent dans le football, mais il y a surtout un problème éthique sur la façon dont cet argent est parfois géré et utilisé. » Le 27 mai 2010, le comité exécutif de lUEFA avait approuvé le principe dun « Fair-play financier », avec « l'idée est que les clubs ne peuvent pas dépenser plus d'argent qu'ils ne peuvent en générer. »
Tous ces éléments vont dans le bon sens, mais il reste encore du pain sur la planche -notamment en matière de transferts- avant de voir la logique du sport prendre le pas sur la logique financière. Sur les neuf clubs déjà qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, seul Nicosie possède un si petit budget. Le sort des autres petits clubs, tels que léquipe belge de Genk (corrigé 7-0 à Valence), ou du club roumain dOtelul Galati (cinq défaites en cinq matchs) démontre que la marge de progression est immense Il reste toutefois encore une chance pour que les Suisses de Bâle atteignent le prochain tour, mais il faudra un succès sur MU.
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