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La succession d'Escalettes en suspens

Le Conseil fédéral de la Fédération française de football qui s'est réuni ce vendredi a décidé de repousser la désignation d'un président intérimaire au 23 juillet prochain. La personne nouvellement élue sera chargée de diriger l'institution jusqu'à la tenue d'une Assemblée fédérale, prévue (pour le moment) le 18 décembre.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Le Mea Culpa d'Escalettes
"J'ai honte et je présente mes excuses au nom du football français", a déclaré Jean-Pierre Escalettes, 75 ans. "A aucun moment je n'ai envisagé de rester à la tête de cette fédération après ce dimanche", a-t-il dit. "Je n'ai pas été formé pour faire face à ces moments de crise parce que j'ai toujours fait appel au coeur et à la raison et que là je me suis trouvé devant des jeunes devant lesquels ces arguments n'avaient pas de poids."

"Ma responsabilité est de ne pas avoir su convaincre ces joueurs de sortir de l'autobus et de faire leur métier", a-t-il déclaré avant de reconaître qu'il s'est trompé en maintenant Raymond Domenech à la tête des Bleus après l'échec de l'Euro 2008."Je n'ai pas eu assez d'autorité sur le sélectionneur, c'était une mauvaise façon de fonctionner", a reconnu Jean-Pierre Escalettes. "Je reconnais que le binôme n'a pas fonctionné suffisamment bien, peut-être par sa faute mais aussi par la mienne. Je suis déçu de lui, mais surtout déçu de moi."

"Il n'y a pas d'amertume. Il y a un grand malheur et une honte d'avoir donné  cette image à la France parce que toute ma vie de dirigeant, j'ai essayé de  donné une autre image", a expliqué M. Escalettes. "Je ne suis pas victime, je suis responsable. J'ai fait des erreurs et je les paie", a indiqué M. Escalettes qui fait sans doute allusion à son choix de maintenir Raymond Domenech au poste de sélectionneur après l'échec de l'Euro-2008. Seule note positive dans ses propos, la nomination de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France, "pour remettre l'équipe de France sur les rails".

Les amateurs contre les professionnels...
Qui va donc remplacer Jean-Pierre Escalettes, démissionnaire ? Il va désormais falloir attendre encore quelques semaines, et d'ici là, les pourparlers ont d'ores et déjà commencé en coulisses... Même s'il ne s'agira peut-être que d'une transition, ce passage de témoin donnera une idée de la volonté (ou non) de la Fédération française de football de repartir sur de nouvelles bases. Les dirigeants de la FFF vont-ils réellement tirer une leçon d'une crise sans précédent ? De son côté, le football professionnel n'a jamais bénéficié d'une telle opportunité pour prendre les rênes de la maison bleue, et ne s'est pas fait priée pour clamer haut et fort son intérêt.

A la veille de ce Conseil fédéral, la Ligue de football professionnel avait en effet annoncé qu'elle demandait purement et simplement la démission de tous les représentants du Conseil. "'Pour assurer la continuité de la FFF dans cette période de reconstruction de l'équipe de France autour de Laurent Blanc, une direction provisoire associant la Ligue de football amateur et la Ligue de football professionnel devrait être constituée afin de gérer les affaires courantes et de préparer les états généraux du football qui définiront une  gouvernance moderne du football français", avait estimé la LFP en espérant se retrouver seule aux commandes.

Les statuts de la Fédération française de football prévoient que le président intérimaire soit l'un des huit membres du Bureau de  la FFF (les six vice-présidents, Frédéric Thiriez, Fernand Duchaussoy, Noël Le  Graët, Christian Teinturier, Gervais Martel, Jacques Léger, le trésorier général  Bernard Désumer, le secrétaire général Henri Monteil), et personne d'autre... Il faut donc se préparer à un redoutable bras de fer entre le milieu amateur et le milieu professionnel lors des prochaines semaines.

Si le ministère des Sports a demandé à ce que l'on change le mode de gouvernance, avec notamment la création d'un directoire, d'un conseil de surveillance et une élection se voulant plus démocratique, le monde amateur n'a pas dit son dernier mot. Parmi les prétendants, l'un des vice-présidents Fernand Duchaussoy, a reçu cette semaine un soutien de taille en la personne de Denis Massiglia. Le président du Comité national  et sportif français (CNOSF) qui s'est prononcé contre "une démission en bloc" du Conseil fédéral, a renvoyé l'équipe de Frédéric Thiriez (président de la LFP) dans les cordes. Petite indication tout de même, c'est ce même Fernand Duchaussoy, président de la Ligue de football amateur, qui a déclaré devant la presse que la désignation s'effectuerait le 23 juillet...

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