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Lamy-Chappuis, la lame de fond

A 25 ans, Jason Lamy-Chappuis a remporté pour la 3e fois de suite la Coupe du monde de combiné nordique. Champion olympique en 2010, champion du monde en 2011, il rÚgne en maßtre sur la discipline. AprÚs avoir fait son entrée dans le gotha mondial grùce à ses qualités de sauteur, il a su travailler sa relative faiblesse en fond pour en faire un point fort, qui lui a permis de marquer des points importants cette année. La marque d'un grand champion, resté simple.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Son visage juvĂ©nile, ses lunettes rondes qu'il porte en "tenue civile", Jason Lamy-Chappuis donne toujours l'impression d'ĂȘtre le bon Ă©lĂšve. Et c'en est un. Premier de la classe mĂȘme. Et ce n'est pas d'hier. Cela fait mĂȘme trois ans qu'il accapare les honneurs, les victoires et les titres. Vainqueur de la Coupe du monde 2010, 2011 et maintenant 2012, champion olympique 2010, champion du monde 2011, son palmarĂšs parle pour lui.

Depuis son entrée sur les étapes de Coupe du monde à 17 ans, le natif du Montana, aux Etats-Unis, n'a cessé de gravir les échelons, de perfectionner sa technique, d'améliorer sa science tactique. "Je ne me sens pas vraiment changé. J'ai l'impression de continuer d'année en année ma progression. Et c'est naturellement que j'ai obtenu des bons résultats", nous disait-il à l'aube de cette saison 2011-2012. Bien sûr, ses premiers points marqués en Coupe du monde, lors de sa premiÚre épreuve en février 2004 à Oslo, laissaient présager un futur conquérant. Sa 4e place en sprint aux Jeux Olympiques de Turin, à seulement 20 ans, pour son premier parcours olympique également. Mais ce n'était pas suffisant pour en faire la star de la discipline.

5e pour ses premiers JO Ă  19 ans

Pendant longtemps, il a avancé en se reposant sur ses qualités de sauteur. Mais s'il partait souvent aux avants-postes en ski de fond à l'issue du saut, il voyait ensuit ses rivaux l'avaler. C'est ce qui lui était arrivé à Turin, lors de ses premiers Jeux Olympiques en 2006, pour finir au pied du podium, à une 4e place qui aurait pu le combler de bonheur. Ca n'a pas été son cas. Du travail, du renforcement musculaire, de l'endurance, la star de Bois d'Amont n'a rien négligé, ne s'est pas ménagé. Sa premiÚre victoire en Coupe du monde, quelques semaines aprÚs les JO, dans le sprint de Sapporo, lui a prouvé qu'il était sur le bon chemin. Premier mondial en sprint et 2e mondial en 2007, il est monté en régime.

En 2010, c'est la consĂ©cration. Avant mĂȘme de mettre le cap sur les JO de Vancouver, "JĂšz" est assurĂ© de conquĂ©rir son premier Globe de Cristal. Et au Canada, il dĂ©croche l'or olympique sur petit tremplin, au terme d'une derniĂšre ligne droite phĂ©nomĂ©nale, comme un pur fondeur. Et si le vent n'avait pas jouĂ© de bien vilains tours lors de l'Ă©preuve sur grand tremplin, il aurait peut-ĂȘtre dĂ©crochĂ© une deuxiĂšme mĂ©daille d'or, qui lui tendait les bras. Et ses qualitĂ©s de sauteur Ă©taient telles que son nom avait circulĂ© pour participer au simple concours de saut Ă  ski olympiques, aux cĂŽtĂ©s d'Emmanuel Chenal et des autres membres de l'Ă©quipe.

La double culture franco-américaine en étendard

Confiant dans sa capacité de glisseur et de résistance, Jason Lamy-Chappuis a affiné son intelligence tactique, au gré de ses 20 victoires et 30 podiums en Coupe du monde. Cette saison, à Ramsau en décembre, c'est en force et au sprint qu'il décroche sa premiÚre victoire de la saison. A Klingenthal, en février, il a patiemment attendu derriÚre ses rivaux pour placer une attaque dans la derniÚre ascension et remporter une de ses 5 victoires de l'hiver. Deux succÚs, deux maniÚres de courir, une partie de l'énorme palette que s'est forgé le Français.

Garçon rĂ©flĂ©chi et calme, le Franc-Comtois puise dans ses racines la source de ses victoires: "C'est un mixe des deux entre mon pĂšre français et ma mĂšre amĂ©ricaine", estime-t-il. "En gĂ©nĂ©ral, ça va super bien en compĂ©tition. J'ai l'impression que les AmĂ©ricains ne se posent pas de question le jour de la 'compet'. Je me souviens de ma mĂšre me disant toujours: 'Do the best you can !' Donne le meilleur de toi-mĂȘme. C'est un peu la philosophie que j'ai. Ne calcule pas avant, fais ce que tu as Ă  faire et les rĂ©sultats viendront aprĂšs".

C'est avec cette philosophie qu'il vient de conquĂ©rir son troisiĂšme Globe de Cristal consĂ©cutif, et qu'il n'est pas encore prĂȘt Ă  s'arrĂȘter: "Je ne me fixe pas vraiment de plan de carriĂšre. C'est plutĂŽt "on verra". Je suis sĂ»r d'aller jusqu'Ă  Sotchi 2014 voire 2015. AprĂšs, on verra suivant les envies."

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