Lavillenie: "Je reprends mon rythme normal"
Comment avez-vous vécu cette coupure obligée ?
R.L: "Ma vie quotidienne avait changé, ce n'était pas le rythme de croisière dont j'avais l'habitude. C'était quelque chose de nouveau pour moi, et je ne savais pas comment cela allait se passer. Je n'ai franchement pas souri tous les jours, ce n'était pas très drôle y compris pour ma compagne dans la vie privée. Le truc +con+, c'est qu'en plus je suis quelqu'un qui aime bricoler. Or, avec ma main dans cet état, ce n'était pas possible non plus. Alors on a tendance à glander un peu plus facilement... C'était la fin de l'année, j'ai fait un peu de paperasserie pour aider mon comptable, je venais une fois par semaine au stade... Maintenant, je reprends mon rythme normal!"
Il n'y a pas eu d'appréhension au moment de reprendre la perche ?
R.L: "Il y a toujours un petit doute mais les soupçons ont été levés dès la première séance. Je peux réellement me projeter vers l'avenir. A 95%, j'ai retrouvé mes sensations. Je dirais même que je suis presque techniquement meilleur sur les perches. Après, c'est normal d'avoir du mal à retrouver un certain engagement sur les dernières foulées, mais ce sont des pertes infimes".
La compétition vous manque-t-elle ?
R.L: "Je marche à la compétition! Et pas à l'entraînement! Pour moi, le plaisir c'est d'aller concourir. Et puis je dois aller aux Jeux olympiques après avoir vécu toutes les expériences possibles. Participer à des meetings me permet de rencontrer tous les adversaires, de gagner en expérience. C'est ma façon de fonctionner".
Cinq mois après Daegu (médaille de bronze alors qu'il était favori et en tête), la déception est-elle digérée ?
R.L: "Oui, Daegu fait partie du passé. Mais c'est un concours qui va me rester longtemps dans la mémoire. Il va me servir énormément. J'ai fait une toute petite erreur à 5,90 m. Et puis il y a eu aussi un concours de circonstances avec deux gars qui battent leur record personnel ce jour-là. Je ne crois pas avoir été rattrapé par la pression. Dans 80 à 90% des concours où je suis en tête à ces hauteurs de 5,80 m ou plus, je me retrouve seul en piste. C'était plutôt une question de manque de vécu, ça ne m'était quasiment jamais arrivé!"
Comment vous renforcer dans ce domaine avant les JO ?
R.L: "Il faut que je fasse de grosses confrontations, c'est cela qui m'a manqué en 2011. L'objectif c'est de faire le minimum d'erreurs. Cet hiver, je vais avoir quatre semaines de compétitions, avec de bons programmes et de belles confrontations à chaque fois. A Donetsk (le 11 février pour sa rentrée), cela va vraiment être intéressant parce que c'est la plus grosse compétition de perche au niveau mondial. J'attends de voir où j'en suis. Il ne peut y avoir que du positif. Si je me rate, c'est compréhensible. Si je réussis, c'est un bon point. Ca me prouvera que même si jamais j'étais à nouveau obligé de couper un mois avant les JO, tout ne serait pas perdu".
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