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Le Brésil au plus bas

Les Pays-Bas ont remporté la petite finale de la Coupe du monde à Brasilia en dominant un Brésil une nouvelle fois décevant (3-0). Après la correction subie face à l'Allemagne en demi-finale, les Auriverde quittent donc la compétition la tête basse et sous les sifflets. Les Néerlandais terminent quant à eux invaincus et peuvent légitimement nourrir bien des regrets.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Le Brésil avait promis une réaction d'orgueil mais, finalement, il a tendu l'autre joue. La présence de Neymar dans les couloirs du Stade puis sur le banc des remplaçants n'a pas suffi. Décisif quand il est sur la pelouse, le n°10 de la Seleçao ne peut pas réaliser de miracle à distance. Car c'est bien un miracle qu'il aurait fallu à ce Brésil pour espérer terminer sur une bonne note après le traumatisme des demi-finales. Au lieu de ça, c'est un nouveau couac qui a retenti dans tout le pays. Moins retentissant, moins douloureux, mais pourtant bien réel. Une victoire des Vert et Jaune n'aurait certes rien changé au fond du problème mais elle aurait sans doute rendu la pilule moins amère. Mais rien n'y a fait, Scolari et ses hommes auront bu le calice jusqu'à la lie.

Pour tenter d'exorciser les démons allemands, le sélectionneur le plus détesté du pays avait effectué une  révolution dans l'équipe par rapport à celle alignée contre la Mannschaft,  remplaçant Hulk par Ramires, Fred par Jo, Marcelo par Maxwell, Fernandinho par  Paulinho et Bernard par Willian. L'effet escompté est loin d'avoir abouti face à des Pays-Bas pourtant privés de Wesley Sneijder à quelques secondes du coup d'envoi, le meneur batave s'étant blessé lors de l'échauffement.

La charnière vole en éclats

A peine deux minutes de jeu et l'opération rédemption a déjà du plomb dans l'aile. Thiago Silva, pour son retour en défense après sa suspension face à l'Allemagne, est totalement pris de vitesse par Robben et retient grossièrement l'attaquant néerlandais. Sur le coup, l'arbitre se trompe dans les grandes largeurs puisqu'il siffle un penalty alors que la faute a lieu hors de la surface et n'inflige qu'un carton jaune au capitaine brésilien alors que le rouge était indiscutable. Robin van Persie ne s'embarrasse pas de sentiments et éteint le Stade Mané Garrincha en transformant la sentence (0-1, 3e). Ça pouvait difficilement plus mal commencer pour les Auriverde. Pendant un instant, le spectre de l'humiliation allemande revient même hanter les supporters de la Seleçao quand Blind, étrangement seul, expédie dans la lucarne de Julio Cesar un dégagement dans l'axe de David Luiz (0-2, 16e) ! Une nouvelle fois, le Brésil est trahi par ses deux défenseurs centraux...

Par chance pour Scolari, déjà copieusement sifflé lors de la présentation des équipes, les Pays-Bas ne semblent pas vouloir tirer sur l'ambulance et s'en remettent aux seules accélérations de Robben pour déstabiliser l'arrière-garde brésilienne. Si David Luiz passe à un cheveu, un comble pour lui, de reprendre victorieusement un centre venu de la droite (38e), ses partenaires continuent de bafouer la légende du football arte. Aucune créativité, aucune prise de risque individuelle, aucune combinaison, le fond de jeu des quintuples champions du monde est tout simplement inexistant. L'envie est plus ou moins là, le talent, lui, est resté aux vestiaires et porte une crête blonde.

Quand rien ne va... 

En seconde période, les Brésiliens tentent bien de sonner la révolte mais, hormis sur une frappe de Ramires qui frôle le montant droit des Oranje (58e), les Néerlandais se frisent les moustaches. Si Louis van Gaal avait déclaré que "cette finale pour la 3e place n'était pas du sport", au moins ses joueurs font-ils le métier sérieusement. Et même quand ils commettent des fautes dans leur surface, comme celle de Blind sur Oscar (68e), l'homme en noir oublie de siffler. Quand rien ne va...

En dépit de quelques efforts désordonnés en fin de rencontre, jamais les partenaires de Thiago Silva n'ont été en mesure de renverser le cours d'un match qui leur a échappé complètement. Et puisqu'il est dit que le Brésil souffrirait jusqu'au bout, Wijnaldum se charge d'enfoncer définitivement le clou en plant un troisième but terriblement cruel dans les arrêts de jeu (91e). C'en est trop pour les supporters qui quittent en masse le stade entre malaise et mécontentement. Il était vraiment temps que cette Coupe du monde se termine pour les joueurs brésiliens. Dépités, ces derniers quittaient "leur" Mondial sans rester sur la pelouse pour féliciter leurs vainqueurs et assister à la cérémonie de la remise des médailles. Décevants jusqu'au bout...

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