Le Brésil éclaircit l'horizon de son Mondial-2014
Ce sont deux premiers moments importants et médiatiques. En une semaine, Dilma Rousseff, présidente du Brésil, a inauguré les deux premiers stades devant accueillir des matches du Mondial-2014, mais aussi de la Coupe des Confédérations en 2013. "Les Brésiliens font la démonstration au monde entier que nous sommes bons sur le terrain et en dehors", s'est-elle exclamée à Belo Horizonte, sa ville de naissance, dans un stade Mineiro rénové. Une semaine après avoir déjà inauguré celui de Fortaleza, véritable référence. Pas (ou peu) de retard, un budget respecté, 67 000 places disponibles et une première occasion de vibrer le 27 janvier prochain, avec un tournoi réunissant les équipes de Fortaleza, Recife, Ceara et Bahia, l'Estadio Placido Castelo fait figure de premier de la classe et d'exemple. Les autres n'ont pas connu la même réussite, ce qui avait conduit la FIFA à hausser le ton marquant le début d'une courte crise diplomatique avec Jérôme Valcke, son secrétaire général au début de l'année.
La confiance de retour
Mais tout cela semble bien derrière. En un an (lire notre dossier du 25 décembre 2011 "Le Brésil à 900 jours de sa Coupe du monde"), beaucoup a été fait. "Nous sommes confiants. Il n'est plus question maintenant de retards sur les prévisions, mais de programmes qui vont être respectés", déclarait ainsi Luis Fernandes, vice-ministre des Sports du Brésil à la presse internationale. Même Manaus, situé en plein coeur de l'Amazonie, ne semble pas l'inquiéter plus que ça, alors que la presse du pays de fait régulièrement l'écho de soucis. "C'est plus complexe, cela demande une attention spéciale", reconnaît le vice-ministre. "Aucune menace ne plane sur ce site", qui aura la particularité d'accueillir de nombreux bateaux pour servir d'hébergements aux spectateurs.
Outre les stades, le Brésil doit aussi faire face à un énorme défi en terme de déplacements. Dans un pays immense (plus de 8.5 millions de km2), les aéroports seront pris d'assaut par les supporteurs. Or, ils sont déjà engorgés et très souvent désorganisés. C'est pour cela que le gouvernement va poursuivre sa politique de privatisation des aéroports, rompant le monopole public. Sao Paulo (Viracopos et Garulhos) ainsi que Brasilia sont déjà passés au privé pour 20 ans. Rio et Belo Horizonte vont suivre pour permettre des investissements privés de 5.7 milliards de dollars sur les deux aéroports. Dilma Rousseff a par ailleurs annoncé la construction de 800 aéroports régionaux dans les années à venir, afin de faire face à l'afflux de "40 millions de Brésiliens qui sont sortis de la misère au cours de la dernière décennie".
Les heurts au Morumbi de Sao Paulo comme avertissement
Reste un dernier secteur très surveillé: la sécurité. La pacification des favelas a été un grand signal lancé dans le pays mais aussi dans le monde. Mais la finale retour de la Coupe sud-américaine entre Sao Paulo et les Argentins de Tigre, interrompue à la mi-temps, a été qualifiée par Sepp Blatter, le président de la FIFA, "d'avertissement" aux Brésiliens. Certes, le stade Morumbi, où se déroulait ce match, n'accueillera aucune rencontre du Mondial, puisque c'est le stade des Corinthians, encore en construction, qui en sera l'hôte. Mais les accusations de violence policière, de menaces de membres de la sécurité et des bagarres entre joueurs sont de nature à inquiéter, même si un porte-parole de la FIFA, cité par l'AFP rappelait que "l'organisation et la sécurité seront complètement différentes" lors des deux épreuves à venir.
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