Le Brésil humilié aux penalties par le Paraguay
"Ce résultat doit nous servir de leçon. Les buts vont venir, que ce soit en clubs ou en sélection. Aujourd'hui, ce n'était pas notre jour", Mano Menezes, sélectionneur du Brésil
Neymar, 19 ans. Pato, 21 ans. Ganso, 22 ans, Robinho, 27 ans. En alignant ce quatuor offensif, Mano Menezes savait qu'il prenait des risques étant donné leur jeunesse, bien que Neymar, Ganso et Robinho aient été coéquipiers sous le maillot de Santois voici deux ans. Mais le talent n'attend pas le nombre des années, et ces quatre joueurs n'en manquent pas. Le problème, c'est qu'ils ont un point commun: aucun ne pèse physiquement sur une défense. Et si tous sont très techniques, ils sont tous dans un registre proche du 9 et demi. Pas vraiment attaquant de pointe, pas vraiment buteur au sang froid, toujours un peu organisateur. Et contre une équipe comme le Paraguay, se sachant inférieure, la mission est extrêmement difficile quand il s'agit de marquer. Si le pari de l'avenir de Menezes peut être gagnant pour 2014 et cette Coupe du monde à domicile, il faudra peut-être trouver un joueur au style clairement différent, sous peine voir le Maracana pleurer de douleur et de tristesse.
"Le Brésil aurait dû gagner. Mais aujourd'hui nous avons eu de la chance. Nous avons fait preuve de beaucoup de cur et de sacrifices, avec un gardien efficace et beaucoup de cul", Gerardo Martino, le sélectionneur du Paraguay
Au lendemain de l'élimination des hôtes argentins, rivaux ancestraux du Brésil, les supporteurs attendaient que la logique soit respectée. Cela a été le cas dans la domination. Les Paraguayens n'ont pratiquement jamais pu mettre Julio Cesar en danger durant 90 minutes. Dès la 7e minute, un centre contré de Pato terminait dans les pieds de Neymar qui tentait la volée, juste au-dessus. Vingt minutes après, une formidable passe aveugle de Ganso pour Robinho permettait au Milanais de fixer puis de glisser à Neymar, lancé, dont le tir était trop croisé (27e). Puis, un coup franc rentrant d'André Santos était coupé formidablement par Lucio, mais son tacle trouvait le portier Villar sur la trajectoire dans un beau réflexe (33e). Après la pause, Neymar, bien décalé dans la surface par Robinho, perdait du temps en crochetant pour se remettre sur son pied droit, ce qui permettait à un défenseur de suppléer son gardien en repoussant la tentative (49e). Le gardien paraguayen continuait les prouesses, comme sur ce tir à bout portant de Pato qu'il renvoyait (73e), de même qu'une nouvelle tentative du Milanais qui ne parvenait pas ensuite à redresser sa tête dans le but (82e). Fred, venu apporter son physique à la pointe de l'attaque plaçait une tête que repoussait sur sa ligne Barreto (84e). Pour la troisième fois en trois quarts de finale dans cette Copa America, la prolongation devait départager les deux équipes. Preuve que les habituels ténors d'Amérique du Sud ne sont plus aussi dominateurs.
4 penalties, un cadré, aucun marqué
Rien ne changeait en prolongation, sauf les N.5 de chaque équipe, Lucas Leiva du côté du Brésil, et Antolin Alcaraz pour le Paraguay, étaient exclus après une échauffourée débutée par eux et conclue avec presque tous les joueurs (103e). En fin de prolongation, les Guarani se procuraient quelques situations dangereuses, mais rien n'était marqué dans cette rencontre. Et c'est aux tirs au but que le sort de ce quart de finale se jouait. Et dans cet exercice, Justo Villar n'a eu besoin de sortir le grand jeu qu'une seule fois. C'est en effet un tir au pigeon qu'ont effectué les Brésiliens, si techniques normalement. Elano et André Santos ont envoyé des missiles dans les nuages, Thiago Silva voyant sa frappe arrêtée par le portier paraguayen alors que Fred voyant son tir passer à côté. Le Paraguay marquait par Estigarribia et Riveros, ce qui était suffisant, étant donné tous les échecs adverses, pour l'emporter (2-0). A trois ans de sa Coupe du monde, le Brésil a encore du travail. Et Mano Menezes va être un peu plus fragilisé, de même que Neymar, la nouvelle perle qui a du mal à briller de mille feux en Seleçao. Mais à 19 ans, est-ce anormal ?
Le Venezuela, l'autre sensation
Les surprises se multiplient puisque le Venezuela disputera sa première demi-finale de l'histoire en Copa America, rencontrera mercredi à Mendoza le Paraguay. La discipline tactique des Vénézuéliens en milieu de terrain a finalement prévalu sur les volontés offensives des Chiliens qui n'ont pu se développer complètement. Les Vénézuéliens ont ouvert la marque à la 35e minute par Oswaldo Vizcarrondo. Aucun autre but n'a été marqué avant la pause. En deuxième mi-temps, le Chili réussissait à égaliser grâce à Humberto Suazo à la 69e. A la 80e minute, Gabriel Cichero envoyait cependant son équipe en demi-finale en marquant le but de la victoire (2-1). "Fidel Castro nous a porté chance !", s'est exclamé le président du Venezuela Hugo Chavez sur son site Twitter depuis Cuba où il affirme avoir regardé la première mi-temps en compagnie de l'ancien leader cubain Fidel Castro. Hugo Chavez est arrivé samedi à la Havane pour entamer une chimiothérapie.
Réaction
Justo Villar (gardien et capitaine du Paraguay): "C'était énormément usant de jouer contre le Brésil, mais l'équipe a fait preuve d'ordre et de concentration, et c'est pour cela qu'on s'en est sortis. Le Brésil a dominé pendant presque tout le match et nous avons dû nous placer très bas et sans cesse courir derrière après la balle. Ensuite, dans les tirs au but, nos tireurs ont été meilleurs, mais c'est une loterie."
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