Le Brésil inquiète à un an de son Mondial
Même Pelé, pourtant légende vivante au pays du football, a été raillé par une grande partie des Brésiliens. Mais en face d’un discours maladroit qui met en avant un sport, au détriment d’un profond malaise sociétal, les réactions véhémentes n’en sont que décuplées. « Equipe nationale, Fifa, les stades qui coûtent des millions, allez tous en enfer ! » a ainsi écrit l’un des protestants sur les réseaux sociaux.
On l’a vu ces dernières années en France, le football n’est pas seulement un sport. Il est le miroir de la société, de ses nombreuses problématiques, et en raison de sa popularité, il représente une formidable caisse de résonnance. La colère du peuple brésilien ne date pas d’hier, mais c’est seulement depuis le début de la Coupe des confédérations qu’elle s’est réellement manifestée. C’est bien pour cette raison que les organisateurs du prochain Mondial –et des prochains JO d’été- peuvent commencer à s’inquiéter.
Désordre et progrès
A un an du Mondial que tout le monde attend, la situation est préoccupante. En dehors des problèmes de malfaçons sur quelques infrastructures (comme la toiture du stade de Salvador déchirée après un orage), des soucis d’organisation que pourrait poser le trafic routier (un conducteur à São Paulo passerait en moyenne 4 heures par jours dans les embouteillages), ou plus encore, l’insécurité régnante, c’est bien la réaction –compréhensible- du peuple brésilien qui pose aujourd’hui question. « Ordem e Progresso » (odre et progrès) est bien la devise nationale mais la sixième puissance économique du monde fait face à une mini-révolution.
Pointés du doigt par le peuple brésilien, les hommes politiques n’ont plus le droit à l’erreur. Les footballeurs n’y pourront rien, si le malaise perdure, cette Coupe du monde ne sera pas la fête attendue. Le compte à rebours à débuté, et il va falloir aux grands décideurs brésiliens redoubler d’efforts. Cette coupe des Confédérations est une sorte de carton jaune qui leur est adressé par tout le peuple auriverde. Même si la situation n’est pas comparable à celle de l’Argentine en 1978 (sous dictature), l’image que donnerait un Mondial ultra-sécurisé décevrait énormément les fans du football. Tous préfèreraient voir des danseurs de samba, plutôt que des troupes d’élite dans les rues menant aux stades.
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