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Le Brésil plonge dans la "saudade"

Au pays du football roi, une défaite est toujours vécue comme un drame. Courant après une sixième couronne mondiale depuis 2002, la seleçao s'est encore une fois arrêtée au stade des quarts de finale. Une vraie catastrophe nationale, que le départ de son sélectionneur Dunga ne va pas atténuer. Mais au pays du sourire, la fin est toujours le début d'autre chose. Et en 2014, c'est à Rio que le monde du ballon rond se donnera rendez-vous. Avec le rêve d'une 6e étoile.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

Des larmes, des cris, et du silence. Au pays du carnaval et de la fête, 190 millions de personnes avaient tout arrêté pour suivre ce quart de finale du Mondial contre les Pays-Bas. De la joie, du bonheur durant près d'une heure, et puis... Plus rien. Ou plutôt, un déchirement. Du découragement. De la déception. Sur la célèbre plage de Copacabana, ils étaient plus de 50 000 habillés aux couleurs du Brésil. 50 000 à espérer que le Brésil aille plus loin que ces quarts de finale, qui l'avait déjà vu mourir en 2006 face à la France.

Seulement voilà, les Pays-Bas en ont décidé autrement. Et Dunga, le sélectionneur si décrié pour son jeu restrictif et si éloigné des lointains souvenirs des Pelé et Garincha, pouvait recevoir le colère des supporteurs et de la presse avec ses joueurs également: "Le Brésil a paniqué et dit au revoir à un sixième titre de champion du monde", résume O Estado de Sao Paulo sur son site internet. "Le Brésil est tombé de haut et est éliminé de la Coupe. A 2014...!" pour le prochain Mondial, organisé au Brésil , titre le journal sportif Lance. "J'ai été très négativement surpris par le déséquilibre émotionnel  totalement disproportionné de l'équipe quand il y a eu égalisation", lançait Junior, un ancien de la sélection désormais commentateur sur TV Globo. Premier coupable pour la presse: Felipe Melo, auteur du but contre son camp qui ramenait les Oranje à égalité (0-0) avant de recevoir un carton rouge. Estado de Sao Paulo décerne le titre de "l'Homme du match négatif" à Felipe Melo, tandis que Lance souligne: "Chronique d'une mort annoncée qui a tout à voir avec Felipe Melo". A la sortie de Copacabana, Maria Elisa, en larmes, glissait: "C'est douloureux, c'est triste". Dans les minutes suivant le coup de sifflet final, des centaines de supporters dépités ont exprimé leur colère sur le blog de Juca Kfouri, l'un des journalistes sportifs les plus réputés au Brésil. Même le président du Brésil, Luiz Ignacio Lula, a parlé de certains joueurs (qui) avaient eu une performance bien pire que prévue. Le match a pris fin et nous regardions la télévision sans y croire".

Des larmes, il y en a eu au coup de sifflet final. Avec cinq heures de moins qu'en France, les Brésiliens avaient encore une bonne partie de la soirée à passer avant d'aller se coucher avec une bonne "gueule de bois", et pas forcément à cause des bières glacées ingurgitées. Et demain matin, certains l'auront encore. Mais dans le pays de la samba, où la joie de vivre n'est pas qu'une vue de l'esprit, les Brésiliens vont rapidement se pencher sur l'avenir. Et le futur, c'est 2014, avec une Coupe du monde à domicile, une finale au Maracana de Rio. L'occasion idéale de décrocher une sixième étoile. Et faire mieux qu'en 1950, où la Séleçao s'était inclinée en finale au Maracana contre l'Uruguay.

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