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Le Canada au sommet de l'Olympe

Pour les troisièmes Jeux Olympiques d'hiver organisés au Canada, les athlètes canadiens ont conquis pour la première fois des médailles d'or, au nombre de 14. Et le titre si attendu des hockeyeurs, conquis aux dépens des Etats-Unis, a été la cerise sur le gâteau. En revanche, le ski français n'a connu une pâleur à Vancouver qui n'a eu d'égale que la brillance du biathlon tricolore et la suprématie de Jason Lamy-Chappuis sur le combiné nordique.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 9min
 

Le fait marquant : la réussite du Canada

Les organisateurs des Jeux Olympiques de Vancouver n’ont pas eu les dieux de l’Olympique avec eux. Malgré les températures plus que clémentes en ce mois de février, et le manque de neige à Whistler ou à Cypress Mountain, ces Jeux ont été une énorme réussite. Beaucoup de monde, une ambiance exceptionnelle, et pour ne rien gâcher, les représentants à la Feuille d’érable ont raflé 14 médailles d’or, eux qui n’en avaient jamais conquis en deux JO à domicile jusque-là. Comble du bonheur, les hockeyeurs, au sacre si attendu et rêvé par un peuple qui vit pour la « rondelle », se sont montrés à la hauteur en décrochant le titre olympique lors de la dernière journée aux dépens des voisins américains.

La gifle : le ski alpin français

Arrivée aux Jeux Olympiques avec quelques certitudes nées des trois victoires (Worley, Aubert, Lizeroux) et de quatre autres podiums en Coupe du monde, l’équipe de France de ski alpin a connu la bérézina. Des déceptions, un zéro pointé et aucune médaille dans la valise, les skieurs ont durement vécu cette quinzaine olympique, eux qui avaient plutôt l’habitude d’occuper les premières places. En l’absence de Jean-Baptiste Grange blessé, Julien Lizeroux est devenu le nouveau porte étendard tricolore, passant de peu à côté du Globe de Cristal du slalom lors de la dernière épreuve de la saison.

L’indestructible : Aksel Lund Svindal

Plus d’un an après sa terrible chute à Beaver Creek, Aksel Lund Svindal a démontré que son talent n’avait pas de limite. Vainqueur uniquement du super-G de Val-Gardena lors de la saison de Coupe du monde, il a failli rentrer dans l’histoire des Jeux Olympiques pour sa deuxième participation Passant à seulement 7 centièmes de l’or en descente, soit le plus petit écart jamais établi entre les deux premiers aux JO, il a ensuite décroché l’or en super-G avant de prendre le bronze en géant, ratant une quatrième médaille lors du combiné en enfourchant l’une des dernières portes du slalom alors qu’il était en position de prendre le bronze.

Le coup d’éclat : le biathlon français

Généralement dans l’ombre, le biathlon français a brillé de mille feux lors des Jeux Olympiques. Un départ canon, un champion olympique (Vincent Jay), deux titres de vice-champions olympiques (Martin Fourcade, le relais 4x6km féminin), trois médailles de bronze (Vincent Jay, Marie-Laure Brunet, Marie Dorin), les biathlètes tricolores ont capté plus de la moitié du total de médailles de la France dans ces JO. Comme à Turin, c’est la valeur-sûre lors des Jeux d’hiver côté français. Une belle forme qui a permis une passation de pouvoir idéale entre la génération Sandrine Bailly-Sylvie Becaert et la succession incarnée par Marie Dorin et Marie-Laure Brunet, confirmée en Coupe du monde avec la 9e place de Brunet au classement final, ou la 4e place de Simon Fourcade, juste devant son frère Martin vainqueur de trois épreuves durant la saison.

La star : Lindsey Vonn

Double championne du monde en titre, double tenante du grand Globe de Cristal, meilleure descendeuse de la planète depuis deux ans, Lindsey Vonn a enfin connu la réussite olympique. Pour ses 3e Jeux, l’Américaine a remporté l’or en descente, le bronze en super-G, et son troisième sacre consécutif au classement général de la Coupe du monde, en plus des trois petits Globes (descente, super-G, combiné) en font la grande maitresse du ski alpin féminin. Mais son amie Maria Riesch, double championne olympique à Vancouver, a également marqué de son empreinte ces Jeux et en font plus que jamais sa grande rivale.

Le cocorico : Jason Lamy-Chappuis

C’était son objectif de la saison. Après avoir quasiment assuré son premier sacre en Coupe du monde en accumulant finalement 6 victoires en 11 courses, le natif des Etats-Unis a mené comme un vieux briscard son concours du saut sur petit tremplin et surtout sa course de fond pour décrocher de belle manière l’or olympique en combiné nordique. Malheureusement, des juges incompétents ont annihilé ses chances, comme celles des grands favoris, lors de l’épreuve sur grand tremplin où sa force du saut aurait pu lui donner un gros avantage avant le fond, alors que l’épreuve par équipes a encore une fois été source de déception, malgré une belle course globale.

Le couronnement amer : Cristobal Huet avec Chicago

Cela aurait dû être un couronnement. Etant devenu le deuxième Français à évoluer dans la prestigieuse ligue nord-américaine de hockey-sur-glace, Cristobal Huet faisait partie de l’équipe de Chicago, après avoir débuté par les Kings de Los Angeles, les Canadiens de Montréal, et les Capitals de Washington. Faisant régulièrement partie des meilleurs gardiens de but de NHL et étant même sélectionné pour le All Star Game en 2007, la belle saison de son équipe de Blackhawks a correspondu à l’une des pires sur le plan personnel depuis son arrivée aux Etats-Unis. Les rares possibilités offertes de montrer son talent aux dépens du Finlandais Antti Niemi n’ont pas été suffisantes pour lui permettre de prendre une part plus active à la conquête de la Coupe Stanley. L’ancien des Bruleurs de Loups de Grenoble est pourtant le premier Français à décrocher le plus prestigieux trophée de ce sport, mais doit quitter la NHL, son gros contrat signé en 2008 poussant Chicago à le faire partir, pour l’équipe suisse de Fribourg-Gottéron. Désormais plus près de la France, il pourra évoluer avec les Bleus pour se maintenir de nouveau dans l’élite.

L’exploit : Simon Ammann

Sortir de sa retraite pour réaliser de nouveau un doublé. Tel était l’objectif de Simon Ammann avant les Jeux Olympiques de Vancouver, tel a été son résultat à l’issue de ce mois de février 2010. Champion olympique sur petit et sur grand tremplin à sal Lake City en 2002, pour ses deuxièmes JO, le Suisse a réédité son exploit en remportant de nouveau ces deux épreuves à Vancouver, pour sa 4e participation olympique. Surnommé « Harry Potter » pour sa ressemblance avec le personnage, la magie a de nouveau agi pour en faire le seul à avoir réalisé ce doublé à deux reprises. Et il n’a que 29 ans.

La gamelle : Joubert et le patinage russe

Comme d’habitude. Brian Joubert était attendu comme le messi, comme un successeur enfin de Philippe Candeloro. Mais une préparation perturbée par une blessure puis des prestations indignes de l’ancien champion du monde l’ont relégué à une piètre 16e place dans le concours masculin de patinage artistique. 14e à Salt Lake City, 6e à Turin, 16e à Vancouver, le Poitevin poursuit sa traversée du désert olympique et s’est même attiré les foudres de son président de fédération.
Dans son malheur, Joubert a retrouvé celui qui devait être son rival pour le titre, Yevgueny Plushenko. Sorti de sa retraite pour tenter de réaliser le doublé après l’or de Turin, le Russe a subi des notations particulières des juges, qui ont préféré le programme de l’Américain Lysacek provoquant un petit scandale. Sans médaille, l’ancien Tsar a bu la calice jusqu’à la lie en étant exclu par la Fédération internationale pour avoir participé à des spectacles professionnels après les JO. Du coup, il n’est pas sur les rangs pour prendre part aux JO de Sotchi en 2014, alors que sa nation est rentrée fanny des JO pour la première fois depuis Squaw Valley en 1960.

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