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Le CO tient son match-référence, le BO coule

Après deux défaites, castres a parfaitement réagi lors de la 3e journée de la Coupe d'Europe en dominant les vice-champions d'Europe en titre, Northampton (41-22) dans la poule 1, les deux équipes inscrivant le bonus offensif. Ce n'est pas le cas de la lanterne rouge du Top 14, Biarritz, battu lors de son déplacement à Trévise (30-26) dans la poule 5. Dans la poule 2, le Racing-Métro a perdu tout espoir après sa défaite (14-34) contre les London Irish.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 10min
Le joie des Castrais (Lakafia, Lacrampe, Denos)

Quatre essais de part et d'autre

Castres cherchait son match-référence. Ils l'ont désormais. A domicile, lors de la venue du vice-champion d'Europe en titre, Northampton, les Castrais ont remporté une partie échevelée, qui fait quelque peu oublier les deux défaites initiales dans ce "groupe de la mort", contre Llanelli et le Munster. Dès la 3e minute, Malonga était présent pour faire avancer les siens puis pour terminer le travail en bout de ligne après un "mains à mains" avec Martial (7-0). Venus avec des ambitions de jeu après leurs deux défaites, les Saints envoyaient beaucoup de ballons, et sur un coup de pied à suivre, Teulet se laissait tromper par le rebond, et Castres était sauvé par le retour de Max Evans (7e). Ce n'était que partie remise puisque, après une mêlée, Sorenson entrait dans l'en-but en force (7-7). Mais Teulet ne ratait pas sa cible au pied (17e, 29e, 13-7) redonnaient de l'air, que Pisi se chargeait d'enlever en profitant d'un slalom d'Elliott pour marquer l'essai (32e, 13-12). Encore une fois, le buteur était précis et Northampton devait jouer à 14 pour un carton jaune infligé à son N.10, Myler, auteur d'un deuxième plaquage haut dans ce match. Et à la 40e minute, un intelligent coup de pied à suivre de Masoe offrait l'essai à Martial (40e, 23-12). Après la pause, les joueurs de Malinder réagissaient grâce à une interception d'Elliott et un essai en contre (45e, 23-17).

Mais toujours aussi pénalisés face à un pack tarn-et-garonnais agressif, les Anglais voyaient encore s'éloigner leur adversaire (49e, 26-17), pour revenir de nouveau grâce à un essai de Manoa (57e, 26-22). Et un deuxième avertissement, infligé à Wood, avec en prime une pénalité (63e, 29-22) rendait la fin de match déséquilibrée, les Castrais finissant très fort avec un essai de Martial (70e, 36-22), pour son doublé personnel, et à la 77e minute, par Diarra (41-22). Quatre essais de chaque côté, c'est le bonus offensif au terme d'un match enlevé. Et pour Laurent Travers et Laurent Labit, le match référence qu'ils recherchaient au niveau européen est désormais là.

Biarritz s'enfonce à Trévise

Le rugby italien progresse. C'est une réalité. Et Biarritz n'est plus le champion de France qu'il a été, ni le vice-champion d'Europe à deux reprises. C'est une autre réalité. Un an après avoir subi un revers contre Aironi, le BO est tombé de nouveau de l'autre côté des Alpes. Cette fois, le manque d'humilité n'est pas en cause. C'est beaucoup plus simple, et beaucoup plus difficile à régler: les Basques ont été moins bons. Moins bons que Trévise, auteur d'un bon nul chez les Ospreys (26-26), qui a rapidement voulu mettre la tête des Biarrots dans l'eau. Derniers du Top14, ils ont rapidement manqué d'air, face à un flux continu d'Italiens. Et si Burton ratai sa première pénalité dès la 3e minute, imitée quelques minutes après par Baby (7e) qui touchait le poteau, les Trévisans ouvraient le score grâce à Rizzo, concluant une action partie d'une touche (16e, 7-0). Puis, juste après, Trévise enfonçait le clou en jouant une pénalité en touche pour envoyer ensuite Barbieri à l'essai (19e, 14-0). Les Basques réagissaient avec un ballon porté qui s'écroulait dans l'en-but (26e, 14-5). Mais cela n'arrêtait pas Trévise, qui envoyait cette fois son 2e ligne Van Zyl à l'essai (32e, 21-5).

En rendant coup pour coup très rapidement, les joueurs italiens empêchaient Biarritz de reprendre un soupçon de confiance, ce qui leur manque le plus cette saison. A la 38e minute, une feinte de passe et quelques crochets permettait à Bosch de s'ouvrir la voie des poteaux pour un essai en solitaire (21-12). Une dernière pénalité transalpine offrait un score à la pause de (24-12) qui avait l'avantage de laisser les Biarrots à proximité de leur adversaire. Mais encore fallait-il enfin dominer, occuper le terrain, ne pas faire de grosses fautes en défense. Bref, être meilleurs. Une nouvelle pénalité de Burton aggravait l'écart (47e, 27-12). Que peut-on espérer lorsqu'on a un lancer en touche à 5m et qu'on se fait voler le ballon, comme à la 58e minute ? Heureusement, sur un lancement, simple, Traille perçait le rideau défensif pour inscrire un nouvel essai et empêcher ses camardes de ruminer cet acte manqué (59e, 27-19). Cela redonnait du mordant aux Basques, qui revenaient totalement dans la partie avec cet essai de Lesgourgues, suite à une touche à 5m bien négociée avec un départ de Terrain qui servait son demi de mêlée (64e, 27-26). Avec Peyrelongue pour buter et rapporter les points, le BO semblait en passe de prendre pour la première fois les commandes, mais l'ouvreur ratait la cible à la 67e minute, au contraire de Burton (77e, 30-26) qui obligeait Biarritz à marquer un essai pour gagner, ce qui n'arrivait pas. Petite consolation, le BO ramène deux points, celui de la défaite et celui du bonus offensif, avec ses quatre essais. Mais c'est bien peu pour sortir le club de sa mauvaise passe, et de la crise.

Le Racing-Métro à l'arrêt

Le Racing-Métro est sorti sans gloire de la H Cup en concédant un troisième revers de rang, cette fois sans regret. Le Racing entamait bien les débats –avec une pénalité convertie par Germain- dans un stade Yves-du-Manoir qui n'avait pas fait le plein pour cette rencontre de gala face aux London Irish, pas l'équipe la plus connue de la capitale anglaise il est vrai. A 3-3, l'explosif fidjien Sireli Bobo sortait de sa boîte pour marquer en coin un bel essai pour les Ciel et Blanc: suite à un magnifique coup de pied à suivre de Wisniewski, Bobo récupérait le cuir pour le transmettre à Matavesi à son intérieur, avant que ce dernier ne lui rende la pareille pour une superbe conclusion en coin (17e). Dans la foulée, Jonathan Wisniewski claquait un drop après un bon travail du pack francilien (14-3). Mais les Anglais réagissaient immédiatement et parvenaient à inscrire un essai par le centre Spratt après une longue séquence de jeu (14-10, 25e). Avant la pause, les hommes de Pierre Berbizier accentuaient la pression dans le camp adverse mais sans pouvoir reprendre de l'air au tableau d'affichage. Les deux équipes regagnaient les vestiaires sur ce court avantage en faveur des locaux.

En début de seconde période, les Irish prenaient le match à leur compte. Ils étaient récompensés sur une pénalité de leur buteur, Jarvis (14-13, 43e). Mais la suivante, de 45 m dans l'axe, passait à côté des perches. Ansbro, le centre international écossais, concluait un ample mouvement des siens pour porter l'estocade (essai transformé, 14-20). Juste avant le coup de grâce signé Thompstone qui faisait très mal au Racingmen, pour un nouvel essai transformé par Jarvis (14-27, 58e). Le Racing-Métro venait d'encaisser un 17-0 en 18 minutes ! La réaction du Racing arrivait enfin, par du jeu d'avants, mais les percussions monolithiques du pack parisien étaient annihilées par la courageuse et organisée défense anglaise. Le public de Colombes n'en croyait pas ses yeux: son cher Racing ne savait pas comment s'y prendre pour relancer la partie. Et c'est au contraire Thompstone qui crucifiait le club français sur une interception à six minutes du terme. Jarvis transformait cet essai du bonus pour les visiteurs (14-34, 75e). Un ultime essai qui scellait les ambitions européennes des partenaires de Sébastien Chabal, très médiocres aujourd'hui.

Réactions

Laurent Labit (entraîneur de Castres): "On avait beaucoup de choses à prouver, à nous en priorité, avec toutes ces défaites enregistrées depuis notre échec devant le Racing. On peut dire qu'on a retrouvé notre âme, notre fierté. Le jeu ? Il est venu tout seul, après l'investissement, l'implication et l'envie des joueurs sur le terrain. C'est bien de montrer aussi que notre place à ce niveau, en Coupe d'Europe, elle est méritée. Mettre 40 points à une équipe comme Northampton, forcément, ça veut dire qu'on a sorti un gros match. La qualification sera très, très difficile, il ne faut pas rêver surtout quand on sait que nous allons à Northampton et au Munster. Il nous manque ce point de bonus, qui s'est évanoui injustement au pays de Galles, sans oublier cette défaite, à la dernière seconde face au Munster, à Toulouse".
Sébastien Chabal (N.8 du Racing-Métro), au micro de France 2: "En première  mi-temps, on s'était dit qu'on allait faire des choses simples et ça a plutôt  pas trop mal marché, on ne voulait pas prendre trop de risques et être assez  pragmatique. On tourne devant à la mi-temps et après, je ne sais pas pourquoi,  on essaie de faire plus de jeu. Du coup, on s'expose, on prend des points...  Comme on est une équipe qui prend des points en ce moment, arrive ce qui est  arrivé. Je n'ai pas trop envie de positiver parce qu'on n'arrive plus à gagner,  on n'a plus de confiance. Les temps sont durs au Racing."

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