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Le confinement, coup d'arrêt ou lueur d'espoir pour l'activité physique des Français ?

De nombreuses études ont montré les effets néfastes du confinement sur l'activité physique. Le rapport de l'Onaps, publié le 2 décembre dernier, apporte des éléments nouveaux. S'il confirme les conséquences négatives, il montre que le confinement a également mis en lumière certains éléments qu'il serait pertinent de réutiliser dans le monde d'après si l'on souhaite favoriser l'activité physique.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Une femme fait des exercices de pilates et stretching sur un tapis en suivant un cours sur internet. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

Fallait-il que le monde se fige pour que l’activité physique - ou plutôt, le manque d’activité physique -  soit au centre de l’attention ? Le premier confinement avait donné lieu aux processions de joggeurs et aux cours de sport en ligne, mais également à un indéniable recul de l’activité physique. Depuis quelques semaines, des études sur la sédentarité et ses dangers fleurissent, qu’elles aient été menées par des organisations internationales ou des acteurs nationaux, avec toujours cette idée sous-jacente : comment relancer l’activité physique une fois que chacun sera de nouveau libre de circuler comme bon lui semble ?

L’une d’elles, celle de l’Onaps, publiée le 2 décembre dernier, pointe bien entendu la diminution générale de l’activité physique pendant le confinement, toutes populations confondues. Mais souligne également quelques enseignements à tirer pour le monde d’après. "L’enseignement est aussi que cette étude souligne une dynamique globale qui dépasse le contexte du confinement. La sédentarité est un aspect de nos sociétés modernes, et il faut savoir tirer de ce confinement les éléments nécessaires pour la dépasser", estime David Thinel, membre du comité scientifique de l'Onaps et maître de conférences HDR, université Clermont Auvergne. 

Le confinement a favorisé les jeux actifs des enfants

Les signes sont évidemment inquiétants alors que deux périodes de confinement généralisé ont touché la population française en à peine quelques mois. Ainsi, 36% des adultes et 39% des seniors ont déclaré avoir diminué leur niveau d’activité physique. Ce qui est d’autant plus inquiétant pour ces derniers que, comme l’OMS l’avait rappelé dernièrement "la sédentarité renforce toutes les causes de mortalité, double le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’obésité et augmente les risques de cancer du côlon, d’hypertension artérielle, d’ostéoporose, de troubles lipidiques, de dépression et d’anxiété".  

  (JUAN BARRETO / AFP)

Mais l’un des intérêts principaux de cette enquête réside dans les facteurs étudiés : l’environnement de travail et de vie des Français a été bouleversé pendant ces quelques mois de confinement, et ces changements mettent en lumière des éléments qui seraient peut-être restés camouflés autrement. On apprend par exemple l’impact de l’accès aux grands espaces pour l’activité physique des enfants en bas âge. Le confinement a permis à un certain nombre d’enfants de moins de 6 ans de se montrer plus actifs pendant ce confinement qu’en temps normal. Ainsi, un enfant sur deux a augmenté le temps consacré à des jeux actifs, et cela est particulièrement vrai en zone rurale. Une plus grande proportion d'enfants qui avaient accès à un espace extérieur collectif (51,4%) ou individuel (53,7%) a augmenté ce temps passé à des jeux actifs.

Temps d'écran et nouveaux sportifs 

De nouveau mis en exergue par une récente étude l’Anses, elle aussi portant sur les effets du confinement, l’effet néfaste du temps d’écran sur l’activité physique globale des enfants et des adolescents est indéniable. Là encore, l’étude de l’Oneps apporte une nuance assez précieuse et potentiellement utile pour les politiques publiques à venir. Si 60,4% des enfants ont effectivement augmenté leur temps d’écran, 51% des parents ont admis un lien entre leur obligation de télétravail à domicile et l’augmentation du temps passé devant les écrans de leur enfant. Les prochaines évolutions assumées du gouvernement en faveur du télétravail devraient-elles ainsi mieux prendre en compte l’effet sur les enfants ? 

Autre apport de l'étude : intégrer le passif sportif des personnes interrogées. Ainsi, il est possible de distinguer ceux qui étaient sportifs avant le confinement, de ceux qui ne l'ont jamais été ; et ainsi de nuancer les chiffres de l'inactivité. Selon l'étude, une forte proportion d’adultes qui ne respectaient pas les recommandations d’activité physique avant le confinement ont augmenté leur niveau de pratique. “Le tout, pour ceux-là, sera d’arriver à maintenir cette dynamique”, estime David Thinel.  Les plus actifs, eux, ont eu tendance à diminuer leur niveau d’activité physique pendant le confinement. "Cela montre que même les plus sportifs ne sont pas prémunis d'une baisse de l'activité physique dans ces conditions", précise David Thinel. 

Ces différents enseignements pourront-ils servir au moment où le monde reprendra son cours normal ? Les prochaines semaines pourraient être fatidiques. Alors que le deuxième confinement venait d'être annoncé, le président du CNOSF Denis Masseglia nous confiait ses inquiétudes quant à la reprise du sport : "Le plus inquiétant n'est pas le confinement, mais la fin du confinement. Si les licenciés qui ont arrêté le sport pendant le confinement ne reprennent pas leur licence, ce sera une catastrophe pour les clubs amateurs". 

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