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Le défi en or d'un Palestinien de Gaza à Londres

Multi-médaillé dans des compétitions arabes et internationales, Khamis Zaqout, athlète palestinien de Gaza, espère ramener de l'or aux jeux Paralympiques qui débutent mercredi à Londres, malgré ses difficultés quotidiennes pour s'entraîner.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Agé de 47 ans, ce père de neuf enfants du camp de réfugiés de Khan Younès,  dans le sud de la bande de Gaza, s'est qualifié pour trois épreuves de lancer  en fauteuil roulant: poids, disque et javelot. Travailleur du bâtiment, il a été victime en 1992 d'un grave accident sur  un chantier en Israël, dont il est ressorti partiellement paralysé. Dans un centre de rééducation à Ramallah (Cisjordanie), il lui a fallu  plusieurs années pour à apprendre à vivre avec son handicap. C'est là qu'il a appris à jouer au basket et à nager. "J'étais très bon en  basket, si bien que l'on m'a nommé capitaine de l'équipe" handisport  palestinienne, raconte-t-il fièrement. Mais très vite, il s'est orienté vers l'athlétisme.  Après deux décennies d'entraînement, au cours desquelles il a pris part à  de multiples tournois internationaux, Khamis Zaqout a réalisé son rêve en mars  en décrochant un sésame olympique lors de sélections organisées à Dubaï. "J'ai établi un nouveau record du monde au lancer du poids, à 11,40  mètres", explique-t-il. Le Gaziote au solide gabarit ambitionne de renouveler  cet exploit à Londres.

 "Sumoud" palestinien

Les Palestiniens n'ont jamais remporté de médaille aux jeux Olympiques,  mais ils en ont gagné deux de bronze et une d'argent aux jeux Paralympiques,  dont deux au lancer de poids. Cette année, Khamis Zaqout sera accompagné par un autre athlète palestinien  Mohammed Fannouna, 32 ans, mal-voyant, qui concourra à la longueur, épreuve dans laquelle il avait décroché une médaille de bronze à Athènes avec un saut à 6,59 mètres. Cette année, il tentera également sa chance au sprint sur 100 et 200 mètres ainsi qu'au javelot. La réussite des deux hommes est d'autant plus méritoire que les sportifs de  Gaza font face à des défis quotidiens pour s'entraîner, faute d'équipements  dans une enclave soumise à un blocus israélien depuis 2006.

"Nous n'avons pas les droits fondamentaux de tout athlète", déplore Khamis  Zaqout, auquel les autorités israéliennes ont interdit de se rendre à Jérusalem  et à Ramallah pour participer à une cérémonie festive organisée par le  Royaume-Uni en vue des jeux Paralympiques. "Nous n'avons pas d'équipements sportifs adéquats, pas assez de terrains  d'entraînement ou même de fauteuils roulants", rappelle-t-il. "Normalement,  chaque athlète devrait disposer d'au moins dix javelots. Nous, nous n'en avons  que quatre pour six lanceurs à l'entraînement. Et nous n'avons que cinq disques  quand il en faudrait au moins vingt".  Avant de rallier Londres jeudi, les Palestiniens ont cependant pu  s'entraîner dix jours au Qatar. "Je sais que ce n'est pas suffisant. Nous  aurions eu besoin de deux mois au moins", estime Khamis Zaqout. Mais pour lui, l'essentiel est de "montrer au monde que des Palestiniens  handicapés n'ont besoin de personne". "Les Palestiniens peuvent tout faire, malgré les difficultés de  l'occupation et du blocus israéliens, et c'est d'ailleurs ce que nous prouvons  grâce à notre participation aux jeux Paralympiques", conclut-il, en incarnation  du "sumoud" (persévérance), ce mot arabe que les Palestiniens se sont  appropriés.

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